C'est alors que des flots dorant les sombres cimes,
Voulant sauver l'honneur des Jupiters sublimes.
Voulant montrer l'asile aux matelots rêvant
Dans son Alexandrie, à l'épreuve du vent,
La haute majesté d'un phare inébranlable
À la solidité des montagnes semblable,
Présent jusqu'à la fin des siècles sur la mer,
Avec du jaspe, avec du marbre, avec du fer,
Avec les durs granits taillés en tétraèdres,
Avec le roc des monts, avec le bois des cèdres,
Et le feu qu'un titan a presque osé créer,
Sostrate Gnidien me fit, pour suppléer,
Sur les eaux, dans les nuits fécondes en désastres,
À l'inutilité magnifique des astres. |
Source imprimée
La légende des siècles
Le temple d'`Éphèse
Une même forme, une même harmonie peut être rendue par les couleurs, les parfums ou les sons. De la même manière, une même idée, l'idée de justice ou d'harmonie intérieure, peut être présentée soit sous la forme concrète qu'elle prend dans un monument, une loi, une musique, soit sous sa forme abstraite, par le discours philosophique. Dans cet extrait du poème de Hugo, c'est le Temple lui-même qui parle. |
Extrait
Mes degrés sont les mots d'un code, mon fronton
Pense comme Thalès, parle comme Platon,
Mon portique serein pour l'âme qui sait lire,
À la vibration pensive d'une lyre, |
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Texte
Ma symétrie auguste est sœur de la vertu [...]
Moi, le temple, je suis législateur d'Éphèse;
Le peuple en me voyant comprend l'ordre et
s'apaise;
Mes degrés sont les mots d'un code, mon fronton
Pense comme Thalès, parle comme Platon,
Mon portique serein pour l'âme qui sait lire,
À la vibration pensive d'une lyre,
Mon péristyle semble un précepte des cieux;
Toute loi vraie tant un rythme harmonieux,
Nul homme ne me voit sans qu'un dieu l'avertisse;
Mon austère équilibre enseigne la justice;
Je suis la vérité bâtie en marbre blanc;
Le beau, c'est, ô mortel, le vrai plus ressemblant. |
Source imprimée
La légende des siècles |
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