D'université à multiversité: ce qui ne va pas avec les universités canadiennes

Le diagnostic d'un ex-professeur de l'Université York (Toronto) sur ce qui ne fonctionne plus dans les universités canadiennes. Un texte qui date de 2002 mais résonne encore aujourd'hui avec la même intensité :
« En réalité, mon mécontentement avait des racines plus profondes que les conflits sociaux, certes extrêmes, de York. Depuis des années, je me sentais de plus en plus étranger à l'industrie universitaire. Certains aspects routiniers de la vie universitaire, comme l'embauche de nouveaux professeurs, peuvent faire ressortir ce qu'il y a de pire en chacun. Des causes parfaitement légitimes, telles que l'égalité des sexes et des races, peuvent devenir vindicatives et déclencher des chaînes de récriminations apparemment sans fin. La vie étudiante semble, de l'extérieur du moins, de plus en plus difficile et sans joie. Et la recherche, ultime autojustification de l'entreprise universitaire, récompense les arcanes, le trivial et les formes de connaissance hermétiquement fermées à la société dans son ensemble.
Lire des revues universitaires ou assister à des conférences universitaires, c'est tomber dans des mondes qui sont de plus en plus autoréférentiels, avec peu d'échos dans le monde réel. »
Un texte de Reg Whitaker à lire sur le site de la Literary Review of Canada.