L'essence de la Philia
Mercredi le 24 mars 1999
L'amitié n'est pas le sacrifice mais le partage de ses biens avec un ami qui nous veut du bien.
Le souci de l'autre se traduit par la philia (amitié, solidarité) dont parlera Aristote. «La philia, quel que soit l'équivalent français adopté, c'est la réserve de chaleur humaine, d'affectivité, d'élan et de générosité (au-delà de la froide impartialité et de la stricte justice ou de l'équité) qui nourrit et stimule le compagnonnage humain au sein de la Cité: et cela à travers les fêtes, les plaisirs et les jeux comme à travers les épreuves. La philia, c'est aussi le sentiment désintéressé qui rend possible de concilier, comme le veut Aristote, la propriété privée des biens et l'usage en commun de ses fruits, conformément au proverbe -repris par l'auteur de la Politique à l'appui de sa thèse opposée à celle de Platon- qu'entre amis "tout est commun"». (Jean-Jacques Chevalier, Histoire de la pensée politique, tome 1, Payot, Paris 1979.)