Dans un essai publié dans le Grand Continent, la spécialiste française des religions aux États-Unis, Blandine Chelini-Pont, oppose le pape Léon XIV à JD Vance, lequel incarne selon elle, le courant des intégralistes catholiques américains dont la doctrine populiste et anti-libérale s’assimilerait à celle qu’a défendue Charles Maurras en France. « Né de la polarisation politique et de ses élucubrations toujours plus extrêmes pour penser l’illégitimité de l’autre camp, l’intégralisme américain ressemble au maurrassisme de l’entre-deux-guerres. Cette idéologie siphonne aujourd’hui l’identité catholique au service d’un projet réactionnaire : le maurrassisme était monarchique et antirépublicain, l’intégralisme américain est populiste et anti-libéral. Il réinvente un gallicanisme national par une contorsion masquée, faisant du Souverain Peuple le fantôme du Prince, les deux définis au préalable comme très chrétiens et évincés de leur droit à gouverner que se seraient octroyé des usurpateurs sournois, affranchis des impératifs catégoriques de la vérité.  

Le moment se précise  : peut-il arriver à l’intégralisme ce qui s’est produit pour le maurrassisme français ? 

Avec l’élection inattendue à la tête de l’Église d’un Américain plutôt marqué par l’héritage conciliant du catholicisme américain  l’on peut se demander si l’intégralisme n’a pas trouvé un adversaire de taille. »

À lire sur le site Le Grand Continent.