École
Première version 2000
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Histoire
«L'école telle que nous la connaissons est avant tout caractérisée par l'enseignement simultané dans des classes et en tant que telle, elle s'oppose au préceptorat qui était le mode d'enseignement principal en Europe avant la réforme protestante et la contre-réforme catholique. C'est la nécessité de lire la Bible pour son salut, chez les protestants, et le petit catéchisme chez les catholiques, qui est à l'origine de la demande sociale qui a rendu l'enseignement simultané possible.
Les trois grandes caractéristiques de cette école naissante étaient:
1-La quête du salut
2-L'enseignement simultané
3-Une discipline rigoureuse imposée au nom de Dieu.»
R. Chartier, M.M. Compère, D. Julia, L'éducation en France du XVIe au XVIIIe siècle, Paris, Sedes, 1976, p. 115.
Ces pensées de Victor Hugo sur l'école donnent une idée de l'espoir que suscitait cette institution au XIX siècle.
«Une école qu'on ouvre est une prison qu'on ferme.»
«Quand le peuple saura lire, le peuple sera honnête». Cité de mémoire.
* * *
Quand l'école est une violence faite au sentiment d''identitié:
«Seigneur, je ne veux plus aller à l'école,
Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus »
(Prière d'un petit enfant nègre, Guy Tirolien, suite)
«La grande maladie dont souffrent nos écoles a pour cause principale la réduction de l'idéal à des objectifs que l'on croit réalisables et auxquels, pour cette raison même, on contraint le réel à se conformer. Alors que l'activité inspirée se caractérise par un ample et perpétuel va-et-vient entre l'idéal et le réel. Cette oscillation entre les deux pôles de notre existence est un exercice douloureux parce qu'il constitue un rappel de la contradiction inhérente à notre condition d'êtres humains. La tentation est forte de lui substituer la fusion d'un idéal dégradé et d'une réalité appauvrie, dans le cadre d'un plan qui devra être réalisé systématiquement. La spontanéité craintive propre à la vie inspirée est alors remplacée, dans l'existence planifiée, par la froide assurance technocratique. Le décret anonyme ne laisse plus aucune place au jugement personnel. (...)
L'inspiration est la source en nous de l'enthousiasme, mot qui signifie littéralement être habité par un dieu. (En Theos!) Rien de grand ne peut être accompli sans enthousiasme, sans une ferveur analogue à celle de l'amour, qui nous porte au-delà de nous-mêmes, vers l'un des visages de la perfection. Vinci était inspiré quand il a peint la Joconde. Si l'inspiration est essentielle en art, à plus forte raison devrait-elle l'être en éducation, car ici l'oeuvre, c'est l'être humain lui-même, vivant, unique... et assoiffé d'absolu. »
DUFRESNE, Jacques, Une école inspirée, L'Agora, vol.4, no.1, septembre 1996