L'être tombé de l'éternité
« il faut choisir entre deux conceptions de l'homme : celle qui en fait un produit du passé en route vers l’avenir (c'est le cas de tous les progressismes) et celle qui voit en lui un être qui, tombé de l'éternité, ne peut atteindre sa fin qu’en remontant vers son principe.» (G.Thibon)
Cette idée de l’être tombé de l’éternité présente au cœur de la tradition occidentale et dans bien d’autres cultures est-elle compatible avec l’évolution comme fait, s’est-elle développée à la matière d’un embryon spirituel dans un corps déjà formé, est-elle apparue soudainement ? En un lieu précis? Le saurons-nous jamais? Est-il seulement souhaitable que nous le sachions.
Nous retiendrons ce témoignage de Lewis Mumford, (1895-1990) célèbre historien des cultures : Mumford : «Il y a plus d'un siècle, Thomas Carlyle définissait l'homme comme un « animal utilisateur d'outils », comme si c'était là tout ce qui le hissait au-dessus du reste de la création animale. Une telle surestimation des outils, armes, instruments et machines a obscurci le regard porté sur le développement de l'humanité. Définir l'homme comme un animal utilisateur d'outils, même si on entend par là qu'il est un fabricant d'outils, voilà qui aurait paru étrange à Platon pour lequel si l'homme a échappé à sa condition primitive, il en est autant redevable aux créateurs de la musique - Marsyas et Orphée - qu'à Prométhée le voleur du feu ou à Héphaïstos le dieu forgeron, au demeurant la seule figure de travailleur manuel du panthéon olympien.» platon
Platon n’était pas la source principale de Mumford. Ce dernier s’appuyait sur un large éventail de découvertes en paléontologie.