Comment vivent et en quoi croient les jeunes en Europe? Résultats de l'Eurobaromètre « jeunes »
Cet Eurobaromètre est publié au moment où la Commission prépare un Livre Blanc sur la politique de la jeunesse.
Utilisation croissante des nouvelles technologies de l'information et de la communication
Parmi les technologies qu'emploient les jeunes au moins une fois par semaine, le téléphone cellulaire arrive largement en tête (80 %), avec peu de différences entre les Etats membres. Vient ensuite l'ordinateur personnel (56 % contre 43 % en 1997) mais avec des différences notables entre les jeunes Néerlandais (87 %) et les jeunes Grecs (41 %). Le taux d'utilisation hebdomadaire d'un PC est inférieur à la moyenne européenne au Royaume-Uni (48 %), en Allemagne (52 % et même 48 % dans les nouveaux Länder), au Portugal (50 %), en Irlande (53 %), en Italie (54 %) et en France (55 %).
L'utilisation de l'Internet (37 % contre 7 % en 1997) et du courrier électronique (31 % contre 5 % en 1997) sont des domaines où les inégalités entre les Etats membres sont encore plus criantes, avec une forte pénétration aux Pays-Bas (76 % pour Internet et 69 % pour les e-mails) et dans les pays du nord de l'Union européenne (par exemple : 74 % et 67 % en Suède) et une utilisation nettement moindre par exemple en Grèce (20 % pour Internet et 12 % pour le courrier électronique).
Parmi les autres technologies employées par les jeunes Européens au moins une fois par semaine, viennent les CD-Roms (26 %) puis les consoles de jeux vidéo (24 %).
Un jeune Européen sur deux ne fait partie d'aucune organisation ou association
Ce faible intérêt pour la vie associative, inchangé depuis 1997, ne doit pas s'interpréter comme une absence de capacité des jeunes à se mobiliser pour une cause ponctuelle. Il ne connaît qu'une relative exception pour les clubs sportifs. 28 % des jeunes interrogés déclarent en effet appartenir ou participer aux activités d'un club de sport, avec des différences notables entre les Pays-Bas (48 %) et le Portugal (13 %).
Les associations religieuses viennent loin derrière (8 % en moyenne mais 16 % en Autriche et 14 % en Italie), suivies des organisations de jeunes (7 %), des groupes d'amateurs (7 %) et des associations culturelles (6 %). Seuls 2 % des jeunes font partie d'une organisation de défense des droits de l'homme et 4 % d'un parti politique ou d'un syndicat.
L'Eurobaromètre montre que les activités favorites des jeunes sont, sans surprise, les rencontres avec des amis (74 %), la télévision (69 %) et écouter de la musique (66 %). La lecture arrive loin derrière, citée par 40 % des jeunes interrogés.
L'école, structure privilégiée de la participation des jeunes à la société
L'école est considérée par 26 % des jeunes comme un important moyen de leur participation à la société, avant la famille et les amis (20 %), une préférence qui est inversée cependant dans trois Etats membres : l'Autriche, l'Allemagne et l'Italie.
46 % des jeunes Européens demandent à être consultés par les pouvoirs publics avant que soient prises les décisions les concernant directement et 45 % souhaitent que plus de campagnes d'informations spécifiques leur soient consacrées. Parmi les autres revendications figurent l'introduction dans les écoles de programmes d'éducation à la citoyenneté, ainsi que des mesures d'encouragement du volontariat ce que fait au niveau communautaire le programme Jeunesse (2000-2006).
Les jeunes aiment l'Europe de la libre circulation et de l'euro
Bien que 44 % des jeunes Européens de 15 à 24 ans ne soient pas allés dans un autre pays européen pendant les deux dernières années, l'Europe est vue par les jeunes très largement comme la possibilité « d'aller où je veux ». C'est la réponse que donnent 39 % des personnes interrogées sur la signification de la construction européenne. Ce pourcentage varie grandement entre les Etats membres, de 50 % pour les jeunes Autrichiens à 18 % pour les jeunes Britanniques.
L'idée d'un « gouvernement européen » arrive en deuxième position, citée par 31 % des sondés (26 % en 1997), à égalité avec la perspective d'une meilleure situation économique. Le soutien à un gouvernement européen est même considéré comme la raison principale de la construction européenne aux Pays-Bas (50 %), en Espagne (41 %) et en Belgique (38 %).
Depuis dix ans, le principal apport de l'Europe est la monnaie unique, disent 48 % des jeunes (42 % étaient de cet avis en 1997), les jeunes Néerlandais (68 %) et les jeunes Belges (64 %) étant les plus affirmatifs sur ce point.
Les difficultés des jeunes à acquérir leur autonomie
L'enquête s'est penchée sur les raisons pour lesquelles les jeunes restent plus longtemps chez leurs parents. Sans surprise arrivent en tête ( 67 %) les difficultés matérielles (« pas les moyens de s'installer ») puis des explications individualistes comme le « confort sans responsabilité » (37 %) et la volonté « d'épargner pour bien démarrer » (32 %).
Quant à l'emploi, on constate que les jeunes privilégient, s'il sont à la recherche d'un travail, d'abord les emplois stables (18 %) ou bien payés (18 %), quel que soit le type d'emploi. La stabilité de l'emploi prime au Portugal (31 %), en France (23 %) et en Italie (22 %), alors que c'est le niveau de rémunération qui est le critère décisif en Irlande (28 %), au Royaume-Uni (22 %) ou en Espagne (21 %).
Enfin, plus d'un jeune Européen sur deux ( 52 %) entre 15 et 24 ans déclare recevoir la plus grande partie de ses ressources financières des parents ou de la famille, un pourcentage qui s'est accru depuis 1997 (+ 7 points). S'il s'agit avant tout d'étudiants, on note que 20 % des jeunes qui ont déjà un emploi sont aussi dans ce cas. Un travail régulier est la principale source de revenus de 35 % des jeunes interrogés.
Que pensent les jeunes Européens de quelques questions de société ?
Les jeunes ayant atteint leur majorité ont été interrogés soit sur leur propre opinion (étrangers, racisme), soit sur leur perception de l'opinion des jeunes de leur génération (autres thèmes).
- 29 % des jeunes interrogés pensent qu'il y a trop d'étrangers dans leur pays (8 % estiment qu'il n'y en a pas beaucoup et 7 % qu'il pourrait y en avoir plus). 27 % des personnes sondées sont d'avis que les étrangers établis dans leur pays devraient avoir les mêmes droits que les nationaux. On trouve les attitudes les plus ouvertes envers les étrangers dans les Pays scandinaves, aux Pays-Bas, au Luxembourg et en Espagne et l'attitude la plus hostile en Grèce.
- 59 % des jeunes majeurs pensent que leur génération reconnaît aux homosexuels le droit de se marier ( 7 points de plus qu'en 1997), mais qu'elle est plus réticente quant à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels (41 % contre 36 % en 1997). Les jeunes Grecs, Italiens et Irlandais semblent les moins favorables au mariage homosexuel (respectivement 38 % - 39 % - 44 %).
- Les jeunes adultes sont majoritairement favorables à l'euthanasie (54 % soit 5 points de plus qu'en 1997), avec une très large acceptation de cette pratique aux Pays-Bas (80 %), en Belgique (72 %) et au Danemark (71 %).
- Les opinions favorables à la peine de mort sont en net recul par rapport à 1997 : si alors 36 % des jeunes majeurs considéraient que leur génération était favorable à la peine capitale, ils ne sont plus que 27 % de cet avis aujourd'hui.
- Le clonage d'êtres vivants continue de faire l'objet de réticence chez les jeunes, 12 % seulement (9 % en 1997) des jeunes interrogés estimant que leur génération y est favorable.
Adresses Internet :
- http://europa.eu.int/comm/public_opinion
- http://europa.eu.int/comm/public_opinion/eb.html
- http://europa.eu.int/comm/dg10/epo/eb/eb55/young_summary_fr.pdf- http://europa.eu.int/comm/dg10/epo/eb/eb55/young_tables.pdf
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