Le jardinier et le démiurge ou le retour des souverainetés

Jacques Dufresne

Deux événements récents illustrent bien le paysage politique mondial par rapport auquel nous devons nous situer. Prostitution de mineures : nos filles sont mises en vente sous nos yeux et nous n’y pouvons rien. Agonie d’une association : nos chauffeurs de taxi subissent la concurrence déloyale d’un prédateur agissant depuis San Francisco…et nous n’y pouvons rien. Deux géants américains d’Internet sont en cause, backpage pour le proxénétisme et Uber pour le taxi, deux géants parmi des dizaines d’autres qui tournent leur formidable artillerie culturelle (et donc économique et politique) vers le reste du monde et d’abord vers leurs voisins du Nord. La tendance mondiale actuelle est claire depuis longtemps: rien entre les individus et le Marché, le vide : nations, églises, associations, familles sont minées, les États eux-mêmes sont réduits au strict minimum.

Le nouveau clivage : le jardinier et le démiurge

Le dernier livre de Chantal Delsol, La haine du monde1, nous aidera à situer ces événements à l’échelle de l’histoire, à mieux les comprendre et à en tirer des conséquences pour l’action. Nous disions nous-mêmes, en accord avec le transhumaniste Laurent Alexandre, dans le cadre de notre réflexion sur les radicalités convergentes, que le nouveau clivage n’est pas entre la gauche et la droite, mais entre les bioconservateurs et les transhumanistes. Chantal Delsol oppose plutôt, mais dans le même esprit, le «jardinier» et le «démiurge», le jardinier qui veille sur le monde, sans prétendre le refaire et le démiurge qui veut le refaire à son image. Le jardinier qui compose avec la nature et en respecte les limites et le démiurge qui veut substituer ses inventions à la nature sans s’imposer à lui-même la moindre limite.

Les catégories de jardinier et de démiurge sont plus englobantes que celles de gauche et de droite, et pour cette raison, rendent mieux compte des grandes orientations actuelles. Une partie de la gauche (écologiste et antimatérialiste) est du côté du jardinier, l’autre partie, (égalitariste et progressiste) est du côté du démiurge. On observe une division semblable dans la droite, la droite traditionnaliste étant du côté du jardinier et la droite libertaire du côté du démiurge.

En regroupant écologistes et antimatérialistes dans sa catégorie de jardinier, Chantal Delsol fait écho à ce qu’écrivait Jacques Attali dans l’Express du 5 novembre 2014 à propos des écologistes et des représentants de la spiritualité. «Ces deux forces, dit-il, sont encore distinctes. L'une s'occupe de la protection de la nature, tant qu'elle existe ; l'autre de la protection de l'âme, si elle existe. L'une et l'autre ont en charge une certaine forme d'immortalité. L'une et l'autre sont éminemment respectables. L'une et l'autre sont menacées par le choix fait par l'humanité, et d'abord par l'Occident, de privilégier une valeur, celle de la liberté individuelle, contre toutes les autres, et d'en accepter les conséquences, notamment la priorité donnée à la croissance marchande, au caprice, à l'immédiat.» 

À propos de ce double vert, Attali écrit plus loin «Depuis longtemps déjà, j'annonce le moment où deux forces considérables, porteuses du meilleur et du pire, pourraient se rejoindre en une idéologie nouvelle, absolument explosive. Ce moment approche chaque jour davantage, comme le montrent les événements les plus récents.»

Le but du démiurge, précise Chantal Delsol, est de transformer le monde et d’assurer par-là «l’émancipation» des individus, celui du jardinier est de veiller sur le monde, en vue d’assurer l’«enracinement» de l’individu dans la nature et dans des corps intermédiaires. Le premier méprise le passé, le second y trouve une nourriture essentielle. Deux couples antagonistes donc : le démiurge et l’émancipation et le jardinier et l’enracinement. L’enracinement est caractérisé par un sentiment d’appartenance à des corps intermédiaires et en tant que tel, il contient l’émancipation dans des limites.

On s’émancipe par rapport à une autorité, à une figure paternelle, par rapport également à une morale comportant des interdits, par rapport enfin à des corps intermédiaires exerçant une pression sur les individus. Ce mouvement, étroitement lié à la modernité, coïncide avec celui des droits de la personne, de même qu’avec une liberté identifiée au choix, une substitution de l’immanence à la transcendance, une récusation des questions existentielles, abolies par l’espoir d’un paradis sur terre assuré par le progrès technique. Il exerce un attrait si fort sur les populations, d’Occident en particulier, que rien ne semblait pouvoir l’arrêter jusqu’au jour où l’on a senti et compris que la vie sur terre et la vie de la terre elle-même étaient menacées par la démesure du démiurge.

Plusieurs auteurs, Jean-Claude Michéa notamment, avaient montré comment la gauche déconstructrice joue le jeu du capitalisme radical en livrant au Marché les individus qu’elle délivre de leurs lieux d’appartenance traditionnels. Chantal Delsol reprend cette thèse à son compte en associant l’émancipation au démiurge. Les exemples récents de prostitution d’adolescentes en sont l’illustration : sous l’influence des invitations à l’émancipation qui lui viennent de toutes parts, telle adolescente quitte sa famille ou son centre jeunesse pour se retrouver ensuite dans la cage que le marché du sexe a préparé pour elle.

Dans le sillage des totalitarismes du XXe siècle

Le paradis sur terre des transhumanistes et des démiurges était aussi le but des deux grands totalitarismes du XXe siècle : le communisme et le nazisme. On était en droit de s’attendre à ce que leur échec soit aussi celui du démiurge. Ce ne fut pas le cas. Ce qu’on a rejeté en réalité, c’est la terreur exercée par les États, et non l’idéal démiurgique, lequel a été reporté vers les individus, devenant ainsi innocent. L’euthanasie, par exemple, fut un crime horrible tant qu’elle fut associée aux pratiques de l’État nazi; en tant que choix des individus, elle est vite devenue une excellente chose.

Encore aujourd’hui, on est beaucoup plus indulgent à l’endroit des excès du communisme qu’à l’endroit de ceux du nazisme. Pourquoi? Chantal Delsol apporte à cette question une réponse originale fondée sur l’opposition entre l’enracinement et l’émancipation. Le communisme promettait l’émancipation, quitte à l’obtenir par la terreur, tandis que le nazisme a imposé un enracinement perverti. Si la terreur était seule en cause, on serait, précise Chantal Delsol, aussi sévère pour le communisme que pour le nazisme. Si on l’est davantage pour ce dernier, c’est parce que l’on continue de préférer l’émancipation à l’enracinement. L'un des pires crimes du nazisme aura ainsi été de discréditer l'enracinement en le caricaturant.

Il est clair que, pour Chantal Delsol comme pour Simone Weil, l’enracinement est un besoin fondamental de l’être humain. Les racines sont des liens, mais ces liens sont vitaux. Il est clair aussi pour Chantal Delsol que l’émancipation continuera d’exercer un attrait puissant. Le grand défi de l’heure est d’établir l’équilibre entre les deux : c’est-à-dire de compenser par un surcroît d’enracinement, l’avance prise par l’émancipation. Elle présente ainsi la situation actuelle :

Le jardinier

«Le jardinier qui travaille sous ma fenêtre est un admirateur du monde. Il n’imagine pas qu’il pourrait produire quelque plante. Il cultive. Autrement dit, il aide à croître ce qui existe sans lui, il ne crée pas, il ne fabrique pas. Il prend soin. D’où l’humilité. […]

«Les jardiniers sont des gens qui aiment le monde. Mais il faut encore qu'ils parviennent à le ré-enchanter, puisqu'il a été entièrement désenchanté par les démiurges. C'est pourquoi une partie des jardiniers se tournent vers des formes de panthéisme. Ce qui nous donne un courant de retour au paganisme ou à des formes de stoïcisme1. Ceux parmi les jardiniers qui n'ont pas besoin de ré-enchanter le monde sont les judéo-chrétiens, lesquels n'ont jamais cessé de penser que le monde n'est pas notre chose et que nous avons à l'admirer parce que nous ne l'avons pas créé nous-mêmes.»

«Si l'on veut décrire cela d'un trait, on dira que les jardiniers se divisent en descendants de Gunther Anders (les écologistes) et en descendants de Gustave Thibon (les chrétiens). Les premiers quêtent des formes de panthéisme et les seconds croient en la transcendance. Quand ils opéreront leur jonction, on se demande si les démiurges pourront résister.»2

 

Le démiurge

«Le prométhéisme est un élan naturel. […] Le problème est sa radicalisation et sa prétention au monopole. Le démiurge ne cherche plus à améliorer sans cesse le monde, mais à le transformer radicalement, à le refaire. Bien sûr, toute amélioration est déjà une transformation ; bien sûr, il est difficile de déterminer à quel moment l'amélioration devient ubris. On peut néanmoins dire que nous nous trouvons dans l'ordre du démiurge à partir du moment où l'élan vers l'émancipation, vers la transformation, est aveugle et ne cherche plus les limites. Or si cet élan dépasse les limites, il en vient à détruire ce qu'il s'était proposé justement de faire grandir.»3

La démesure en cascade

L’état de la planète montre assez que le projet démiurgique dans son ensemble a dépassé la limite. Il faut relire à ce propos l’article récent intitulé L’heure des conséquences où Andrée Mathieu explique comment les grandes lois de la physique, celles de la thermodynamique comme celles de la gravitation, s’appliquent à l’évolution du système mondial. On comprend mieux alors la pensée prophétique d’Albert Camus :

«Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.» (Discours de Stockholm) .

La prodigieuse disparité entre la fortune des plus riches du monde, le 1%, et celle de tous les autres est une autre preuve que la limite a été dépassée. Comment a-t-elle été dépassée : par la spéculation dans l’abstrait et par tout l’argent que nous faisons de toutes parts converger vers les États-Unis en achetant les livres d’Amazon, les films de Netfix, en devenant une cible pour la publicité diffusée par Google, youtube, facebook. On a comparé les autoroutes de l’information aux voies romaines, les géants du Net perçoivent les taxes que nous payons à l’empire US.

Tout ça pour que la NSA sache tout sur chacun d’entre nous et mette au service d’un Donald Trump des outils qui lui permettront de terroriser ceux qui oseront faire obstacle à son projet d’accroître la grandeur de son pays. La limite ici encore a été dépassée. Nous finançons ceux qui nous espionnent !

On achète dans le monde entier les smart phones d’Apple…(je refuse toujours d'employer le mot intelligent à propos d'une machine) et la musique américaine se répand uniformément sur la planète entière. Au Québec même, de plus en plus de jeunes chanteurs ont recours à l’anglais pour mieux se faire connaître dans le monde. Naïveté ! Comme les jeunes des autres pays font comme eux, la concurrence en anglais s’accroît et les chances du succès de chacun diminuent.

Et voilà le plus grand danger : l’uniformité, la disparition de la diversité culturelle, dont on sait qu’elle est étroitement liée à la diversité biologique. Et l’ennui qui résulte de tout cela ! «L’ennui naquit un jour de l’uniformité.»

Per Internet Unum

Per internet unum, proclamaient déjà les prophètes du Soft Power, il y a vingt ans. Dix ans plus tôt,  les pionniers de la micro-informatique rendaient cette dernière séduisante en la faisant apparaître comme un instrument d’émancipation des individus et des petits groupes. Cette émancipation se produit en effet telle que prévue, mais en arrachant à leur famille des adolescentes qui sont livrées comme marchandises à un autre géant du réseau, le site backpage. (Preuve que le 1% forme une famille unie au mépris de tous les principes, de 2006 à 2012 Goldman Sachs a détenu 17% des actions de la compagnie propriétaire de backpage.) Dans le même esprit, le financement initial de Wikipédia a été assuré par le site pornographique Bomis).

Le small is beautiful est devenu un leurre au service du Big is great. C’est le moment de rappeler le mot d’Auguste Comte : «l’esclavage avilit l’homme au point de s’en faire aimer.» Seul le rétablissement des corps intermédiaires, à commencer par la nation et la famille, permettra de renverser la situation. Il faut réintroduire dans les sociétés ce principe de clôture qui est l’une des principales caractéristiques des organismes vivants.

Une mission pour l’Institut de recherche sur l’indépendance

Voilà le défi qui devrait réunir les quatre partis nationalistes québécois, lamentablement divisés par des politiques surannées et des luttes de pouvoir dérisoires par rapport aux grands défis de l’heure : nos filles sont mises à l’enchère et nous n’y pouvons rien parce que le site backpage, qui gagne pourtant une partie de son argent ici, échappe à nos lois.

S’attaquer aux géants de la Silicone Valley ! Mais vous êtes fou cher ami, n’avez-vous pas compris que ces pieuvres sont too big to loose ? Les Européens ont voulu se doter d’un moteur de recherche qui puisse faire concurrence à Google. Échec. Pendant quelques années, le site français Daily Motion semblait pouvoir faire le poids par rapport à youtube comme dépositaires de nos vidéos. Il vivote aujourd’hui. Il n’a pas résisté au tandem Google/Youtube

Il n’empêche que le magazine allemand Der Spiegel a osé protester. C’est l’exemple à suivre. Naïfs du monde entier réveillez-vous ! C’est vous qui, par manque de vigilance, avez fait la fortune des géants ; vous qui êtes tombés comme des mouches dans le miel de leurs services gratuits initiaux. Le cas de youtube est un bel exemple. Je me souviens du jour où nous avons décidé d’introduire des vidéos dans les sites de l’Agora. Nous n’avions pas les connaissances techniques permettant de les formater adéquatement. Qu’à cela ne tienne, une solution magique et gratuite s’offrait à nous, les déposer sur youtube et importer leur code sur notre site. Nous renoncions ainsi aux revenus publicitaires qui seraient un jour associés à ces vidéos. Si le Québec, citoyens et gouvernement, avait été éveillé à ce moment, nous aurions créé un site national pour l’enregistrement et la transmission des vidéos. Un moteur de recherche neutre, placé sous l’autorité de l’ONU, aurait permis de les découvrir.

Si la tâche paraît démesurée, elle n’en est que plus nécessaire pour cette raison. Comment faut-il mener la bataille ? En créant des solutions de rechange nationales, en partenariat avec l’Écosse ou la Catalogne par exemple, ou dans le cadre de la francophonie ? En luttant pour obtenir la mondialisation de l’ICANN, association pour l’attribution des noms de domaine et des numéros sur Internet. Cet organisme est toujours sous tutelle américaine, alors qu’il devrait relever de l’ONU.

Le futur Institut de recherche sur l’indépendance devrait répondre à des questions de ce genre et d’abord donner aux Québécois des précisions sur ce que leur coûtent indirectement les services gratuits auxquels ils se sont abonnés massivement ; préciser ensuite le danger qu’Amazon fait peser sur nos librairies, Google et youtube sur nos médias.

Cette nouvelle forme de vigilance n’exclut pas la forme traditionnelle qui consiste, par exemple, à protéger les sièges sociaux. Nous aurons besoin de ces deux formes de vigilance pour prospérer dans le cadre des traités transatlantiques et transpacifiques.

Restent tous les efforts à faire pour renforcer le sentiment d’appartenance à la terre, à la nation, aux familles, aux municipalités, aux paroisses et à leur patrimoine, tous les efforts à faire pour assurer le triomphe du jardinier.

C’est là la dimension philosophique désormais essentielle à toute politique. Prendre le parti du jardinier, cela oblige à des choix cohérents dans les domaines les plus divers, choix consistant certes à marquer sa préférence pour l’énergie verte, mais aussi à freiner la déshumanisation par les robots et à protéger l’autonomie des personnes, dans le domaine de la santé en particulier. Au rythme où se répand le QS (quantified self) ou le self-tracking, dans le cadre du projet transhumaniste de santé parfaite, nous serons bientôt des cyborgs équipés de centaines de capteurs ; nous perdrons ainsi, le peu qu’il nous reste de confiance dans notre propre corps.

C’est là une tâche difficile, mais nécessaire et passionnante, à laquelle la population participera avec enthousiasme si on lui présente bien les enjeux, si on lui démontre, par exemple, chiffres à l’appui, que le modèle du QS sera ruineux et peut-être même dangereux, par rapport à celui de l’autonomie.

Notes

1- Chantal Delsol utilise ici le mot monde dans le sens que lui donne Hannah Arendt. Ce sens, Luc Vigneault l’a précisé dans sa thèse de doctorat intitulée L’intinéraire de pensée d’Hannah Arendt, soutenue à l’Université Laval de Québec en 1998. En voici un extrait tiré de l’édition en ligne.

«En tant qu'il affecte les axiomes de la constitution d'un monde commun, l'avènement de la société moderne met en question la préservation de ce monde et la visibilité d’un sens commun Le monde commun, nous dit Arendt, est non seulement ce qui transcende notre vie aussi bien dans le passé que dans l'avenir, il est ce que nous avons en commun non seulement avec nos contemporains, mais aussi avec ceux qui sont passés et avec ceux qui viendront après nous. ''Mais ce monde commun, ajoute-t-elle, ne peut résister au va-et-vient des générations que dans la mesure où il paraît en public''. A l'occultation du monde par l'obscurcissement des domaines qui le rendent manifeste, correspond l'absence de souci quant à l'immortalité du monde. Car si le monde est constitué par les grandes et belles actions tournées vers l'immortalité, sans celles-ci, il s'apparente aux affaires humaines ordinaires et demeure autant fugace que fragile. Autrement dit, la pérennité du monde n'est jamais garantie autrement que dans le souci des hommes à instituer et à conserver les grandes actions. L'économisme triomphant, apanage de l'homo faber, comme nous le verrons, malgré l'étonnante capacité productrice qu'il a mis au monde et les organisations qu'il a su créer, ne nous garantit jamais la pérennité du monde. Celle-ci, à l'encontre de la mentalité de l'homo faber, ne repose pas sur un modèle unique, mais sur la capacité, toute différente, de percevoir les choses sous une variété d'aspects pour mieux s'assurer de leur identité et afin d'accéder à la «réalité du monde, sûre et vraie». Arendt précise :

«Lorsque les choses sont vues par un grand nombre d'hommes sous une variété d'aspects sans changer d'identité, les spectateurs qui les entourent sachant qu'ils voient l'identité dans la parfaite diversité, alors, alors seulement apparaît la réalité du monde, sûre et vraie. Dans les conditions d'un monde commun, ce n'est pas d'abord la nature commune de tous les hommes qui garantit le réel; c'est plutôt le fait que malgré les différences de localisation et la variété des perspectives qui en. résultent, tous s'intéressent toujours au même objet. [...] Le monde commun prend fin lorsqu'on ne le voit que sous un seul aspect, lorsqu'il n'a le droit de se présenter que dans une seule perspective. ‘’

Arendt oppose le monde commun, lieu de rencontre et espace public, et la société économique dont l'unique objectivité est celle de l'argent. »

 

2- DELSOL Chantal, La haine froide, Editions du Cerf, Paris 2016,p.10

3- Op.cit. p.11

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