Pas de pilule miracle
Pour faire cette démonstration, les chercheurs ont soumis à une batterie de tests 17 patients souffrant d'un rétrécissement des artères coronaires (blocage de 70 % et plus) et d'angine de poitrine avant qu'ils ne commencent la prise du médicament. Les mêmes analyses répétées un an plus tard ont révélé que le traitement avait réduit respectivement de moitié et du tiers les taux de mauvais cholestérol et de triglycérides sanguins. Par ailleurs, les examens échographiques de l'artère brachiale, avant et après administration de produits vasodilatateurs, ont révélé une amélioration significative de sa capacité de dilatation. «Ce test indique qu'il y a une amélioration de la réponse endothéliale des artères», commente Peter Bogaty.
Par contre, un test de condition physique effectué sur tapis roulant a produit des résultats beaucoup moins spectaculaires: la capacité de travail du coeur, le niveau d'effort seuil où survient l'angine de poitrine et le temps de récupération après exercice sont demeurés inchangés. «Nous n'écartons pas la possibilité que la période d'un an soit trop courte pour que nous puissions observer des changements importants dans la réponse des sujets à l'effort physique, reconnaît Peter Bogaty. Ou encore que le médicament ait permis de freiner une détérioration de la condition des patients sur une période d'un an. Par contre, il se peut que le médicament n'ait tout simplement pas d'effet parce que les blocages sont trop sévères.»
Selon le chercheur, les résultats obtenus avec l'Atorvastatin peuvent être extrapolés aux autres médicaments anti-cholestérol de la famille des statines. «Nos conclusions ne signifient pas que ces médicaments sont inutiles, insiste-t-il. Des études antérieures ont clairement démontré qu'ils réduisaient les risques d'accidents cardiaques. Les compagnies qui fabriquent ces médicaments auraient sûrement aimé que nous prouvions que leurs produits pouvaient aussi améliorer la réponse à l'effort, mais ce n'est pas ce que nous avons observé.»