Mieux vaut tard que trop tôt
L’équipe du Centre de recherche de l’hôpital Laval a passé en revue 13 545 cas de patients qui ont subi un premier pontage coronarien à l’hôpital Laval entre 1991 et 2005. Environ la moitié de ces patients n’avait pas eu d’infarctus du myocarde avant de subir cette chirurgie; dans ce groupe témoin, le taux de mortalité dans les semaines suivant l’opération atteignait 1,7 %. Dans l’autre groupe, le délai entre l’infarctus et le pontage variait de quelques heures à plus de 30 jours. Les chercheurs ont constaté que le taux de mortalité diminuait progressivement en fonction du délai opératoire: alors qu’il se situait à 19 % lorsque le pontage était effectué dans les six premières heures après l’infarctus, il n’était plus que de 2,4 % lorsque le délai dépassait 30 jours. Cette tendance était plus prononcée chez les patients âgés de plus de 65 ans.
Par rapport au groupe témoin, le risque de mortalité était cinq fois plus élevé lorsque l’intervention avait lieu dans les 24 premières heures qui suivaient l’infarctus, mais il n’était que 1,18 fois plus élevé après un délai de 30 jours. «La mortalité opératoire n’est pas affectée par le fait d’avoir eu un infarctus plus de 30 jours avant un pontage, mais elle l’est de façon très significative lorsque l’intervention a lieu dans la semaine qui suit l’infarctus, en particulier chez les patients de plus de 65 ans. Lorsque la chose est possible, il faut donc éviter d’effectuer un pontage pendant cette période critique», concluent les chercheurs.