Science, bon sens, complotisme et science critique. En compagnie de Pierre Biron.
Science sans critique est ruine de la raison.
Science sans bon sens est ruine du sens
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » (Rabelais)
- Science sans critique est ruine de la raison
- Science sans bon sens est ruine du sens
- « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » (Rabelais)
Science sans critique est ruine de la raison
Le mot science a perdu une grande part de son crédit suite à l’usage abusif qu’on en fait, depuis le début de la pandémie notamment. L’expression science critique rend mieux compte de ce qu’il faudrait entendre par le mot science, y compris sur la place publique : science sans critique est ruine de la raison, dirons-nous en paraphrasant Rabelais. Ce qu’on semble avoir enfin compris dans le débat sur la COVID à la télévision de Radio-Canada, à en juger les émissions Découverte des dimanche 26 septembre et 3 octobre 2021.
Il y a six mois à peine et encore récemment, on était accusé de complotisme, et par là ridiculisé, quand on faisait sienne cette opinion critique telle que la formulait Pierre Biron dans nos pages en traduction d’un reportage de CNN présenté en mai 2021 : « Il est très probable que le SRAS-CoV-2 se soit échappé de l'Institut de virologie de Wuhan en raison de procédures de sécurité bâclées. Il est également probable que le virus ait été fabriqué exprès pour le rendre dangereux pour l'homme dans le cadre de la recherche dite de gain de fonction menée par l'institut. »
Aux émissions de Découverte, on a démasqué le complotisme haut de gamme financière ayant présidé au pseudo consensus des savants contre l’hypothèse d’une fabrication du virus. Le dieu de la science médicale lui-même, Antony Fauci, n’y a pas été épargné. Suite du reportage de CNN : «La Chine est responsable de plus de 3 M de morts à ce jour (19.5.2021) et les États-Unis sont complices. Quoi que l'on pense de l'origine du SRAS-CoV-2, il est clair que si l'Institut de virologie de Wuhan n'avait pas mené de recherches sur le gain de fonction, et donc n'avait pas collecté plus d'un millier d'échantillons de coronavirus dans des grottes de chauves-souris, il n'y aurait pas eu de pandémie. Comme d'autres l'ont suggéré, il est clair que ce type de recherche n'aurait jamais dû être financé et n'aurait jamais dû être effectué. L'OMS et les Nations Unies devraient lancer un appel pour arrêter définitivement toute recherche sur les gains de fonction. Tous les gouvernements devraient rendre la recherche sur les gains de fonction illégale et prévoir des peines sévères en cas de violation de la loi. Cette recherche est une grande menace pour l'humanité. »
Bien des critiques présentées dans nos pages, par Pierre Biron notamment, et rejetées par les autorités politiques et médiatiques pourraient donner lieu à une heure de vérité comme celle de l’émission Découverte. Pierre Biron est un scientifique réputé qui a pris le parti de mettre l’accent sur le pôle critique de la science médicale pour faire contrepoids à un pôle commercial qu’Il connaît très bien. Aux yeux de certains, un tel choix a pour effet de discréditer la science auprès du grand public. Nous pensons que c’est plutôt l’absence du pôle critique dans les médias grand public qui discrédite la science. Seule une critique partagée peut distinguer entre science intègre et science manipulée; la vraie science avance ainsi, en se basant sur des arguments présentés par des chercheurs indépendants et non sur des décisions prises par le pouvoir en place. On comprendra pourquoi en lisant les chroniques récentes de Pierre Biron dans l’Agora et quelques-uns des messages qui circulent dans son réseau international. Voir la note.[i]
Science sans bon sens est ruine du sens
En septembre 2021, on apprenait de diverses sources fiables que la pandémie avait aggravé considérablement le problème de l’addiction des enfants aux écrans, à ceux de leurs téléphones notamment. (À noter qu’on semble enfin avoir cessé de qualifier ces téléphones d’intelligents).
Dans le même contexte, on nous apprenait aussi que de nouvelles recherches scientifiques seraient nécessaires pour préciser le nombre quotidien d’heures d’écran auquel il faudrait limiter les enfants. Tout s’est passé, tout se passe encore comme si, en cela, comme en bien d’autres choses, il fallait le verdict de la science pour faire des choix que le bon sens à lui seul peut justifier, du moins dans leurs grandes lignes. « Une heure d’écran, une heure de nature ! » Nous avions proposé ce slogan aux autorités du Québec en 1998, au terme de notre recherche sur Les inforoutes et l’avenir du Québec. Personne n’a pris ce bons sens au sérieux, même s’il s’appuyait sur des réflexions comme celles de Marshall McLuhan dans Pour comprendre les médias, de Daniel Boorstin dans L’image, de Neil Postman dans Se distraire à en mourir, de Guy Debord dans La société du spectacle, de René Dubos dans L’homme et l’adaptation, etc.
Les écrans, c’était le souffle de l’esprit humain dans les voiles de la science, à quoi bon mettre parents et autorités publiques en garde contre une telle pentecôte et pourquoi tempérer l’attrait des enfants pour une telle grâce ? Pourquoi les priver d’un plaisir si captivant ?
D’où la déroute de notre bon sens. Dans le même rapport, et dans le même esprit, nous avions recommandé de mettre l’accent en éducation sur les sciences de l’observation sur le terrain comme la géologie, la botanique, l’ornithologie, sciences chères à Goethe, qui mettent les sens en rapport direct avec la nature, seule façon d’entrer en symbiose avec elle et de l’aimer assez pour désirer la protéger. Les images nous en distraient, sauf, cas exceptionnel sur le luxueux marché des écrans, quand elles sont expressément conçues pour nous orienter vers l’original, comme dans les tableaux d’Audubon, et non pour nous tenir captifs de leurs algorithmes.
Si bien que sans abuser des jeux de mots, il me paraît opportun de compléter ainsi la formule initiale : Science sans bon sens et sans bons sens est ruine du sens.. Rétrospectivement, les autorités du collège où j’ai été pensionnaire pendant sept ans, de 1953 à 1960, me semblent avoir suivi cette maxime. C’était l’époque de l’irruption triomphale de la télévision dans nos sociétés. Nous aurions tous été des mouches agglutinées sur cette source de lumière, si on ne nous l’avait pas interdit. Les jours de congé, on nous offrait plutôt l’occasion de partir en excursion dans une forêt des environs pour en découvrir la flore. Faudra-il attendre un verdict de la science pour limiter dans les écoles l’usage de ces écrans dont les enfants abusent déjà àla maison. Soit-dit en passant ce verdict existe déjà si on en juge par cet article de la regrettée André Mathieu sur l’asservissement numérique des enfants: http://agora.qc.ca/documents/lasservissement-numerique-des-enfants.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » (Rabelais)
En termes contemporains : Science sans valeurs est ruine de l’éthique
Mise à jour d’une entrée récente de Pierre Biron dans l’Annexe covidienne, suivie d’un commentaire de Louis Marchildon sur le livre Why trust Science de l’historienne Naomi Oreskes de l’Université Harvard.
* Dans un blogue publié dans l’Agora en mi pandémie (5 mars 2021 sur http://agora.homovivens.org/dr-pierre-biron/cui-cui-6-la-sante-a-tout-prix-ou-lentreprise-a-tout-pris) j’avais inventé un dialogue avec un jeune étudiant en économie et cycliste urbain fortement affecté par les confinements, qui m’avait posé trois questions déconcertantes :
a. Dans la Seconde guerre mondiale les Alliés ont sacrifié sans hésiter presque 11 millions de jeunes vies pour « sauver notre civilisation » du danger nazi et depuis la pandémie on voudrait « sacrifier notre civilisation » pour sauver des vieilles vies du danger covidien ?
b. Sauver du virus 60 vieillards malades dont l’espérance de vie est de 2 ans (120 personnes-années) a-t-il la même valeurque gâcher la vie de 2 vingtenaires dont l’espérance de vie est de 60 ans (120 personnes-années) ?
NDT1 : la dernière question est mise à jour par les chiffres officiels québécois du 27 septembre 2021 vers la fin de la pandémie :
c. Une société de 8,5 millions (Qc) préfère-t-elle se faire faucher 0,13%de sa population (11 356) ou bousiller la vie des 99,87 %(8 489 000) qui ont survécu ?
NDT2 : Des situations de survaccinations obligatoires controversées ne faisaient pas encore partie du portrait de la gestion pandémique
NDT3 : le chiffre de 11 356 décès covidiens doit être légèrement revu à la baisse à cause d’une tendance au surdiagnostic découlant de critères insuffisamment rigoureux dans les certificats de décès
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*Louis Marchildon, professeur émérite de physique de l’Université du Québec à Troism-Rivières résume la pensée de l’historienne Naomi Oreskes dont les opinions sont pertinentes (Le Devoir, Montréal, page B2, 26.9.2021) Adresse de la version complète de cet article : https://www.ledevoir.com/opinion/635307/devoir-de-philo-des-raisons-de-faire-confiance-a-la-science
Quelques extraits :
Pour faire confiance à la science, les scientifiques doivent tenir compte du « caractère social de la science [appliquée] qui comprend des procédures pour l’analyse critique des affirmations » …
Noami Oreskes se base « sur une communauté d’experts et de spécialistes oeuvrant principalement dans des établissements d’enseignement supérieur ou des centres de recherche reconnus. Leurs travaux progressent, leurs résultats se précisent à travers la critique et le jugement des pairs… Cette communauté doit être ouverte, non défensive, et répondre à la critique pour qu’un large spectre d’opinions s’y développe »
« En évaluant une affirmation scientifique qui a des conséquences sociales, politiques ou personnelles, une question supplémentaire doit être considérée : quels sont les enjeux d’une erreur dans un sens ou dans l’autre. Une décision à propos du confinement requiert l’apport d’épidémiologistes, de psychologues, d’éducateurs et d’économistes… lesquels aborderont vraisemblablement la question avec des valeurs différentes…
L’idée du scientifique analysant des faits en faisant abstraction de ses valeurs s’est fréquemment révélée un mythe … Il faut joindre au consensus « une attitude transparente des scientifiques quant à leurs valeurs pour raffermir la confiance du public »
[i] Les chroniques récentes de Pierre Biron
http://agora.qc.ca/dr-pierre-biron
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Dernière version (27 septembre 2021 )du glossaire covidien appelé Annexe covidienne.
http://alterdictionnaire.homovivens.org/fr/nouveaux_documents
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Quelques messages
Voir, à la fin de ce document, le Manifeste du Regroupement pour une véritable snté publique .
Épistémologie utile en pandémie
https://www.acfas.ca/publications/magazine/2012/11/comment-penser-critique
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Article de Pierre Sormany, journaliste scientiifique
https://www.journaldemontreal.com/2021/09/18/contre-la-vaccination-obligatoire
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La vaccination massive ne prévient pas la poussée du Delta
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Morts après vaaccins
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/no-comment-236052
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Peut-être serait-il temps de s’attarder autrement à toute la souffrance engendrée par la pandémie?
https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/631785/le-devoir-du-coeur
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Here is a very interesting article by Ioannidis. Via Catherine Riva and Serena Tinari.
It shows how the Mertonian principles of scientific ethos have been flouted during this crisis and how this leads inexorably to a degradation of scientific standards that compromises the role of science as a factor of human progress.
https://www.tabletmag.com/sections/science/articles/pandemic-science