L'inflation généralisée
L’inflation, un mal multiforme et universel ? Le premier sens que le CNRTL donne au mot est médical : enflure, inflammation. Le ton est donné. On sent déjà l'enflure de l’économie. Suivent bien d’autres sens: inflation verbale, intellectuelle, érotique, religieuse. On allonge la liste spontanément. Quel est le lien entre ces divers sens ? La montée de l’invidualisme, l’enrichissement et le progrès technique ‘ont-ils pas eu un effet inflationniste sur le phénomène dans son ensemble ?
- L’inflation du moi
- L’inflation corporelle
- L’inflation agricole
- L’inflation dans le transport
- L’inflation verbale
- L’inflation économique
- L’inflation religieuse
- L’inflation scolaire
- L’inflation érotique
- L’inflation par les chiffres
- L’inflation juridique
- L’inflation médicale
- L’inflation dans les arts
- Remède : la permanence inspirée
Quand, au plus fort de la pandémie de la Covid 19’, en 2020, le gouvernement canadien a, comme tant d’autres, ajouté sans compter des milliards à son budget pour soutenir les entreprises et les citoyens en situation précaire, le simple bon sens permettait de prédire une forte inflation à brève échéance. Divers autres facteurs aidant, la chose n’a pas manqué de se produire à une haute échelle et elle pourrait avoir des effets plus funestes que ceux de la pandémie. Au même moment, coïncidence au premier regard saugrenue, on nous a offert hors saison des fraises grosses comme des pommes, résultant d’une injection massive de fertilisants chimiques, mais ne valant pas une fraise des champs. Le lien entre cette enflure d’un fruit et celle du volume monétaire, n’est-il qu’une analogie métaphorique ? Au même moment encore, un journal nous apprenait la mort, par abus de stéroïdes, d’un adepte de la musculature. Dans chacun de ces trois cas, un dopage, une augmentation artificielle donnant l’illusion d’une amélioration de la réalité. Les exemples d’une enflure semblable surabondent. N’est-ce pas le signe de ce qu’pourrait appeler une inflation généralisée?
Mais qu’est-ce que l’inflation ? Peut-on appliquer à divers domaines ce mot lié dans l’esprit des gens à l’économie ? Le CNRTL nous invite à le faire. Le premier sens est médical : ‘’Distension d'un tissu ou d'un organe par un gaz ou un liquide`` (Méd. Biol., t. 2, 1971). L'enflure est le résultat de l'inflation (Littré). Voici le second sens : ÉCON. POL. Inflation (monétaire). ,,Déséquilibre économique se traduisant par la hausse de prix et dû à l'augmentation du volume monétaire en circulation, au déficit budgétaire, à l'excès du pouvoir d'achat des individus par rapport aux biens mis à leur disposition`` (Barr. 1974). (...), Philippe le Bel, mettait moins de métal précieux dans les pièces de monnaie, ce qui était la forme ancienne de « l'inflation monétaire ». (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 80)
Il y est question ensuite de l’inflation intellectuelle, verbale, poétique, religieuse, voire érotique : « L'insolence sexuelle trahit souvent, comme l'inflation érotique, une déchéance de l'instinct (Mounier, Traité caract.,1946, p. 488)» Rien ne nous interdit d’allonger la liste des sens du mot et de réfléchir sur ce qu’ils ont en commun.
L’inflation du moi
Dans La grenouille et le bœuf de la Fontaine souvent citée à ce propos, les deux vers en noir disent l’essentiel de la fable et de l’inflation généralisée. Les principaux mobiles s’y trouvent : l’envie, mère du ressentiment, le désir d’égalité, qui incitent la grenouille à s’étendre, à s’enfler et à se travailler, bel usage de ce verbe pour désigner les efforts contre nature qu’il faut faire pour aller au-delà de sa nature, au lieu de se limiter à la développer.
Une grenouille vit un Bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n'était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s'étend et s'enfle, et se travaille
Pour égaler l'animal en grosseur,
Ce passage soulève des questions complexes. Le désir de l’égalité peut très bien, chez le commun des mortels, résulter d’un idéal de justice tandis qu’au sommet de la hiérarchie, il peut résulter d’un ressentiment vengeur. L’envie la plus venimeuse est souvent le fait de celui qui est au deuxième rang de l’échelle des fortunes. Le funeste besoin de se comparer se manifeste à tous les échelons. L’enfer c’est la comparaison.
Pour le psychologue allemand Ludwig Klages, héritier de Nietzsche sur ce plan, le ressentiment, Lebensneid, dans ses mots, est l’envie (Neid) de la richesse vitale d’autrui (Leben). Cette envie, précise-il, est trop douloureuse pour qu’on puisse se l’avouer à soi-même. On compense alors par une surenchère dans l’expression des sentiments et des émotions, une surenchère qu’il caractérise ainsi : « réaction du besoin de représentation sur le sentiment de l’impuissance à vivre.» D’où le besoin de s’offrir en spectacle chez celui qui souffre de cette comparaison. À noter que la richesse vitale peut très bien être le fait d’une personne qui se trouve au plus bas degré de l’échelle sociale
Le cinéaste Frédéric Back, récipiendaire de deux Oscar, pour des films d’animation, Crac et L’homme qui plantait des arbres, est aussi l’auteur d’un film, Tout rien, qui rappelle les grands mythes platoniciens. Adam et Ève y apparaissent, conscients et libres, créés par Dieu à son image, mais nus, vulnérables, inadaptés en quelque sorte, au milieu d’espèces bien établies dans la nature. Ils envient ces espèces, à commencer par les poissons, en liesse dans les ruisseaux. Ils demandent donc à Dieu de les transformer en poissons, faveur qu’Il leur accorde, mais ils sont vite insatisfaits de leur nouveau sort et veulent ensuite être transformés en oiseaux puis en mammifères. Nouvelles déceptions! S’estimant supérieurs à ces espèces et néanmoins défavorisés par rapport à elles, ils se vengeront sur elles, en feront leurs boucs-émissaires. On les verra se gaver de la chair des poissons et des mammifères et couvrir de plumes d’oiseaux leur tête et leur corps enflés. Sans limites. Ils voudront toujours plus de biens avec l’illusion que la quantité accrue se métamorphosera en qualité supérieure, jusqu’à la disparition des espèces inférieures.
Cette éternelle insatisfaction de l’homme n’est-elle pas la cause commune à toutes les formes d’inflation et par suite, n’est-il pas vain de prétendre pouvoir l’éliminer dans un domaine sans la combattre dans tous les autres ? Voici l’ébauche d’un tableau d’ensemble de ces autres formes.
L’inflation corporelle
Body building ! Je cherche encore une bonne traduction de cette expression. On voit parfois des êtres maigrelets se garnir en quelques mois de muscles géants et se dégonfler ensuite en aussi peu de temps, phénomène qui rappelle la grossesse hystérique. Puissance du mimétisme, souvent augmentée jusqu’à la mort par les stéroïdes. Lu dans un journal :« L’entêtement obsessionnel de X à viser toujours plus haut dans le monde du culturisme l’a poussé à consommer des stéroïdes qui ont eu raison de son coeur, alors qu’il n’avait pas encore 22 ans. »
L’inflation agricole
On en connaît les formes, les causes et les conséquences depuis longtemps : doper le sol pour en accroître la productivité dans l’immédiat, au risque de le dégrader, de provoquer son érosion et d’hypothéquer ainsi son avenir. Et pourtant le déni persiste, soutenu par l’illusion, poussée jusqu’à l’obésité, de manger mieux quand on mange plus. Beau modèle pour la culture !
L’inflation dans le transport
Aller où l’on veut, quand on le veut, le plus rapidement possible et dans le plus gros carosse! Désir bien humain que les moyens techniques peuvent rendre fou. Mensonge à soi-même sur ses effets à long terme, tel le réchauffement climatique, sur ses effets indirects tel l’étalement urbain ou encore sur la face cachée de son coût, la perte de vitesse généralisée : «pour faire le calcul de cette perte, il faut diviser le kilométrage annuel /effectué en voiture par le temps passé en un an dans le véhicule ajouté aux heures de travail passées à gagner de quoi le payer; au cours de la décennie 1970, Jean-Pierre Dupuy a calculé que, pour toutes les classes de revenus moyennes - de salarié agricole à cadre supérieur, à l'exclusion des millionnaires-, la vitesse généralisée de la bicyclette est égale ou supérieure à celle de l'automobile ; seuls les très riches gagnent vraiment du temps en auto. Les autres ne font qu'effectuer des transferts entre temps de travail et temps de transport.»
L’inflation verbale
On la reconnaît d’abord à l’abus des superlatifs : super ! Tout ce qui paraît bien devient fantastique, formidable, extraordinaire, incroyable. sensationnel, objet d’une surenchère destinée à masquer la pauvreté et le flou des sentiments réellement éprouvés. Le mal s’est aggravé depuis que Marcel Aymé l’a diagnostiqué dans Le confort intellectuel en 1949, mais le mot super est demeuré en tête du palmarès suivi d’une interjection imitant un aboiement : wouah !
Marcel Aymé :«quand les mots se mettent à enfler ,quand leur sens devient ambigu, incertain, quand le vocabulaire se charge de flou, d'obscurité, de néant péremptoire, il n'y a plus de recours pour l'esprit. On ne pèse pas avec de faux poids, ni avec de fausses balances. Est-ce que la plupart des mots sur lesquels nous vivons aujourd'hui, ceux qui nous servent à exprimer notre position d'homme par rapport aux autres hommes, ne sont pas faussés, dénaturés? »
Quelques années auparavant, Paul Valéry avait mis la publicité en cause. «L 'épithète est dépréciée. L'inflation de la publicité a fait tomber à rien la puissance des adjectifs les plus forts.» (Valéry, Variété III,1936, p. 283)
L’inflation économique
Elle plaît quand elle est modérée, quand elle progresse par petits sauts. On a alors l’illusion d’être de jour en jour un peu plus riche; elle inquiète momentanément quand elle s’accroît brusquement car alors la baisse du pouvoir d’achat devient indéniable.
L’obsolescence programmée, laquelle hypothèque l’avenir de la terre et celui des ménages en est peut-être la forme la plus insidieuse et la plus ruineuse. Question : pourquoi l’excitation d’acquérir un bien nouveau mais éphémère éclipse-t-elle la satisfaction de conserver un bien durable. Ne serait-ce pas le signe d’une régression de l’identité et de la fidélité ? Objet jetable, personne jetable!
Il est vrai que les nouveaux objets sont souvent plus performants que les anciens et plus attrayants pour cette raison. C’est le cas des téléphones à tout faire. Mais alors pourquoi, comme on le faisait pour les téléphones loués, ne les porte-t-on pas à un haut degré de perfection avant de les mettre en vente ? Leur obsolescence prévue n’est-elle pas une façon d’obtenir du financement à court terme pour la recherche et le développement, financement assuré par le consommateur et la planète, ce qui remplace le risque des investisseurs par des profits eux aussi programmés ? Cette stratégie enferme bien des mensonges.
À juste titre, on appelle bulle les valeurs gonflées artificiellement par la spéculation.
L’inflation religieuse
«L'écrivain qui rend témoignage à sa foi est sans cesse menacé par l’ inflation : il est toujours exposé au péril d'émettre plus de protestations, plus d'exhortations, qu'il ne détient réellement de foi, de pureté et d'amour. Mauriac, Journal 2,1937, p. 149. Tartuffe ! Dans l’histoire de la chrétienté, le trafic des indulgences a été un le parfait exemple d’inflation religieuse. Il fut l’une des causes de la réforme protestante.
L’inflation scolaire
Trop évidente, que de bacheliers illettrés ! Mais ses aspects immédiats agréables sont si manifestes et ses aspects négatifs si flous et si lointains qu’on s’en plaint rarement. Parmi les causes de la dévaluation des diplômes, il y a l’idée bien américaine que l’éducation consiste plus à construire des compétences à partir d’une table rase qu’à développer des dons. Qu’ils viennent de la nature ou de Dieu, les dons ont je ne sais quoi de sacré qui incite à les porter au plus haut degré de perfection. Même quand il se prend pour Dieu, l’homme ne croit pas assez en lui-même pour éprouver le besoin de porter ses productions à une telle hauteur. J’ai acquis cette conviction en écoutant un entretien avec Nadia Boulanger, génie de la pédagogie en musique.
L’inflation érotique
Ici on est pris de vertige. Où finit la beauté et l’éblouissement qu’elle suscite, où commencent les stimuli et les réflexes qu’ils déclenchent. Où finit la plénitude discrète, où commence la satisfaction qui doute d’elle-même au point de se rassurer par des manifestations extérieures exagérées ? Dans quelle mesure les nouveaux médias amplifient-ils cette tendance à dériver vers le spectacle ? En se limitant à la sexualité, cet érotisme amputé de l’amour, ne s’expose-t-on pas à rechercher dans la performance, la répétition et la nouveauté un ersatz de l’unité perdue? Quel est le lien entre cette inflation d’une part et d’autre part les aphrodisiaques, les médicaments, les chirurgies, esthétiques et autres, y compris celle qu’on appelle, avec un brin de préciosité «chirurgie de confirmation de genre.» ? Ces procédés ne rappellent-ils pas ceux de l’agriculture industrielle?
L’inflation par les chiffres
Au cours des derniers siècles, le chiffres ont occupé de plus en plus de place dans les médias et dans la vie quotidienne de leurs cibles : vous et moi. Il en est résulté un climat plus en plus propice à l’inflation. Rien n’est plus important ni plus difficile que de croître en être et en qualité, rien n’est plus facile que croître en avoir et en quantité. Comment échapper à la tentation de croire qu’un gain dans le second ordre est aussi un gain dans le premier? C’est là l’essence-même de l’inflation. «Lors de mon dernier voyage en Europe, j’ai visité 30 musée, parcouru 5000 kilomètres, mangé à dix reprises dans des restaurants 3 étoiles, donc…!» Le livre des records, destiné à mettre les batteurs en spectacle est la bible dans ce règne de la quantité. Le promeneur heureux de retrouver son air pur, son ciel, ses plantes et ses oiseaux n’a pas besoin de s’offrir en spectacle. Il veut plutôt protéger son intimité avec son paysage.
L’inflation juridique
Tacite : «La plus mauvaise république est celle qui a le plus de lois.» C’était déjà le cas de la France au XVIème siècle, notait Montaigne : « Nous avons plus de lois que le reste du monde ensemble.» Trop de lois dévaluent la loi, comme la planche à billet s dévalue la monnaie. Nul n’est sensé ignorer la loi, mais plus les lois sont nombreuses plus on les ignore. L’essentiel toutefois est ailleurs : dans le fait que le droit se substitue d‘un côté à la morale et de l’autre à l’auto-régulation sociale, se condamnant ainsi à faire des promesses qu’il ne saurait tenir. Les lois indiquent les choses interdites et même les choses permises, mais, si elles limitent ainsi le mal elles ne donnent pas la force de remplir les obligations qu’elles créent. C’est par là qu’elles sont inflationnistes. Un enfant est-il outrageusement maltraité dans un village, on répondra par de nouvelles lois et de nouveaux règlements plutôt que de proposer des sources d’inspiration dont les effets seront lents et mystérieux, mais sans lesquels on se condamne au totalitarisme juridique et administratif.
Difficile d’aborder cette question en 2022 sans soulever celle des tueries de masse et du port d’armes aux États-Unis. Les remèdes proposés à gauche comme à droite relèvent de l’inflation juridique. À gauche, on propose un bannissement partiel des armes par des lois si compliquées qu’elles seront, à coup sûr, inopérantes; à droite on réclame une surveillance policière accrue et des châtiments plus sévères. Espoirs illusoires dans les deux cas. L’explication par la déchirure du tissu social est reléguée à la marge tout comme la question du rôle de la violence sur les écrans dans la genèse des maladies mentales homicidaires et suicidaires.
L’inflation médicale
Elle a été immortalisée, au XXème siècle, dans Knock, une pièce de Jules Romain devenue un classique, On saurait désormais que « tout homme en santé est un malade qui s’ignore.»
L’inflation dans les arts
Musique
Une voix humaine, un souffle humain dans une flûte, des cordes pincées par des mains humaines. Dans ce contexte traditionnel, le désir d’exagérer dans l’expression musicale des sentiments était limité par la nature des instruments de même que par le caractère sacré ou folklorique des pièces, lesquelles ne laissaient pas beaucoup de prise au moi. Le chant des oiseaux demeurait le modèle. Vinrent récemment les instruments électriques, les microphones, les amplificateurs, à un moment, est-ce un hasard, où les «moi», dont celui d’Elvis Presley, sont entrés en scène frénétiquement. La surenchère est alors devenue la règle et dans les cas extrêmes, la musique populaire est devenue un cri non gouverné, selon les mots d’Alain. Vinrent ensuite les vidéos et les jeux de lumière endiablés, si bien que la musique semble souvent s’être réduite à un prétexte permettant au moi de se mettre en spectacle.
Les arts plastiques
Dans l’art dit contemporain, les œuvres vedettes, les chiens gonflés (Balloon dogs) de Jeff Koons, par exemple, atteignent une valeur astronomique par le seul effet de la spéculation. En rompant leur ancrage dans la beauté, c’est-à dire dans le dessin et l’harmonie des formes et des couleurs, on a ouvert la vanne qui contenait le moi, ouvert à un point tel que l’inconscient, ainsi invité à déferler, ressemble trop souvent à une boîte de Pandore. Les architectes de leur côté, multiplient les maisons et les palais ressemblant à des décors de cinéma, dont l’obsolescence est aussi planifiée que celle des machines qu’ils abritent.
***
Remède : la permanence inspirée
Dans ce contexte inflationniste, chacun d’entre nous est incité à devenir un centre matériel du monde au mépris de son propre centre intérieur spirituel. Le premier centre est un trou noir qui attire et avale tous les objets autour de lui. Le second est le noyau d’un fruit qui mûrit de renoncer à tout ce qui l’entoure sauf à ses nourritures essentielles : la lumière l’eau et le carbone. Pour l’être humain, ces nourritures essentielles ce sont, outre le toit et le pain, les biens spirituels, des chefs d’œuvre de l’art et de la science aux objets à la fois utiles beaux et durables. La permanence inspirée s’y substitue à l’obsolescence programmée et ils s’accroissent ainsi d’être partagés par les générations et les contemporains; seule croissance qui, dans un monde fini, peut être illimitée sans être suicidaire. Il en résulte une obligation fondamentale : conserver et rendre encore plus attrayants les biens les plus purs, et repérer, dans le temps présent, ceux qui se rapprochent de la même perfection, Choisir non entre des objets et des projets de consommation, mais entre des biens d’inspiration. Ce qui donne tout son sens à cet aphorisme de G.Thibon : « Ce qui n’est pas de l’éternité retrouvée est du temps perdu.»