Mendel Johann Gregor
C'est Gregor Mendel, cet humble clerc de Moravie qui a découvert les lois fondamentales de l'hérédité, devenant ainsi le père de la génétique contemporaine. Après avoir échoué à ses examens d'admission dans l'enseignement supérieur, il eut comme destin d'enseigner les sciences naturelles dans les petites classes, à Brno. Il conservait cependant un privilège: jardiner et faire des expériences d'hybridation dans un local attenant à sa salle de cours. Si la génétique moderne a pu prendre forme dans ce modeste laboratoire de campagne, tout est possible en science.
Mendel a vécu de 1822 à 1884. Il a commencé ses grands travaux vers 1850. A cette époque la théorie sur l'hérédité la mieux reçue était celle du mélange des sangs telle que l'avait formulée le cousin de Darwin, Galton: la demie du père et de la mère à la première génération, le quart, à la seconde, etc. Cette théorie contredisait l'intuition centrale de Darwin: la transmission héréditaire des avantages d'un animal. C'est l'une des nombreuses raisons pour lesquelles elle a été abandonnée. Les travaux de Mendel eurent pendant plus de trente ans le sort des caractères qu'il qualifait lui-même de récessif: ils demeurèrent en latence jusqu'à ce que ce que au début du XXe siècle Hugo de Vries, Carl Correns et Erich von Tschermak les rédouvre chacun de leur côté.