Tourisme

«Au début du XIXe siècle, un mot nouveau s'introduisit dans la langue anglaise; il indiquait le changement de caractère du voyage dans le monde, spécialement du point de vue américain. C'était le mot touriste, formé tout d'abord à l'aide d'un trait d'union: tour-ist. Notre dictionnaire américain définit maintenant un touriste comme "une personne qui fait un voyage de plaisance" ou "une personne qui fait un voyage, spécialement pour son plaisir". Chose significative, aussi, le mot tour de touriste dérivait du latin tornus, lequel venait du mot grec désignant un outil qui décrit un tour (le tour du potier). Le voyageur travaillait à quelque chose; le touriste est en quête de plaisir. Actif, le voyageur partait avec énergie à la recherche de gens, d'aventures, d'expériences. Passif, le touriste attend que se produisent les choses intéressantes. Il va voir les curiosités (en anglais: sight-seeing, expression créée à peu près en même temps puisqu'on la relève pour la première fois en 1847).»

Daniel Boorstin, L'Image, Union générale des éditions, Collection 10/18, Paris 1971, p. 129.

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Essentiel

Un point de vue critique

Pour Pierre Foglia, «l'industie touristique [est] l'industrie la plus polluante du monde parce qu'en plus de polluer les lieux, elle pollue le goût. La laideur a été complètement occultée du langage touristique qui procède par enfilades de clichés attachés comme des saucisses. Des gens par ailleurs critiques et allumés ont intégré cet exotisme de carte postale, comme on intègre la publicité.» (Pierre Foglia, «Une ville objectivement laide», La Presse, 4 décembre 2002).

Enjeux

Tourisme et paresse intellectuelle

«Les images multipliées ont […] le défaut d'engendrer la paresse intellectuelle. Il n'est rien de tel que les voyageurs constants pour n'avoir à conter que des banalités. Comment est-ce fait, Singapour? demandai-je avidement à un voyageur qui revenait, ayant vécu dans cette ville prodigieuse. C'est assez bien, me répondit-il; il y a pas mal de maisons bâties à l'européenne. […]»

Remy de Gourmont, «325. Le Simplon», Épilogues. Réflexions sur la vie. Volume complémentaire 1905-1912. Reproduit à partir de la 6e édition: Paris, Mercure de France, 1921, p. 54-55.

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Code mondial d'éthique du tourisme

Organisation mondiale du tourisme
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Sur quelques vieilles pierres trop connues

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Une critique de la "touristisation" du monde écrite à la fin du 19e siècle. Il faut préserver, face aux hordes de touristes qui envahissent les moindres recoins de la planète, les incertitudes et les surprises des vrais voyages et de la vie.

Pour une morale du tourisme

Jean-Marie Domenach

À la défense du touriste

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