Lewis Thomas et Montaigne
Ce médecin américain contemporain est à la fois un humaniste et un savant. Son travail de chercheur sur le terrain, à la fin de la guerre du Pacifique, l'a fait appraraître comme une personnalité de premier plan. Par la suite, il devait être nommé directeur du plus important centre de recherche sur le cancer au monde, le Sloan Kettering Institute de New-York.
Lewis Thomas s'imposa également comme écrivain. Réunis en volume, les essais qu'il publia dans le New England Journal of Medicine au cours des années 1970 devinrent des best-sellers: The Life of a Cell, The Medusa and the Snail, Medicine, the Youngest Science.
Parmi les essais écrits par Thomas, il n'y en a qu'un sur Montaigne, mais l'esprit de Montaigne est présent dans tous les autres. «Montaigne, écrit Thomas, devient notre ami dès les premières pages des Essais; et notre ami à mesure que nous avançons dans la lecture de l'oeuvre». Ce que l'essayiste américain aime le plus chez l'essayiste français, c'est son humanisme sans illusions sur l'humanité, et sur lui-même: «Je n'ay veu monstre et miracle au monde plus exprès que moy-mesme... Plus je me hante et me connois, plus ma difformité m'estonne, moins je m'entends en moy!».
THOMAS, Lewis, The Medusa and the Snail, New Age Books, 1974, p. 120 / Essais, Livre III, chap. XI, La Pléiade, p. 1006.