Les trois niveaux de résilience
Texte d'un article paru dans le numéro du magazine L'Agora consacré à la résilience en 1999. (Vol 7 No 1). Sous le titre: Attila passe, l'herbe repousse.
On a vu récemment, sur les îles Vestmannaeyjar, au large des côtes d'Islande, un désert de lave et de cendres transformé en moins de trente ans en écosystème riche et diversifié, la vie apportée par les fulmars et le vent, dès que cesse l'activité volcanique. Sur la planète entière, à cinq reprises au moins, la vie, presque étouffée, a fait un pareil retour. Lors de la troisième, à la suite de ce que les paléontologues ont surnommé «la grande mort», qui se produisit à la fin du Permien, il y a 250 millions d'années, près de 96% des espèces alors vivantes avaient disparu. Et pourtant, la vie a repris pied, réinventé ses formes et, malgré volcans et glaciers, continué de s'accrocher à la planète. On connaît la fragilité de la vie; ce qui peut surprendre c'est son étonnante résilience.
Résilience?
Je me méfie des idées trop nouvelles et de ces mots dont s'emparent des modes folles, comme ce fut le cas, il y a moins de trente ans, pour paradigme, mot devenu justement, syonyme de mode folle, qui loge à la même enseigne «révolutions scientifiques» et «formules améliorées» de savon à lessive. A-t-on besoin d'idées nouvelles? Wittgenstein, qui n'a pas cherché le confort dans l'appartenance aux paradigmes, comparait l'avancement du savoir à la réorganisation des mêmes volumes sur les rayons d'une bibliothèque, le nouvel arrangement jetant sur les rapports entre les oeuvres une lumière nouvelle. Je chercherai ici à explorer, par un bref survol, les sens variés qu'on donne au mot résilience, à préciser en quoi, et à l'intérieur de quelles limites, cette idée d'un ressort propre aux systèmes complexes, empruntée aux sciences physiques et amplifiée par les sciences du vivant, peut jeter un éclairage nouveau sur les sociétés humaines. Qu'en est-il de la philia, cette amitié qui cimente les communautés, dans laquelle les Grecs voyaient une des caractéristiques fondamentales de la nature humaine, et dont la démocratie des cités était l'expression la plus achevée. Mais les démocraties sont fragiles; la philia disparaît-elle comme l'herbe sous les chevauchées furieuses des Attila de l'histoire pour ne plus repousser? À l'heure de la mondialisation, peut-on compter sur sa résilience?
Des métaphores: façons et malfaçons
Une métaphore peut tout autant obscurcir qu'éclairer une question. Son utilisation correcte tient sans doute à un équilibre entre une application trop restrictive, qui empêche d'en tirer toute la lumière, et une généralisation abusive, qui masque le caractère particulier des objets décrits.
Le premier danger est celui de l'étroitesse des disciplines; le deuxième, celui d'un oecuménisme interdisciplinaire superficiel qui gomme les distinctions essentielles. Mais le danger plus redoutable, qui combine les inconvénients des deux précédents tout en prétendant s'approprier leurs avantages, c'est le réductionnisme. Sous prétexte d'unifier les sciences et de faire disparaître les barrières artificielles entre elles, il les ramène toutes à l'une ou l'autre d'entre elles, niant ce qu'elles ont de spécifique.
Toutes les combinaisons sont possibles. On a longtemps projeté dans les phénomènes matériels de la nature des qualités propres aux dieux, aux idées, aux sociétés et aux personnes: formes idéales, âmes, intentions, volontés, pouvoirs d'attraction et de répulsion. La modernité, quant à elle, s'est fondée sur un réductionnisme inverse: pour libérer la connaissance de la nature de l'intrusion de forces divines ou magiques, elle ira jusqu'à tout ramener à la matière et aux lois mécaniques qui la régissent.
Ainsi, le modèle logico-déductif des sciences dites «dures», exemplifié par la physique, a servi d'idéal pour les sciences de la vie et les sciences de l'homme, tout en rassurant sur eux-mêmes les chercheurs, qui y trouvaient désormais une patine de respectabilité scientifique: la chimie étant réduite à la physique, la biologie à la chimie. Quant à la sociologie et à la psychologie, après les avoir éviscérées l'une et l'autre de leurs questions clés celles de la politie et de la conscience --on les a réduites à la biologie, aux méthodes expérimentales et au quantifiable.
La tentation du réductionnisme demeure forte: le projet d'unification de la connaissance qui retient présentement l'attention est celui que le socio-biologiste Wilson expose dans son dernier livre sur la consilience,qui fait non plus de la physique, mais du modèle biologique de l'évolution, le pôle organisateur des connaissances sur les personnes et les sociétés. Toute une psychologie, dont les ténors, Minsky, Dennett, Pinker, par exemple, se retrouvent dans les listes de best-sellers, s'organise aujourd'hui autour de ... oserais-je le dire? ce nouveau «paradigme», qui permet d'éviter la question de la conscience, de l'intentionnalité, et du sens, et qui voit dans l'intelligence, l'émotion, et les phénomènes sociaux --dont les comportements altruistes, auxquels certains voudraient réduire la philia-- le résultat de la coopération d'un grand nombre de micro-mécanismes, assimilables à des modules computationnels, portés par nos gènes, et fixés au cours des millénaires par la sélection naturelle.
Mon propos est de voir dans quelle mesure la métaphore prometteuse de la résilience peut nous aider à échapper aux pièges du réductionnisme et à préciser les conditions dans lesquelles, en faisant des transpositions d'un champ d'application à un autre, du vivant au conscient, ou inversement, par exemple, on peut enrichir la pensée et l'action relative à chacun de ces champs. Peut-elle nous éclairer sur les ressorts propres à la philia ou faudra-t-il nous rabattre sur le fol espoir de la sauvegarder par transgénie?
Résilience:
brouillard ou arc-en-ciel de sens?
À l'origine, en métallurgie, la résilience désigne une qualité des matériaux qui tient à la fois de l'élasticité et de la fragilité, et qui se manifeste par leur capacité à retrouver leur état initial à la suite d'un choc ou d'une pression continue. Le Robert ne retient qu'une de ces deux idées, celle de la résistance au choc, et définit la résilience comme le rapport, exprimé en joules par cm2, de l'énergie cinétique absorbée qui est nécessaire pour provoquer la rupture d'un métal à la surface de la section brisée.
Pour l'informaticien (je m'inspire largement ici et pour ce qui suit d'informations tirées du Terminum Plus, du Bureau de la Traduction, qui suit fidèlement les nouveaux usages; le Termium peut être consulté sur l'Internet à: http://termiumplus.translationbureau.gc.ca/termium_fr.html), il s'agit de cette qualité d'un système qui lui permet de continuer à fonctionner correctement en dépit de défauts d'un ou de plusieurs éléments constitutifs. L'anglais utilise le terme system resiliency, que l'on rend, selon le contexte, par tolérance aux failles, tolérance aux anomalies, insensibilité aux défaillances.
Pour l'écologiste, la résilience exprime, d'une part la capacité de récupération ou de régénération d'un organisme ou d'une population, et d'autre part, l'aptitude d'un écosystème à se remettre plus ou moins vite d'une perturbation -- la reconstitution d'une forêt après un incendie, par exemple. Pour les pisciculteurs, la résilience exprime une idée voisine, celle de la résistance naturelle d'une race de poissons en fonction de sa fécondité.
On lui donne un sens voisin, mais déjà plus riche, dans le domaine de l'économie (voir l'article de G. Paquet). Dans les domaines de la médecine, de la psychologie et de la criminologie, il est question de résilience en rapport avec la résistance physique, les phénomènes de guérison spontanée et de récupération soudaine. Le terme s'est imposé particulièrement dans le traitement d'enfants à risque dont on cherche à solidifier l'aptitude à rétablir leur équilibre émotionnel dans des situations de stress ou d'abus importants, par une meilleure compréhension du ressort psychologique.
Plus récemment, les expressions resilient business et resilient community, moins souvent utilisées en français, font leur apparition dans les publications américaines et canadiennes, lorsqu'il est question de mettre en évidence la capacité intrinsèque des entreprises, des organisations et des communautés à retrouver un état d'équilibre «soit leur état initial, soit un nouvel équilibre» qui leur permette de fonctionner après un désastre ou en présence d'un stress continu. Dans la même veine, on parlera de sociétés, d'ethnies, de langues ou de systèmes de croyances faisant preuve de résilience.
Notons d'abord que toutes ces utilisations nouvelles du mot résilience ont un fond de sens commun, qui, curieusement, marque une distance importante par rapport au sens premier du terme en métallurgie. Premièrement, pour ce qui est de l'objet que la qualité décrit: il est question de la résilience, non plus d'une matière inerte et simple, mais d'un tout ou d'un système complexe. La résilience se caractérise ensuite par une forme d'homéostasie qui permet aux systèmes de retrouver leurs conditions de départ ou de maintenir leurs fonctions initiales dans un environnement dynamique et changeant où interagissent un nombre important de forces, qui doivent être maintenues dans un équilibre plus ou moins fragile. La tolérance au stress fait apparaître des seuils, en deçà et au-delà desquels la structure se rompt ou éclate. Autre élargissement du sens: là où la métallurgie voit dans la résilience une résistance due à la nature même de la matière, il s'agit maintenant d'une réaction d'un système qui met en jeu des contre-forces tenues en réserve pour refaire l'équilibre brisé; forces qui modifient l'environnement de manière à préserver les conditions favorables au maintien des structures.
Mais au-delà de ces éléments: complexité, équilibre, seuils de tolérance au stress, ressources intérieures pour maintenir l'intégrité de la structure, on peut soupçonner des glissements. S'agit-il alors de raffinements progressifs dans le sens de la métaphore, selon qu'elle sert à décrire des systèmes mécaniques, vivants ou conscients et selon que, pour chacune de ces trois catégories, l'unité décrite est un individu (système constitué de parties multiples et différenciées, tel un phénotype), une espèce (système formé par le regroupement d'individus semblables, tel un génotype) ou une société (ensemble regroupant nombre d'espèces différentes --tel un écosystème)? Brouillard ou arc-en-ciel de sens?
a) premier niveau:
le mécanique
Dans le domaine physique et computationnel (écologie géophysique, informatique, par exemple), la résilience opère par un équilibre mécanique à boucle de rétroaction (on pense au thermostat ou au gouvernail, par exemple), dont les systèmes d'itérations conditionnelles des langages de programmation constituent des équivalents symboliques. La complexité tient à la combinaison quasi infinie des conditions possibles du système en rapport avec son environnement. Sa capacité à maintenir sa structure est assurée par un mécanisme homéostasique simple et économique, c'est-à-dire dont l'énergie utilisée est infiniment petite par rapport à l'énergie qui serait requise pour contrer les effets du stress extérieur sur le système (la force appliquée au gouvernail pour conserver le cap et celle qui serait requise pour corriger la trajectoire d'un transatlantique à la dérive, par exemple). Cependant, les seuils de tolérance, de même que les ressources internes pour maintenir la structure, doivent être intégralement construits ou «programmés» dans le système dès le départ: il n'y a aucun moyen de faire face à l'imprévu.
b) second niveau:
le vivant
Le sens s'enrichit de manière qualitative en passant du mécanique au vivant. À l'homéostasie par boucle de rétroaction vient s'ajouter un mécanisme fonctionnel complexe d'adaptation qui permet aux structures, non seulement de retrouver leur équilibre initial, mais aussi de trouver un nouvel état d'équilibre. Ce mécanisme se manifeste par la reproduction du système lui-même, qui tend, par des tâtonnements et par les corrections effectuées par l'environnement, à s'adapter à ses conditions de vie. Ce mécanisme opère en deux temps. Le premier constitue la capacité interne des systèmes vivants de modifier leurs structures de manière aléatoire: créativité, mais inventions aveugles. Le second temps résulte de l'action du milieu sur les porteurs des mutations génétiques, qui censure les malfaçons et assure la prépondérance des spécialisations qui confèrent un net avantage de survie (ou de reproduction).
La résilience de l'espèce, ou d'un système, résulte ici de l'équilibre optimal entre une spécialisation adaptative complète et la tolérance à l'égard de la prolifération d'écarts par rapport à cette spécialisation, sous forme de phénotypes imparfaits, dotés de qualités différentes. Ces qualités peuvent demeurer sans effet sur le plan de la survie, ou être pour les individus des facteurs de vulnérabilité, qui, pour l'espèce, constituent un avantage soit une assurance contre les changements brusques des conditions ambiantes, qui modifieraient soudainement les règles de la survie et rendraient inaptes les individus les plus spécialisés. La théorie de l'évolution par sauts discontinus de Gould montre l'importance d'un tel mécanisme pour assurer la capacité d'une espèce à résister à un choc climatique et trouver un nouvel état d'équilibre. On notera l'analogie avec le fonctionnement du système immunitaire... et les stratégies d'investissement de portefeuilles en bourse: deux domaines où la diversification est la première stratégie pour faire face à des fluctuations importantes et imprévues.
Facteurs de résilience qui apparaissent avec le vivant: la simplicité, l'économie et la polyvalence des solutions adaptatives, la largeur de la bande de tolérance aux variations des conditions environnementales et un équilibre entre les exigences de résilience des individus et de l'espèce.
c) troisième niveau:
le conscient
Appliquée aux domaines psychologiques, sociaux, culturels et symboliques, la résilience conserve les caractéristiques précédentes, mais prend une ampleur additionnelle en réponse à la capacité d'auto-modification des mécanismes d'équilibre et de sa structure propre, par le contrôle du sujet sur les conditions de son environnement, --ce qui démarque ce domaine du précédent--, soit en vue de conserver un équilibre donné, soit en vue d'en trouver un autre. D'aveugle, le mécanisme devient, du moins en partie ou potentiellement, conscient, chargé d'intentionnalité; les facteurs environnementaux qui affectent l'état d'équilibre cessent d'être soumis uniquement à la nécessité physique et biologique et intègrent des facteurs sociaux.
Dans l'ordre du social, du culturel et du symbolique, on peut se demander si la résilience ne résulte pas, entre autres facteurs, de l'équilibre entre deux forces, que l'on pourrait décrire comme celles de la raison et du jeu, la première responsable de la sélection du plus performant, la seconde, de la prolifération de la diversité. La raison, se manifestant par le calcul et la connaissance scientifique, remplit sur le plan symbolique, culturel, le rôle dévolu à la nécessité dans la sélection naturelle. Elle opère sur des généralités abstraites et vise l'efficacité. Le jeu, et avec lui l'imagination créatrice, l'équivalent dans l'homme de la prolifération inventive de la nature, sont à l'inverse centrés sur le particulier et l'immédiat; l'activité artistique en est une des manifestations.
Lorsque l'équilibre se brise entre ces deux forces, chacune d'elles se dénature. La raison triomphante se transforme en raison instrumentale et technique; de moyen, elle devient une fin en soi. Le particulier est réduit au général et au quantifiable; les personnes de-viennent de la chair à statistiques. L'efficience devient le souci premier. L'économisme de la politique contemporaine et la réduction du rôle des États à la bonne gestion des services aux particuliers dans le contexte de la mondialisation en sont deux exemples.
Lorsque la balance penche en sens inverse, il y a risque de débordements de l'imagination créatrice, pervertie à son tour, qui prétend contrôler le réel par le rêve et la magie; c'est la folie, individuelle ou collective, l'idéologie qui fait l'économie du principe de la réalité, la fin qui étouffe les moyens, les bons sentiments impuissants, pétris de ressentiment.
On reconnaît là l'idéologie des puissants et celle des déshérités. On peut expliquer ce déséquilibre par la disparition du sens du sacré, cette capacité de trouver l'universel à travers l'attention au particulier qui fournissait aux sociétés mieux équilibrées des valeurs communes à toutes les classes de ses citoyens.
En raison de la mondialisation et de divers autres facteurs, les emplois productifs sont désormais réservés à un nombre de plus en plus restreint de candidats ayant tous le même profil: maîtrise de la pensée formelle, aptitude à la mobilité et à performance, etc. Un important facteur de résilience sociale n'est-il pas ainsi affaibli? La variété des dons, tant du côté des individus les mieux adaptés que du côté des désadaptés est en effet négligé dans ce nouvel environnement social. Ce dernier
évoque un environnement physique si extrême qu'il ne permettrait la survie qu'à un nombre très restreint d'individus semblables dans une espèce donnée. Perdant graduellement sa variété, cette espèce aurait de plus en plus de difficulté à s'adapter aux changements dans l'environnement et finirait par s'éteindre. N'est-ce pas ainsi que les empires s'effondrent? Faveurs réservées à une petite minorité homogène, sur laquelle une pression de plus en plus forte est exercée, accroissement de la masse des exclus et des demi-exclus, dont les qualités ne sont plus appréciées. Recette infaillible pour abaisser la capacité de résilience d'une société.
On peut se demander quel est le prix de cette course à l'efficacité qui désagrège la société, la sédimente en couches imperméables, et met hors jeu une part si grande de ses ressources sur le plan de la résilience sociale.
Efficacité sans doute, mais contrairement au modèle de la résilience dans le cas du vivant, il ne s'agit pas, dans le cas plus complexe des sociétés et des personnes, de s'ajuster aux contraintes de la nécessité brute. Le tri adaptatif des sociétés se fait surtout sur la base de valeurs symboliques, mais encore faut-il qu'elles soient présentes.
Pour trouver un équilibre
Comment alors atteindre et maintenir l'équilibre? Il se peut que l'équilibre des sociétés et des individus, comme celui du cycliste, ne puisse être pensé que dans le mouvement, dans l'élan. Ce qui imprime le mouvement dans l'ordre physique c'est le jeu de la force et de l'inertie; dans l'ordre du vivant, c'est cette force, instinct ou motivation selon le cas, qui pousse à satisfaire les besoins . Dans l'ordre du symbolique et de l'action consciente, où se pose en sus la question du sens, c'est l'inspiration qui joue le rôle moteur.
C'est pourquoi une société ne peut être construite, transformée ou refaite que par des valeurs inspirées. On a assisté à l'Est à l'échec des tentatives de changement social sur la seule base des idéologies; pareillement, à l'Ouest, on doit constater l'échec des expériences de changement social basées sur des interventions techniques, ponctuelles et mécaniques qui se veulent libres d'idéologies, et ne reflètent que les valeurs du marché et de l'efficience technocratique. Dans ces deux cas où l'on a tenté de changer le monde à partir d'une conception purement matérialiste, les intentions initiales généreuses ont été tournées en dérision et des gestes vides se sont substitués aux actes chargés de sens. Que l'on songe, par exemple, aux tentatives pour réduire à des actes simples et mesurables les gestes de compassion qui sont au cœur des professions d'aide aux personnes en détresse. On ne légifère pas sur la fraternité. Idéologies totalitaires ou économisme triomphant, c'est toujours Attila qui passe.