Le sens cosmique
Mardi le 04 mai 1999
À l'époque contemporaine, quelques admirateurs de Marc Aurèle, dont Ernest Renan, déplorèrent la faiblesse de son éducation scientifique. Gabriel Germain, auteur d'un ouvrage sur la spiritualité stoïcienne devait répliquer à Renan en une page qui a le mérite de situer parfaitement la cosmologie stoïcienne par rapport à la nôtre. «Il (Renan) a tellement raison qu'il passe à côté de la vraie question. Je ne reprocherai pas aux stoïciens d'avoir donné du cosmos une vision plutôt poétique. C'est preuve qu'ils ont le sens cosmique: le cosmos ne s'aplatit pas sous leurs yeux en tracés géométriques, convergents peut-être ou tout aussi bien divergents. Il est vie, organisme, unité; notre frère par conséquent. Un souffle, chaleur et pensée, circule de cellule en cellule et, de toutes, nous sommes les plus évoluées, les plus réceptives: la "matière grise de l'Univers". Cette pensée enveloppante et pénétrante, en même temps qu'elle nous dépasse de tous côtés, entre en nous; elle est nous, si nous ne sommes pas totalement elle». 1
Note:
1. GERMAIN, GABRIEL, Épictète et la spiritualité stoïcienne, Maîtres Spirituels, Paris, Seuil, 1964, p. 407