Winckelmann
Le dix-huitième siècle, que depuis quelques années on s'est attaché à signaler comme une époque envahie par l'esprit de discussion, et par le soin des intérêts positifs de la vie, montra pour les beaux-arts un généreux enthousiasme dont on n'a pas assez tenu compte dans l'appréciation de son génie. C'est le temps où ont été ouverts tous les beaux musées qui sont le principal ornement des capitales de l'Europe. A Rome, le pape Clément XII forma le musée du Capitole; le pape Clément XIII commença au Vatican le musée qu'acheva Pie VI, et qu'on appela, pour cette raison, Pio-Clementino. En Saxe, l'électeur Auguste III composa, avec la galerie achetée au duc de Modène, et avec d'autres acquisitions faites en Italie, le fameux musée de Dresde. Marie-Thérèse donna aux Autrichiens, Louis XV aux Français, communication des cabinets qui jusqu'alors avaient été réservés aux plaisirs de leurs deux cours et qui devinrent ainsi le principe des musées de Vienne et de Paris. Ce fut un élan universel qui réunit, dans une admiration commune et toute désintéressée, les peuples et les souverains de l'Europe.
Winckelmann fut comme la voix éloquente de ce mouvement général de son temps. Il pourrait sembler d'abord singulier qu'elle se fît entendre en Allemagne. On croit en effet, parmi nous, que c'est de ce pays qu'est venue jusqu'en France, comme une maladie contagieuse transmise d'un peuple à un autre, la réaction prononcée contre l'antiquité sous le nom de romantisme; et beaucoup de personnes, qui se figurent encore Goethe et Schiller comme des Germains incultes sortant du fond des bois, ont de la peine à comprendre qu'ils aient pu être les compatriotes et presque les contemporains de l'amateur le plus zélé de l'antiquité classique. Il faut prendre de l'Allemagne une tout autre idée : le culte des lettres anciennes qui, au quinzième siècle, était la gloire particulière de l'Italie, qui devint la passion de la France au seizième, qui, au dix-septième, pâlissant chez nous en face de nos chefs-d'oeuvre nouveaux, se réfugia dans les Provinces-Unies, passa, au commencement du dix-huitième siècle, des universités de Hollande dans celles de l'Allemagne, où depuis lors il n'a pas encore cessé d'avoir son siège le plus brillant. En traversant ainsi successivement toutes les nations modernes, l'antiquité montre des aspects différents, et, en se dépouillant toujours, laisse de plus en plus saisir le fonds même de son esprit. Elle apparut à Winckelmann dans le premier feu de la transformation qu'elle accomplit encore aujourd'hui.
Mais Winckelmann ne fut pas le premier Allemand frappé de ses rayons. Avant lui, Lessing avait recueilli les jugements portés par les anciens sur les productions de leurs artistes; il les avait interprétés, fécondés par un enthousiasme intelligent. Son Laocoon est un des plus beaux essais qui aient éclairé la théorie de l'art. L'auteur de cette dissertation admirable écrivait les notes ajoutées à son livre, et peutêtre plus précieuses que le livre lui-même, lorsqu'il apprit que Winckelmann partait pour l'Italie avec le projet arrêté d'écrire l'histoire de l'art antique. Il s'interrompit pour accompagner de ses vœux l'heureux voyageur dont il enviait le courage et le loisir. Un autre Allemand avait déjà précédé Winckelmann dans la Péninsule. Le peintre Raphaël Mengs, que l'illustre critique devait retrouver à Rome, y avait été conduit dès l'enfance et élevé par son père, puis, après avoir de nouveau passé quelques années à la cour de Saxe, venait de la quitter pour retourner aux lieux où il s'était formé. Sa vocation, son esprit même agirent vivement sur Winckelmann. Dans les peintures de Mengs et dans les livres de Lessing, c'était l'antiquité qui se présentait comme la suprême directrice du goût, comme l'unique modèle du génie; et, sauf quelques différences d'application, dans les ouvrages de l'artiste et dans ceux de l'écrivain, l'antiquité était interprétée par la doctrine de l'idéal. Mengs rêvait un beau unique et absolu comme Dieu, qui en est la source; Lessing un beau diversifié comme l'homme et comme l'univers, qui en sont la manifestation sensible. Mais tous les deux s'accordaient à chercher une certaine beauté générale au-dessus de la nature, et dont ils voyaient que les anciens avaient donné les exemples les plus parfaits. Telles étaient les opinions que d'éclatants novateurs répandaient en Allemagne, et que Winckelmann, placé auprès d'eux, recueillit à la source même.
Jean-Joachim Winckelmann était né en 1717, plusieurs années avant Lessing et avant Mengs, qui, plus favorisés par la fortune, purent se faire connaître plus tôt. Il avait reçu le jour de parents pauvres, à Stendall, autrefois capitale de l'ancienne marche de Brandebourg. Il dut à la bienfaisance du recteur du gymnase de sa petite ville une première éducation qu'il compléta mal à Berlin, et au bout de laquelle il ne trouva, pour échapper à la misère, qu'une méchante fonction dans le collège où il avait été élevé. Il employa de longues et inutiles années à ce rude métier d'enseigner aux autres ce que l'on sait fort mal soi-même. Enfin il put trouver à gagner sa vie dans l'université de Halle, qui possédait une bibliothèque où il se jeta avec l'appétit d'un homme longtemps privé de nourriture. Dans son ardeur, que l'impatience avait rendue insatiable, il aborda presque en même temps les sciences les plus diverses : littérature ancienne, histoire, mathématiques, jurisprudence, théologie, politique, archéologie, il voulut tout connaître, parce qu'il ignorait encore presque tout. « Je suis, disait-il plus tard lui-même, comme une plante sauvage; j'ai pris ma croissance abandonné à mon propre instinct. » Cette plante commença par jeter bien des feuilles inutiles, mais sa sève du moins se conserva forte et abondante en attendant de produire la fleur qui devait les couronner.
De cette université de Halle, où il formait avec trop de hâte son instruction tardive, Winckelmann passa heureusement dans une retraite où il put l'achever plus à l'aise. Le comte de Bunau lui confia la garde de la belle bibliothèque qu'il avait rassemblée dans sa terre de Nœthenitz, près de Dresde. C'est dans ce loisir que Winckelmann, après avoir un peu rassasié la première soif de son esprit, commença à s'appliquer plus particulièrement à l'histoire des beaux-arts. Le voisinage de la capitale qu'il devait fréquenter influa sur sa détermination. Depuis que Dresde avait vu ses électeurs réunir à leurs domaines le royaume de Pologne, elle se peuplait de monuments qui aujourd'hui y attestent encore les richesses et les penchants de ses souverains. Convertis au catholicisme, religion de leurs nouveaux Etats, ces princes s'étaient tournés vers l'Italie; ils semblaient en implorer l'appui pour leur politique, qui n'allait à rien moins qu'à fonder, sur les derrières de l'Autriche, un empire destiné à hâter sa décadence et à partager ses dépouilles. En attendant que l'Italie leur prêtât le secours dont ils avaient besoin, et dont la Prusse sut bien se passer, elle leur envoyait ses modes qui n'étaient pas alors très naturelles, et ses goûts qui n'étaient plus épurés. Le dix-septième siècle avait commencé, dans la Péninsule, avec Maderne, avec le Borromini et le Bernin, toutes les extravagances que bien des personnes croient propres à la France, et qui ont pris chez nous le nom de madame de Pompadour. Ces formes bizarres de constructions passèrent de Rome à Dresde avant d'arriver à Paris. On ne voit sur les bords de l'Elbe que palais rococo surchargés de fleurs, de boucles, de redents, de griffes, d'excroissances vermiculées, qui les font ressembler à de vieilles pendules de porcelaine; palais japonais avec leurs toits relevés et leurs cariatides asiatiques; temples protestants avec leurs coupoles appuyées sur des conques gigantesques; églises catholiques dont toutes les murailles et toutes les statues paraissent dans un mouvement continuel, dont toutes les lignes tournent, dont tous les cintres sont brisés, dont les colonnes et les terrasses entassées ressemblent à un échafaud dressé pour le bal et imprudemment exposé au souffle du vent. Raphaël Mengs et Winckelmann commencèrent par admirer ces monuments que l'Allemagne à son réveil prenait pour un rétablissement de l'architecture antique. C'est ce mauvais goût qui fut le principe du meilleur goût qu'ils essayèrent d'inspirer à l'Europe.
La fin à une autre livraison.
[Deuxième partie]
Sous l'influence de la cour de Dresde, Winckelmann, élevé dans les croyances luthériennes, embrassa le catholicisme; puis, ayant près de quarante ans, il partit pour l'Italie dont sa conversion lui facilitait l'accès, et où il allait accomplir sa véritable destinée. Il avait amassé dans les écrits des anciens tout ce qui pouvait faire connaître l'idée qu'ils se faisaient eux-mêmes du caractère de leurs arts, et du mérite que chacun de leurs artistes y avait développé. Mais il fallait donner la vie à toute cette érudition; il fallait retrouver, voir, apprécier soi-même les ouvrages auxquels s'appliquaient les jugements de l'antiquité. C'était seulement dans les musées naissants de l'Italie, dans ses fouilles récemment ouvertes, qu'on pouvait faire ces études indispensables. Winckelmann se mit en route, ayant déjà ébauché le plan de l'histoire de l'art antique, dont il avait retrouvé la théorie dans les livres, et dont il lui restait à reconnaître et à classer les monuments.
Le temps où il vivait, le terrain qu'il avait choisi, devaient nécessairement rétrécir son cadre. Lorsqu'il arriva dans la Péninsule, on était loin d'y avoir découvert toutes les peintures antiques qu'on possède aujourd'hui; les Noces aldobrandines, trouvées à Rome dans les jardins de Mécène, plusieurs morceaux tirés des excavations profondes d'Herculanum, quelques pièces extraites du sol plus riche, mais encore peu exploré de Pompéi, formaient une collection assez incomplète. D'ailleurs on n'avait pas encore pu soumettre ces peintures à une analyse exacte, et la science ne s'était pas rendu compte des procédés dont elles étaient le résultat. Aussi Winckelmann crut-il avoir peu de chose à dire de la peinture des anciens; il ne s'en faisait pas une idée nette, et il aimait mieux en parler sobrement que d'en fausser l'histoire dont il ne possédait pas les matériaux.
Incomplet sur le chapitre de la peinture des anciens, il le fut, par un autre motif, pour ce qui concerne leur architecture. Les Romains, après avoir conquis la Grèce, ne purent en transporter les temples comme ils firent les statues de ses dieux et de ses héros. Quand ils imitèrent les constructions helléniques, ils en altérèrent le principe en y mêlant leur génie particulier et le goût d'une époque déjà incapable de sentir simplement. L'Italie offre donc surtout des monuments qui nous représentent la décadence ou, si l'on veut, le dernier développement de l'architecture antique; sans doute elle présente bien, principalement dans sa partie méridionale, des ruines qui remontent aux premières époques du génie grec; et comme dans les substructions des Étrusques on peut prendre une idée des monuments pélasgiques, dans les édifices de Paestum on peut juger du robuste commencement de l'art des Hellènes. Mais, si frappants que soient ces beaux restes, ils sont là comme dépaysés, et seulement, dirait-on, pour avertir l'antiquaire de chercher au-delà de l'horizon romain un autre monde que ne connaîtrait pas l'observateur qui resterait enfermé dans les limites de l'Italie. C'est en Sicile, c'est en Grèce, c'est dans l'Asie-Mineure qu'il faut étudier cet autre monde plus élevé, plus pur, principe de tout ce qui a suivi. Winckelmann n'a point exploré ces pays; peut-être même n'a-t-il pas éprouvé le besoin de les visiter; aussi n'a-t-il connu, n'a-t-il expliqué que très incomplètement l'architecture des anciens. Il n'a point vu les rapports qu'elle avait avec les autres arts auxiliaires, la suprématie qu'elle a exercée sur eux. Cette lacune est encore bien plus considérable que celle qu'il avait laissée dans son ouvrage en négligeant l'histoire de la peinture.
Il faut ajouter que la sculpture antique, qui faisait le principal objet des études de Winckelmann, ne lui était pas connue dans quelques-uns de ses monuments les plus importants. Je ne parle pas seulement des marbres d'Égine, qu'on n'a rapportés de Grèce qu'en 1811, et qui découvrent une des périodes les plus curieuses de l'art hellénique, celle qui marque le passage de l'ancien style hiératique au style nouveau modelé sur la nature. Mais Phidias lui-même, que toute l'antiquité a proclamé le statuaire sublime et accompli, n'était qu'un inconnu pour Winckelmann. Les belles sculptures du Parthénon, celles du temple de Phigalie, n'avaient point encore raconté à l'Europe les secrets de la grande époque de Périclès. Winckelmann n'avait réellement sous les yeux que des ouvrages qui, après avoir été apportés en Italie par les Romains encore peu connaisseurs, n'avaient pas été estimés assez précieux pour être emportés à Constantinople par les derniers empereurs. Les marbres retrouvés dans les thermes de Titus, dans ceux de Caracalla, dans les fossés du Château-Saint-Ange, et qui avaient été recueillis au belvédère du Vatican, dans la collection des Farnèse, dans celle des Barberini, les morceaux retirés plus récemment de la villa d'Adrien, et dont se formait le musée du Capitole, les antiques des Médicis et les Niobides des Offices de Florence, étaient les principaux monuments sur lesquels Winckelmann allait juger toute la suite de la sculpture antique. Mais à peine était-il certain que quelques-unes de ces oeuvres appartinssent au siècle d'Alexandre, et celles même qui étaient les plus saisissantes, comme le Laocoon, pouvaient bien n'avoir été exécutées que sous la domination des empereurs romains.
Le génie de Winckelmann éclate dans la manière dont il a surmonté tant d'obstacles; en n'ayant sous les yeux que les débris équivoques des dernières époques de la statuaire antique, il a su recomposer tout le développement de son histoire; en ne faisant que l'histoire de la sculpture, il a su faire véritablement, comme l'annonce le titre de son livre, l'histoire de l'art chez les anciens. Les livres lui avaient appris ce qu'il ne trouvait pas dans les monuments.
Il est surtout un ouvrage qui, sans même faire la moindre allusion aux productions de l'art, lui avait enseigné à en distinguer les évolutions essentielles. Un rhéteur de l'Asie-Mineure, Denys d'Halicarnasse, qui, venu à Rome aux premiers temps de l'empire, y écrivait sur l'origine des maîtres du monde et sur les secrets de la poétique des Grecs, avait consigné dans son traité trop peu lu de l'Arrangement des mots les principales idées que le critique allemand a appliquées à l'histoire de l'art. C'est là que se trouve pour la première fois nettement formulée la distinction des caractères essentiels que revêtent nécessairement les manifestations successives du génie de l'homme. Le style austère est l'expression de la force; le style fleuri est celle de l'élégance; le style mêlé des deux réunit dans un point suprême à la fois et tempéré toutes les conditions de l'art. Le premier constitue le sublime, le second la grâce, le troisième le beau. Telles sont les idées que Winckelmann trouva dans Denys d'Halicarnasse, où elles se rattachent encore de loin aux anciennes différences des Doriens et des Ioniens. Il les transporta de la théorie dans l'histoire; et par elles, liant l'une à l'autre, il fit reposer tout le système de l'esthétique sur la division des époques. Suivant lui, le style sublime ou angulaire, dont le principal caractère est une force rude , marque l'enfance des peuples et le moment où, dans les formes de la nature, ils n'aperçoivent et ne reproduisent que les grandes lignes fondamentales et solennelles. Le beau style, qui, sans abandonner la noblesse primitive, veut la rendre moins farouche et plus complaisante, marque la jeunesse des sociétés et l'instant où, dans les contours encore simples et graves du premier âge, elles commencent à introduire une diversité agréable, des détails plus vrais, une délicatesse plus élégante; le style gracieux signale la dernière époque, où les hommes ne se soucient plus du dessin austère des premiers temps, cherchent la vie et dans la vie le sourire, préfèrent les détails à l'ensemble, la variété à l'unité, l'agrément au beau, et tombent dans l'affectation en courant après la nature.
Avec cette théorie, Winckelmann a fait du tableau de l'art grec la peinture de l'art humain lui-même. En retraçant les phases du génie hellénique, il a deviné et marqué à l'avance les pas que doivent faire dans la même carrière tous les peuples qui accompliront régulièrement leur destinée : c'est le beau côté de son livre. On y a beaucoup plus remarqué d'autres théories accessoires sur l'imitation de la nature et sur le choix des belles parties; mais ces détails, assez contestables, s'effacent devant la majestueuse unité que nous avons essayé d'indiquer sommairement. En elle réside le véritable titre de gloire de Winckelmann, qui par là a singulièrement dépassé tous les horizons de son siècle. La critique, perdue jusqu'alors dans la poursuite d'un seul type de perfection, en a vu tout-à-coup trois ordres différents se produire à ses yeux, et chacun recevoir l'hommage d'une admiration légitime suivant le temps de son développement.
Mais Winckelmann n'a pas seulement exprimé dans ses écrits les idées qu'il s'était faites de la beauté. La Villa Albani, dont il a dirigé les plans et l'embellissement, est comme un livre de marbre dans lequel on peut étudier la délicatesse de son goût. Dans une des plus belles situations de la campagne de Rome, le neveu du pape, qui avait régné pendant les vingt premières années du dix-huitième siècle, fit élever cette villa magnifique qui, malgré tous les changements survenus dans la manière de sentir les beaux-arts, demeure, comme un création harmonieuse, toujours jeune, toujours brillante. Winckelmann y prouva qu'il avait compris, mieux encore qu'on ne le soupçonnerait, la vie des anciens. Il en a offert une image admirable. Toutes les belles statues qui vous reçoivent tantôt assises sous un péristyle, tantôt debout et comme conversant sous un bosquet; toutes les salles si bien mesurées dans leur étendue, si sages dans leur élégance; surtout, au pied de l'élégant palais, ces appartements plus petits, cadre naturel et exquis de tant d'objets précieux, sont comme un mirage antique, qui aurait été fixé sous ce ciel radieux, par la puissance de quelque génie magique. Pour orner cette charmante demeure, Winckelmann emprunta aussi le pinceau de Raphaël Mengs qui l'avait précédé en Italie. Et alors on vit, ce que notre siècle a reproduit, deux Allemands se concerter à Rome pour changer les goûts de l'Europe entière.
Winckelmann vivait ainsi honoré en Italie. Dès 1763, il avait été nommé président des antiquités de Rome; il fut ensuite bibliothécaire du Vatican. Appelé en Allemagne par les offres séduisantes des souverains, il séjourna quelque temps à Vienne, où rien ne put le déterminer à se fixer. Il se rendait à Trieste pour retourner à Rome; il n'avait pas rejoint l'Adriatique lorsqu'il fut accosté par un scélérat nommé Archangeli. Ce misérable ayant su gagner la confiance de l'antiquaire en affectant un grand amour pour les arts, le frappa de plusieurs coups de couteau dans une auberge. Winckelmann ne survécut à ses blessures que pendant le temps qui fut nécessaire pour instituer le cardinal Albani son légataire universel. Il mourut le 8 juin 1768.