Monet Claude

14 / 11 / 1840-05 / 12 / 1926

Quelques dates

  • 1840 Naissance d'Oscar-Claude Monet à Paris (FR)
  • 1857 Décès de sa mère. Monet sera accueilli chez sa tante Lecadre qui l'encourage à dessiner. Il vend des caricatures signées O. Monet. Rencontre avec Eugène Boudin.
  • 1861-62 Monet sert dans l'armée française en Algérie.
  • 1862 Le peintre se lie avec ses confrères Jongkind et Bazille. Il rencontre Pierre-Auguste Renoir et Alfred Sisley.
  • 1872 Monet peint Impression, soleil levant qui est présenté au public en 1874. Réactions hostiles et adoption du label, initialement péjoratif, d'impressionniste.
  • 1892-94 Monet s'installe à Giverny. Il peint la série des cathédrales de Rouen.
  • 1914 Il peint la série des nymphéas. Monet commence à souffrir de la cataracte.
  • 1926 Claude Monet décède à Giverny, le 5 décembre.
  • Octave Mirbeau, critique et ami de Monet, écrit :

    «Ce qui distingue ce talent de M. Claude Monet, c'est sa grandiose et savante simplicité; c'est son implacable harmonie. Il a tout exprimé, même les fugitifs effets de lumière; même l'insaisissable, même l'inexprimable, c'est-à-dire le mouvement des choses inertes ou invisibles, comme la vie des météores; et rien n'est livré au hasard de l'inspiration, même heureuse, à la fantaisie du coup de pinceau, même génial. Tout est combiné, tout s'accorde avec les lois atmosphériques, avec la marche régulière et précise des phénomènes terrestres ou célestes. C'est pourquoi il nous donne l'illusion complète de la vie. La vie chante dans la sonorité de ses lointains, elle fleurit, parfumée, avec ses gerbes de fleurs, elle éclate en nappes chaudes de soleil, se voile dans l'effacement mystérieux des brumes, s'attriste sur la nudité sauvage des rochers modelée ainsi que des visages de vieillards. Les grands drames de la nature, il les saisit, les rend, en leur expression la plus suggestive.

    Aussi nous respirons vraiment dans sa toile les senteurs de la terre; des souffles de brisés marines nous apportent aux oreilles ces orchestres hurlants du large ou la chanson apaisée des criques; nous voyons les terres se soulever sous l'amoureux travail des sèves bouillonnantes, le soleil décroître ou monter le long des troncs d'arbres, l'ombre envahir progressivement les verdures ou les nappes d'eau qui s'endorment dans la gloire pourprée des soirs ou se réveillent dans la fraîche virginité des matins. Tout s'anime, bruit, se colore ou se décolore, suivant l'heure qu'il nous représente et suivant la lente ascension et le lent décours des astres distributeurs de clartés. Et il nous arrive cette impression que bien des fois j'ai ressentie en regardant les tableaux de M. Claude Monet: c'est que l'art disparaît, s'efface, et que nous ne nous trouvons plus qu'en présence de la nature vivante complètement conquise et domptée par ce miraculeux peintre. Devant ses mers farouches de Belle-Isle ou ses mers souriantes d'Antibes et de Bordighera; souvent j'ai oublié qu'elles étaient faites sur un morceau de toile avec de la pâte, et il me semblait que j'étais couché sur les grèves et que je suivais d'un œil charmé le vivant rêve qui monté de l'eau brillante et se perd, à travers l'infini, par-delà la ligne d'horizon confondue avec le ciel.»

    OCTAVE MIRBEAU. Texte paru originalement dans Le Figaro, le 10 mars 1889 et repris dans Des artistes, Flammarion, 1922-1924, Paris, tome I, pages 89 et suiv. Texte intégral

    Articles


    Propos sur Monet

    Joris-Karl Huysmans
    Commentaires de Huysmans à l'occasion du l'exposition de 1882 qui marque le retour de Monet qui exposait déjà depuis quelques années au Salon officiel, parmi le groupe des Impressionnistes. Extrait de L'Art moderne.



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