Nouvelle
Sous le charme
Comment qualifier ce texte dont l’écriture suscite dès les premières lignes notre attention. Une analyse à la troisième personne qui n’est ni une confession, ni une psychanalyse, mais la constatation d’une « longue traversée ». Le héros jette sur lui-même un regard sans complaisance, sans accusation, sans émotion. Voilà, dit-il, ce que j’ai été, voilà ce que j’ai fait. J’ai tout appris anonymement sur les gestes de l’amour et cherché le sentiment comme la solution d’un problème de géométrie. Et voici ce que je désire : me retrouver sous le charme: inventer des gestes uniques et inimitables qui ne tueront pas l’amour.
Cette nouvelle a d'abord paru dans le magazine L'Inconvénient.
La longue traversée qu’il avait faite de l’univers de la libido s’était finalement avérée décevante. Quand ses amis le questionnaient à propos de sa vie sexuelle, il aimait étaler ses multiples prouesses et il était admiré. Ses amis les plus proches étaient en couple depuis fort longtemps et la plupart avaient une maison, une auto et des enfants; ils enviaient sa vie libertine, tandis que secrètement il enviait leur existence qu’il croyait rangée et heureuse.
Il avait certes eu plusieurs aventures, mais tout ne s’était pas exactement passé comme dans les films pornos qu’il regardait avidement durant son adolescence et qui avaient fortement marqué son imaginaire. Là, tout paraissait facile : les hommes pouvaient encore charmer les femmes par des phrases éculées du type : « Vous venez souvent ici? ». Après quelques secondes de conversation, l’homme et la femme, dépourvus de toute inhibition, se débarrassaient de leurs vêtements et ils s’accouplaient comme des primates. Mais la réalité était tout autre. La sexualité humaine était compliquée et pour performer dans l’univers de la séduction, il dut apprendre à maîtriser un nombre infini de codes et de conduites. Il avait dû apprendre la salsa et il avait dû endurer des navets sentimentaux au cinéma… Il avait appris à faire rire les femmes, même lorsqu’il n’avait pas envie de rire, et à adapter les sujets de conversation en fonction de ses interlocutrices. Il mentit plusieurs fois à propos de ses goûts littéraires; il aimait les classiques, mais il n’osait pas le dire sous peine de paraître "poussiéreux" et, surtout, il fit croire aux femmes qu’il était fidèle. Lors des premières rencontres, il leur disait qu’il était un bon cuisinier (alors qu’il savait tout juste se faire une omelette). Il connut les affres des rencontres virtuelles : il mit en ligne une photo de lui en t-shirt moulant et souriant comme un niais dans un paysage bucolique des Cantons de l’Est - il détestait cette photo - et il dut parfois entretenir des échanges épistolaires interminables avant de rencontrer la femme convoitée.
Il menait parfois quatre affaires en même temps et la tenue de son agenda personnel dépendait souvent de prouesses logistiques peu communes. Il devait laver ses draps et épousseter le plancher après le passage de l’une de ses maîtresses. Il était parfois si nerveux qu’il en avait des coliques. Les séparations étaient douloureuses. Il eut à subir les cris et les pleurs des femmes éplorées et même, à deux reprises, il avait reçu des gifles.
Cependant, le problème était surtout que son désir ne lui laissait aucun répit. Son cœur se mouvait incessamment entre plusieurs objets de convoitise et, un jour, il fut frappé par la réalité de sa situation: « Est-ce que les femmes tournent autour de moi comme si j’étais le soleil ou est-ce que c’est moi qui tourne autour d’elles comme si elles étaient un soleil? Avant, je pensais que j’étais le soleil, mais maintenant je n’en suis plus sûr du tout. » Il en eut assez de cette existence entièrement dédiée au désir et à la sexualité. À trente-huit ans, il décida, selon ses propres mots, « de se caser ». Il fit la rencontre virtuelle d’Anna80, une gastroentérologue âgée de trente ans. Ils s’écrivirent quelques lettres et ils se rencontrèrent dans un café. Elle n’avait pas trop trafiqué sa photo, juste un petit peu. Elle était très jolie, elle savait tenir une conversation, elle était sérieuse, elle avait des principes. Elle voulait s’établir et avoir une famille. Dès la première rencontre, il fut convaincu qu’elle ferait une excellente compagne et une excellente mère.
Ils étaient ensemble depuis maintenant trois mois et il découvrait avec stupéfaction qu’il était encore plus éprouvant de « se caser » que d’avoir de multiples aventures. Lorsqu’il utilisait le terme « se caser », il sous-entendait par là une certaine passivité de sa part et d’ailleurs il en était fort conscient. Il avait connu assez d’histoires pour savoir que l’amour passion ne durait pas. Les amoureux s’aiment comme des fous furieux et puis après quelques mois, la passion disparaît comme la neige disparaît au soleil.
Le cœur…C’était là son principal problème, pensait-il. Certes, il était d’une gentillesse irréprochable et d’une grande générosité avec sa copine. Il l’invitait au restaurant, il lui offrait des petits cadeaux, il magasinait avec elle et il l’écoutait avec attention, même lorsque ce qu’elle disait l’ennuyait profondément. Mais tout ce qu’il faisait pour elle l’était sans que son cœur ne soit présent. Il agissait de façon mécanique et selon une certaine recette, car il croyait que les gestes qu’il posait étaient précisément ceux qu’il devait poser afin d’en arriver à un « modus vivendi » avec sa compagne. En bref, il attendait peu du couple, il désirait simplement passer le reste de son existence dans un état de « bonheur tranquille », pour reprendre son expression, et il croyait que cet état pouvait être atteint sans qu’il ne tombe amoureux. « Je m’en tirerai bien du moment qu’elle croie que je suis amoureux, pensait-il. »
Mais sa copine voulait du « cœur ». Elle était vive et sensible et, par certains indices, elle constatait qu’il n’était pas amoureux. Lorsqu’ils s’embrassaient, avant que leurs lèvres se touchent, elle remarquait parfois que son visage était grave et froid, signe qu’il n’était pas transporté par l’amour. Au tout début de leur relation, elle s’envola pour un voyage de deux semaines en France ; elle ne voulait pas le quitter, mais ce voyage, qu’elle faisait avec une amie, était prévu depuis longtemps. Elle était triste de partir et elle versa même quelques larmes la veille de son départ. Il lui disait qu’il était lui aussi très triste de la voir partir, mais, intérieurement, il pensait : « Bah, deux semaines ce n’est pas très long, ça va me permettre de voir mes amis et de regarder le hockey. » À son retour, lorsqu’elle le vit à l’aéroport, elle laissa ses bagages en plan pour courir jusqu’à lui, mais, encore une fois, elle remarqua cette espèce de froideur qui donnait un air dur à son visage. Et pourtant, elle ne pouvait rien lui reprocher : il était venu la chercher à l’aéroport…
Il lui disait parfois « je t’aime », car il croyait que c’était un passage obligé dans un couple que de dire « je t’aime » à l’autre, mais il y avait sans doute quelque chose dans son intonation qui la fit douter de son « je t’aime ». .. Et en effet, il lui disait qu’il l’aimait sur un ton neutre… Le ton qu’il eût pris au travail pour demander un dossier à un collègue… Un jour, elle lui dit : « Tu es certain que tu m’aimes… Moi, je n’en suis pas sûre… » Il protesta, il réussit un peu à la convaincre, mais pas totalement et, plus le temps passait et plus elle doutait de son amour.
Il devait se rendre à l’évidence : il était incapable de feindre qu’il l’aimait. Il avait réussi à feindre l’amour pendant de courts laps de temps et avec d’autres femmes moins sensibles, mais, cette fois, c’était impossible. « Que faire ? pensa-t-il, est-ce que je devrais la laisser et tenter ma chance avec une autre ? Mais le problème n’est pas là… Elle est belle, intelligente, cultivée, généreuse… C’est une femme merveilleuse. Le problème va encore se poser avec une autre femme. Le problème, c’est mon cœur…Comment faire pour tomber amoureux de ma propre copine? se demandait-il. »
Un mois passa. Il redoubla d’ardeur. Il voulut se montrer attentif au moindre de ses besoins : il apprit quelques recettes et il lui prépara de somptueux repas, il lui offrit un bouquet de fleurs pour célébrer leurs cinq mois de relation, il l’invita au cinéma et au théâtre, mais rien n’y fit. Elle n’avait de cesse de lui dire qu’il ne l’aimait pas avec son cœur, car il conservait toujours une inexplicable froideur envers elle et, lui-même, il devait bien avouer, même s’il ne le disait pas, qu’il ne parvenait pas à être réellement amoureux. C’est alors que survint un événement inattendu…
Il aimait aller à l’opéra et il y allait seul, car il ne connaissait personne dans son entourage qui aimait l’opéra. Comme c’était le cas pour à peu près toutes les sphères de son existence, il appréciait la musique classique en dilettante. Il allait aux concerts, car la musique le divertissait. Il s’assoyait, écoutait, trouvait les sons agréables à entendre et puis il repartait faire sa vie comme avant.
Ce soir-là, on jouait La Flûte enchantée de Mozart. Il appréciait ce grand compositeur, car il estimait que ses airs étaient beaux et entraînants, voire même un peu superficiels, et, il en était pleinement conscient, c’était précisément l’aspect superficiel qu’il appréciait chez Mozart. « J’aime l’alacrité, la légèreté de Mozart », pensait-il.
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il entendit l’ouverture grave et solennelle des cuivres. Et ensuite, très rapidement, ce fut le retour à la légèreté de Mozart, mais une sorte de "légèreté profonde" s’il est permis de parler ainsi. Un peu plus tard, Papageno apparaissait, comiquement déguisé en oiseau. Il se dégageait de cet opéra une sorte de joie charmante; il provoquait le rire, mais c’était un rire sans méchanceté… Il aimait les arts, il lisait beaucoup, il allait parfois au théâtre, mais c’était la première fois qu’il ressentait une telle émotion… Un rire où la satire était absente. Papageno était à la fois ridicule et admirable. Les fées de la forêt se moquaient de sa ridicule vantardise, mais en même temps il savait faire danser le diabolique Monostatos grâce aux sons harmonieux de son glockenspiel.
Auparavant, la musique ne faisait que l’effleurer, mais cette fois, elle l’avait pénétré tout entier. Lorsque Papageno et Pamina vantèrent la noblesse de l’amour qui unit l’homme et la femme dans leur célèbre duetto, il versa même quelques larmes. Il sortit du concert complètement transformé. « Jamais rien entendu de tel…Tout l’opéra est une merveilleuse victoire de la joie et de l’amour contre la mort et le désespoir, pensa-t-il alors qu’il descendait les escaliers de la salle de concert. C’est une musique qui donne envie d’être bon et généreux. » Habituellement, après les concerts, il prêtait une oreille attentive au tumulte de la foule, il écoutait les conversations et reluquait les femmes qui portaient des robes aguichantes, mais, cette fois, il était absorbé par ses pensées. Il était si exalté après le concert que plutôt que de prendre le métro, il décida de marcher les quatre kilomètres qui séparaient son appartement de la salle de concert. Sur son chemin, il chantonnait quelques-uns des airs célèbres qu’il venait d’entendre. Environ à mi-chemin du parcours, il ne put se retenir et il fit un entrechat. Les passants le regardèrent d’un air stupéfait et amusé.
Il aurait difficilement pu expliquer par des mots la transformation qui s’était opérée dans son cœur, mais on peut dire qu’à partir de ce jour, il cessa de voir l’amour comme une corvée nécessaire qu’il fallait effectuer pour maintenir le couple en vie. On peut dire qu’auparavant le couple fonctionnait pour lui comme fonctionne la société : il y avait des droits et des devoirs… S’il cotisait à un fonds de pension, il avait le droit d’obtenir une rente pour sa retraite; si, un soir, il invitait sa copine au restaurant, il pouvait s’attendre qu’elle l’invite un autre soir ou du moins qu’elle lui rende un service quelconque. Pour lui, le couple se résumait finalement à un échange de bons procédés, mais l’opéra de Mozart lui avait transmis l’énergie vitale qui lui manquait pour être bon et pour aimer.
Sa joie ne diminua pas même lorsqu’il fut de retour à son appartement. Une étrange pulsion le poussait à poser un geste irréfléchi. Il alla sur le site d’une ONG qui, depuis quelques semaines déjà, menait une campagne pour venir en aide à un pays dévasté par un effroyable tremblement de terre. Il s’était toujours montré sceptique envers l’aide internationale et il avait critiqué la levée de fonds opérée par l’ONG en question devant sa copine qui, elle, avait décidé de faire un don. « Allons, c’est elle qui a raison, pensa-t-il, aidons ces malheureux! » Et il fit un don de cent cinquante dollars, ce qui, en regard de son salaire, était un montant considérable.
Cet état d’euphorie dura une bonne quinzaine de jours. Il acheta le disque de La Flûte enchantée et lut tout ce qu’il pouvait dénicher au sujet de l’opéra de Mozart. Il en parla tellement à ses amis qu’il ne réussit qu’à les ennuyer. « Savez-vous que Mozart a composé cet opéra dans les dernières années de sa vie alors que sa santé était chancelante et qu’il souffrait d’une sorte de délire de persécution? Il a réussi à transcender ses malheurs pour accoucher de ce pur chef-d’œuvre. Imaginez quelle réserve d’amour et de joie cet homme portait dans son cœur! leur dit-il. » Ses amis souriaient. Ils le trouvaient étrange; ils étaient peu habitués à voir ce dilettante se passionner enfin pour quelque chose.
Normalement, il eût été fâché de leur indifférence, mais cette fois-ci, il leur pardonna, tout pénétré qu’il était par ce qu’il appelait lui-même « une joyeuse acceptation de la vie ». Il estimait que le monde était merveilleux comme il était et qu’on ne devait rien y changer. Les tracas de la vie quotidienne (payer ses comptes, faire la vaisselle, être pris dans un embouteillage, etc.) n’altéraient pas sa joie. Tout lui semblait prétexte à rire et à facéties. Il vécut dans une sorte d’état extatique pendant environ deux semaines. Sa copine remarqua qu’il avait radicalement changé. Lorsqu’il la serrait dans ses bras, elle sentait que son corps lui transmettait une espèce de tendresse qu’elle n’avait jamais ressentie auparavant. Elle ne pouvait pas dire exactement ce qui avait changé, mais quelque chose avait changé…Avant, ses mots se détachaient nets et coupants comme du silex, mais maintenant sa voix était plus douce et plus mélodieuse. On eût dit qu’il avait appris à susurrer. Il l’écoutait maintenant avec une attention non feinte. Et, enfin, il ressentait un grand besoin d’être constamment avec elle, tandis qu’auparavant il aimait la voir deux à trois fois par semaine, tout au plus. « Elle est merveilleuse! se disait-il. Et moi qui ne voyais rien de tout ça auparavant… » Pendant un court laps de temps, ils vécurent un intense bonheur, mais après deux ou trois semaines, il retrouva sa personnalité "d’avant la métamorphose" comme un ruisseau qui retrouve son lit après les grandes crues du printemps.
Elle s’aperçut aussitôt de ce changement. Il ne souriait plus autant. Il semblait distrait lorsqu’elle lui parlait et elle ne sentait plus ces grands courants de tendresse l’envahir lorsqu’il l’embrassait. « Que se passe-t-il? On dirait que le charme qui m’a transformé a été rompu, se disait-il en proie au doute. »
Donner, dans un geste impulsif, cent cinquante dollars à une ONG et ressentir des sentiments extatiques pendant deux semaines ne prouvaient pas que les choses avaient radicalement changé. « C’est simplement l’œuvre de mon système nerveux, pensait-il, une sorte de choc nerveux… Une exultation passagère. Au fond, rien n’a vraiment changé. C’est facile d’aimer La Flûte enchantée, se disait-il. Tout y est si parfait. Comment passer de l’art à la réalité? C’est bien le problème… Comment aimer la vie alors qu’elle est si imparfaite. Comment aimer la vie alors qu’il y a la laideur, la vieillesse et la maladie. » Le défi était bien sûr d’aimer une femme pendant de très longues années, voire sur toute une vie. Le défi était de transformer une source de joie extérieure (la sublime musique de La Flûte enchantée) en une source de joie intérieure. Le défi était d’entendre la musique de Mozart dans le quotidien.
Quelques semaines après les premiers signes de ce qu’il appelait "son retour à la normale", elle souffrit d’une violente gastroentérite. Elle était allongée dans son lit. Elle portait un pyjama, elle était pâle et ses cheveux étaient ébouriffés; son front ruisselait de sueur à cause de la fièvre. Elle se trouvait laide : « On dirait que j’ai vieilli de dix ans, se disait-elle. » Il vint s’occuper d’elle, mais elle pleurait, car elle se disait qu’il ne l’aimait plus. « Va-t’en, qu’est-ce que tu fais ici, disait-elle, tu ne m’aimes plus. Tu ne m’aimais pas quand je n’étais pas malade. Comment veux-tu m’aimer alors que je le suis ? » Quelques minutes après cette crise de larmes, elle alla vomir aux toilettes. Mais il demeura à son chevet et lui apporta tout ce dont elle avait besoin : une compresse d’eau froide, du jus, un thé, de la compote…
Lorsqu’il l’avait aperçue allongée dans son lit, il l’avait trouvée laide. Mais, alors qu’il lui apportait ce dont elle avait besoin, un autre sentiment commençait à poindre dans son cœur. Il avait réalisé qu’il avait devant lui un être affaibli qui avait besoin de sa présence et il était ému. Cependant, il ne réussit pas à exprimer ce qui ce passait en lui, peut-être parce que, comme bien des hommes, il éprouvait une honte inexplicable devant toute effusion sentimentale ou peut-être parce que ce qu’il ressentait était trop nouveau pour lui et qu’il était par conséquent incapable de comprendre ce qui se passait.
Le soir, très tôt, elle sentit le besoin de dormir. Il la borda. Elle maugréait encore : « Tu sais, tu n’es pas obligé de rester… », mais ce n’était qu’une faible protestation. Au fond elle était heureuse qu’il soit présent. Il avait conservé cet air dur et grave qu’il avait tout le temps, et ce malgré ce qui se tramait dans son cœur, mais il était là, assis sur le bord de son lit, et il caressait doucement ses cheveux. Les deux amoureux étaient silencieux et ils se dévisageaient comme s’ils allaient trouver dans le visage de l’autre des réponses à leur interrogation. Elle était en proie au doute (l’aimait-il vraiment?) et elle le regardait avec perplexité. Mais lorsqu’il sortit de sa chambre pour la laisser dormir, elle sourit et le regarda avec tendresse franchir la porte de la chambre. Elle éprouvait une certaine tristesse parce qu’il était parti dans le salon, mais elle était heureuse de le savoir tout proche; elle n’avait qu’à l’appeler et elle savait qu’il viendrait.
S’il était capable d’entendre des notes de Mozart, non pas parce que sa musique sublime jouait dans la pièce, mais parce qu’il avait assez de force intérieure pour les entendre dans sa tête, s’il était capable d’entendre Mozart au cœur même du quotidien et de la maladie, l’amour était peut-être possible.