Bibliographie musicale de Philippe de Vitry
Site de la Commission Scolaire de Sainte-Hyacinthe.
Vers 1291 - 1361
France
Autres formes patronymiques : Vitriaco ; Vittriaco. Voir Levi ben Gershom
Ars contrapunctus
Ars nova (vers 1322)
Tractatus de musica plana et mensurabilis (attribué à Philippe de Vitry)
Nota quod si vis facere semitonium maius… (tradition anonyme)
Omni desideranti notitiam artis mensurabilis (tradition anonyme)
Quoniam per ignorantiam artis musice... (tradition, anonyme III de De Coussemaker)
Manuscrits
XIVe siècle
Copies modernes des manuscrits :
[copie BAW] : Bayerische Akademie der Wissenschaften Musikhistorische Kommission
[copie CAT] : Département de musicologie du Centre Augustin Thierry d’Orléans
1. Ms. 5-2-25, Sevilla, Biblioteca Capitular y Colombina, origine italienne et catalane, daté du XIVe-XVe siècle, f° 63-64v, anonyme tradition philippe de Vitry, Omni desideranti notitiam artis mensurabilis… [copie BAW] [copie CAT].
2. Ms. Lat. 7378 A, Paris, Bibliothèque Nationale de France, origine parisienne supposée, daté de 1362, compilation avec interpolations, f° 58r, Omnes homines natura scire desiderant... ; f° 58v-59, Partes prolationis quot sunt ? Quatuor. Que ? Longa, brevis, semibrevis, minima... ; f° 59r-v ; Celebranda diversa sunt officia in ecclesia dei cum musica... ; f° 62b, tradition anonyme, Nota quod si vis facere semitonium maius... [copie BAW] [copie CAT].
3. Ms. lat. 15128 Paris, Bibliothèque Nationale de France. XIVe f° 127r-129r, tradition anonyme & anonyme III de De Coussemaker, Quoniam per ignorantiam artis musice... [copie BAW] [copie CAT].
4. Ms. 450, Pavia, Biblioteca Universitaria, daté du XIVe siècle [copie BAW] [copie CAT].
5. Ms. Barb. lat. 307, Roma, Biblioteca Vaticana, daté du XIVe- XVe siècle (1431-1432), f° 17r-20v, Ars nova [copie BAW] [copie CAT].
6. Ms. lat. 5325 Roma, Biblioteca Vaticana, daté de la première moitié du XIVe siècle, f° 1r-12v, Musica plana et mensurabilis (anonyme) [copie BAW] [copie CAT].
XVe siècle
7. Ms. L. V. 30, Siena, Biblioteca Comunale, daté fin XVe siècle, f° 129 rv, Ars nova [copie BAW] [copie CAT].
8. Ms. pluteo XXIX. 48, Firenze, Biblioteca Medicea Laurenziana, daté du XVe siècle, f° 86r-88v, Ars contrapuncti [copie BAW] [copie CAT].
9. Ms. B 83, Roma, Biblioteca Vallicelliana, daté du XVe siècle, f° 1r-8v, Ars contrapuncti [copie BAW] [copie CAT].
10. Ms. lat. 5321 Roma, Biblioteca Vaticana, daté du XVe siècle, f° 23r-25va, Ars contrapuncti [copie BAW] [copie CAT].
Éditions
1. Gerbert Martin. Scriptores ecclesiastici de musica sacra potissimum. (3 v.), Typis San-Blasianis, St.-Blasien,1784. Fac-similé par Olms Verlag, Hildesheim, 1963, (3).
2. Edmond de Coussemaker. Scriptorum de musica medii aevi. (4 v.), Paris, Durand 1876, (3). Anonyme III, p. 370a-375b.
3. G. Reaney. Dans «Musica Disciplina» (X) 1956 P. 13-31 & (XIV) 1960, p. 30-31, Anonyme III de Edmond de Coussemaker.
Ces trois versions, ainsi qu’une copie du Ms. L. V. 30. Sont reprises par le Thesaurus Musicarum Latinarum, de l’Université d’Indiana.
Bibliographie
1. Besseler Heinrich. Studien zur Musik des Mittelalters (II). Die Motette von Francon von Köln bis Philippe de Vitry. «Archiv für Musikwissenschaft» (VIII) 1926.
2. Fischer Peter. The theory of music from the carolingian era up tu 1400. Volume II, Italie (RISM B III, 2). Répertoire International des Sources Musicales (RISM), Société Internationale de Musicologie, Association Intermationale des bibliothèques musicales, G. Henle Verlag, Müchen-Duisburg, 1968, p. 40, 77-79, 89, 99, 101, 103, 122.
3. Gümpel Karl-Werner & Meyer, Christian & Elzbieta Witkowska-Zaremba. The Theory of Music, vol. V. Manuscripts from the Carolingian Era up to c. 1500 in the Czech Republic, Poland, Portugal and Spain. (RISM B III 5), München 1997, p. 121-122.
4. Leech-Wilkinson Daniel. Compositional techniques in the four-part isorhythmic motets of Philippe de Vitry and his contemporaries. Garland, New York, 1989. (Outstanding dissertations in music from British) [ISBN 0824020162].
5. Pirro André. Philippe de Vitry. Notes biographiques. Dans «Romania», 933. P. 520-547
6. Schrade Leo (éditeur). Le Roman de Fauvel ; l’œuvre de Philippe de Vitry ; cycles pourl’ordinaire. Éditions de l'Oiseau-Lyre, Monaco, vers 1956.
7. Schrade Leo. Œuvre complète de Philippe de Vitry, avec une nouvelle introduction et notes par Edward H. Roesner. Éditions de l'Oiseau-lyre, Monaco, 1984.
8. Waesbeghe Joseph Smits van & Fischer Peter & Maas Christian. The theory of music from the carolingian era up tu 1400. Répertoire International des Sources Musicales (RISM, B, III, 1), Société Internationale de Musicologie, Association Internationale des bibliothèques musicales, G. Henle Verlag, Müchen-Duisburg, 1961, p. 108, 121.
9. Werner E. The mathematical foundations of Philippe de Vitry’s Ars Nova. «Journal of the American Musicological society» (IX), 1956.
Ms. L. V. 30, Siena, Biblioteca comunale, f. 129v
Note Biographique
Philippe de Vitry est connu comme théoricien de la musique et compositeur. Toutefois, les quelques compositions conservées qui lui sont attribuées ne le peuvent être en toute certitude. Il est avant tout un homme de pouvoir, politique et religieux. Humaniste, il est un des rares intellectuels français à trouver grâce aux yeux de Pétrarque. 1320, clerc de notaire de Charles IV le Bel. 1323, chanoine prébendé à Clermont en Beauvaisie. 1327, en Avignon. Rencontre Petrarque. 1328, entre au parlement. 1333, rencontre Pétrarque à Paris. 1340, maître clerc de requêtes. 1342, en Avignon. 1346, maître des requêtes à l’hôtel du roi et à l’hôtel de l’hériter du trône. 1350, envoyé par le roi auprès de Clément VI en Avignon. 1351, évêque de Meaux. 1357, un des neuf Généraux réformateurs des États Généraux. La partie mathématique de son traité de musique provient d’une traduction latine d’un traité sur les nombres harmoniques de Levi ben Gershom (dit aussi Gersonide, Leo Habraeus ou Léon de Bagnols).
Sur le contenu de l’œuvre
Chapitre I
Il a trois espèces de musiques: La musique de l’univers, celle de l’homme et la musique instrumentale. C’est de la musique instrumentale qu’il s’agit ici. Le monocorde est un instrument pourvu d’une seule corde, dont le jeu s’établit selon les trois genres. Diatonique, chromatique, enharmonique. Il s’agit ici du diatonique.
Chapitre II
Les treize intervalles de la musique
Est diatonique tout ce qui procède par série de deux tons et un demi ton. Treize intervalles sont dans ce cas.
1 | Unissson | Une unité | Rapport de 1 à 1 |
2 | Octave | 2 à 1 | |
3 | Quinte | 3 à 2 | |
4 | Quarte | 4 à 3 | |
5 | Ton | Sesquioctave | 9 à 8 |
6 | Tierce mineure | 32 à 27 | |
7 | Tierce majeure | 81 à 64 | |
8 | Demi ton | 256 à 243 | |
9 | Sixte mineure | 128 à 81 | |
10 | Sixte majeure | 54 à 32 | |
11 | Septième mineure | 16 à 9 | |
12 | Septième majeure | 486 à 256 | |
13 | Triton | 729 à 512 |
Étude des rapports
Rapport du simple au double en ordre inverse: 4 2 1 ; On tire un nombre qui en contient un autre plus sa moitié. Rapport sesquialtere : 4 6 9 ; Rapport sesquialtere en ordre inverse: 9 6 4 ; Rapport superbipartiel: 9 15 25 ; Rapport sesquialtere: 4 6 9 ; Rapport double sequialtere: 9 24 64 ; Rapport superbipartiel: 9 15 25 ; Rapport double et superbipartiel: 9 24 64.
À partir de ces calculs qui reproduisent tout compte fait une opération unique, Philippe de Vitry définit les rapports des intervalles musicaux, en se conformant ainsi à son affirmation: Toute inégalité procède de l’égalité.
Par exemple :
Quinte | 3 à 2 | ||
Quarte | 4 à 3 | 9 à 8 | Ton |
Quarte | 4 à 3 | ||
Ton | 9 à 8 | 32 à 27 | Tierce mineure |
Quinte | 3 à 2 | ||
Tierce mineure | 32 à 27 | 81 à 64 | Tierce majeure |
Quarte | 4 à 3 | ||
Tierce majeurs | 81 à 64 | 256 à 243 | Demi ton |
Octave | 2 à 1 | ||
Tierce mineure | 32 à 27 | 64 à 32 | Sixte majeure |
Octave | 2 à 1 | ||
Tierce majeure | 81 à 64 | 128 à 81 | Sixte mineure |
Octave | 2 à 1 | ||
Ton | 9 à 8 | 16 à 9 | Septième mineure |
Octave | 2 à 1 | ||
Demi ton | 256 à 243 | 486 à 256 | Septième majeure |
Quinte | 3 à 2 | ||
Demi ton | 256 à 245 | 729 à 512 | Triton |
Les parties de la musique
Il y a quatre parties à la musique : 1-Les signes et les noms des notes ; 2-Lignes et interlignes ; 3-Propriétés ; 4-Mutations.
Chapitre IX
Propriétés
3 caractères spécifiques : 1-Etat bécarre ; 2-Etat naturel ; 3-Etat Bémol.
Règle
Tout en G est en état bécarre ; Tout en C est en état naturel ; Tout en F est en état Bémol. C indique l’état naturel, F l’état bémol, G quant à lui invite à chanter en b dur.
Chapitre X
Les mutations
Abandon d’un nom de note au profit d’un autre, le son et le signe demeurent les mêmes, il s’ensuit que partout où se fait la mutation, il faut qu’il y ait au moins deux notes.
Chapitre XI
Définition de la musique
Sachez que la musique est la science du chant juste, c’est à dire le moyen facile à parvenir à chanter parfaitement. Étymologiquement, moyes, c’est à dire eau, et, ycos, c’est à dire science, parce qu’elle a été découverte au bord des eaux.
Chapitre XII
L’unisson
L’unisson n’est pas une consonance, mais le principe des autres consonances. C’est la note avec laquelle on attaque le chant.
Chapitre XIII
Le demi ton
Le demi ton est, entre deux unisson, un espace que, conformément aux possibilités de la voix humaine il n’est ni loisible ni possible de diviser, autrement dit qui ne souffre pas de son intermédiaire. Le demi ton comme le dit Bernard de Ventadour est l’adoucissement et l’agrément de la mélodie tout entière, et sans lui elle serait gâtée, elle perdrait son caractère, il n’en resterait rien.
Chapitre XIV
La musique fausse
Faire des demi tons où il n’y en a pas. Il faut que quand il y a une quinte entre deux notes, une bonne consonance. De là, par conséquent naît évidemment la question de savoir quelle nécessité il y a d’introduire dans la musique régulière, la musique fausse ou fausse mutation, alors que ce qui est régulier ne doit rien admettre qui serait faux, mais vrai bien plutôt. Une quinte égale 3 tons et un demi ton. Une note sur b fa b mi en b carré et une autre sur fa ut aigu, naturel ne sont pas en consonance. On peut réaliser cette consonance par musique fausse.
Chapitre XVI
La mesure
Ainsi pour indiquer un temps parfait, on met un petit cercle, parce que la forme ronde est parfaite; il arrive aussi, selon certains, qu’on mette trois petits traits obliques, cela revient au même : Le temps est parfait puisqu’essentiellement divisé en trois parties égales.