Nietzsche Réception en France 1892

Laure Verbaere

Réception de Nietzsche en France en 1892

8 Anonyme, {Memento}, in La Jeune Belgique 11, février 1892, p. 161-164.


Compte rendu du Cas Wagner : "Ce pamphlet ridicule, d'une incohérence frénétique, ne mérite qu'un haussement d'épaules. Quelques semaines après l'avoir écrit, Nietzsche envoya à tous ses amis une circulaire débutant ainsi : "Décidément, c'est moi qui ait créé le monde!" Il est aujourd'hui dans une maison de santé" (p. 163).

***


9 ALBERT Henri, "Max Klinger. La peinture et le dessin", {Les livres}, in Revue indépendante 22, janvier-mars 1892, p. 130-132.

"On s'incline devant lui (Klinger), comme on s'incline devant Nietzsche, plein d'admiration, quoique souvent sans comprendre" (p. 131).

** *


10 BELLAIGUE Camille, "Un problème musical, le Cas Wagner", {Revue musicale}, in Revue des Deux Mondes, tome 62, 1er mars 1892, p. 221-227.

Commence : "Avez-vous lu Nietzsche? Nous ne l'avions pas lu nous-même il y a quelques semaines seulement, quand une très substantielle et très intéressante étude de M. T. de Wyzewa nous a donné envie de le lire. Frédéric Nietzsche, métaphysicien allemand et pensionnaire d'un hospice d'aliénés, est, paraît-il, (...)." (p. 221).
Poursuit sur un ton modéré mais résolument désapprobateur. Tout en exposant, point par point les critiques que Nietzsche adresse à Wagner, tout en reconnaissant quelques qualités au style de Nietzsche, Camille Bellaigue n'en condamne pas moins systématiquement le fond. Conclut en reprenant la thématique développée par Teodor de Wyzewa : "A quoi va-t-il conclure? Au néant. Contre tous les maux, Nietzsche ne connaît que ce remède" (p. 227).

***


11 Anonyme, "Petits documents pour servir à une histoire de mœurs littéraires", {Le Mois}, in La Société nouvelle 1, mars 1892, p. 375.

Signale ironiquement que la Revue des Deux Mondes a cité des fragments du Cas Wagner en oubliant de citer la Société nouvelle. S'exclame avec amusement : selon la Gazette de Bruxelles, "le philosophe allemand Nietsche est absolument inconnu en Belgique!!!!" (p. 375).

***


12 HALEVY Daniel et GREGH Fernand, "Frédéric Nietzsche", in Le Banquet avril 1892, p. 33-35.

Halévy et Gregh contestent la valeur de l'article introducteur de Teodor de Wyzewa (n˚4) : "Avec toute la désinvolture d'un journaliste, Monsieur Teodor de Wyzewa s'est contenté de lire un livre de jeunesse : Menschliches Allzumenschliches! (Humain trop humain!) où l'on aurait peine à trouver trace des véritables idées de Nietzsche ; si bien que Monsieur Teodor de Wyzewa traite de nihiliste le plus affirmatif des penseurs, de pessimiste celui qui a eu le plus de confiance dans la vie". Ils n'hésitent pas à affirmer : "Le nom de Nietzsche a déjà été imprimé dans la Revue bleue, le Figaro, la Revue des Deux Mondes. Mais ceux qui en ont parlé ne l'ont guère lu. Le plus substantiel des articles qui ont été publiés sur la philosophie si concrète et si complexe de Nietzsche, celui de M. Teodor de Wyzewa, doit être considéré comme non avenu". Un peu plus loin, ils insistent encore lourdement. Selon eux, Camille Bellaigue n'a pas compris la portée du Cas Wagner (cf. n˚9). Ils remarquent : "(...) il n'y a pas de sa faute, car il ne connaissait Nietzsche que par Monsieur Teodor de Wyzewa, c'est-à-dire moins que pas du tout, faussement". Encore : "Il [Nietzsche] ne pouvait travailler que marchant à travers les campagnes. Il relève une phrase de Flaubert : "On ne peut penser et écrire qu'assis", il lui lance une suprême injure : "nihiliste!" lui dit-il. (Monsieur Teodor de Wyzewa avait-il lu ceci?)" (p. 35).
Pour finir, l'article contient un passage d'Au-delà du bien et du mal.


[b] NIETZSCHE, "Au-delà du Bien et du Mal", in Le Banquet avril 1892, p. 36-40.

Selon les traducteurs, Daniel Halévy et Fernand Gregh qui signent D. H. et F. G., les deux extraits "donnent une idée assez juste de deux thèses fondamentales de Nietzsche, concernant l'une la Morale, l'autre la Religion" (p. 36). Il s'agit d'une mauvaise traduction de deux aphorismes extraits de Au-delà du Bien et du Mal, Introduction à une philosophie de l'avenir. L'ordre est modifié puisqu'il s'agit successivement des aphorismes 260, "les deux morales", et 62, "le rôle social du christianisme". Le numéro des aphorismes n'est pas indiqué.
Le texte n'est pas intégral et la traduction rend souvent le sens obscur.


[c] W.P. "Ainsi parla Zarathustra", in Société Nouvelle 1, avril 1892, p. 390-401.

Six passages extraits de Ainsi parla Zarathustra. Trois proviennent de la première partie : "Du lire et de l'écrire", "De l'ami", "Des vieilles et des jeunes petites femmes" ; trois sont tirés de la deuxième partie : "Des savants", "Des vertueux", et enfin "De la canaille". Le texte est respecté et la traduction littérale.

***


13 WYZEWA Teodor de, "Nietsche", in Le Figaro 10 avril 1892, p. 1.

Réaffirme catégoriquement ce qu'il a déjà dit en 1891. Selon lui, la pensée de Nietzsche est simple : "(...) elle se réduit tout entière à cette courte phrase : "Il n'y a rien"". Se proposant d'étudier "l'oeuvre posthume" de Nietzsche, Wyzewa commence par remarquer : "Oeuvre posthume n'est peut-être pas le mot qui convient, car Frédéric Nietsche n'est pas mort. Mais mieux vaudrait qu'il le fût, le malheureux! Depuis quatre ans, la paralysie générale s'est emparée de ses moelles, et chaque jour il cesse davantage de ressembler à un homme". Il répète la même erreur qu'en 1891 : "Un de mes amis a vu récemment le docteur Nietsche dans la maison de santé badoise où il est enfermé. Il ne reconnaît plus personne, il ne parle plus. Le plus original écrivain de l'Allemagne contemporaine, le maître de la jeunesse allemande, le dernier métaphysicien cesse tous les jours davantage d'être pareil à un homme!".
Il se montre parfois particulièrement mal informé, affirmant notamment : "Pour avoir été écrite, comme le reste de l'ouvrage en 1885, la quatrième partie de Zarathustra n'en est pas moins le testament philosophique de Nietsche. Guetté par la folie, c'est à peine si le malheureux a pu ébaucher ensuite quelques chapitres du nouveau livre qu'il méditait, la Dépréciation de toutes les valeurs. Le petit volume qui vient de paraître est ainsi le dernier en date des ouvrages qu'il ait pu achever".

***


14 CRAYON D'OR, "Pour les femmes", in Le Figaro, 16 avril 1892, p. 2.

Signale l'arrivée d'Oscar "Wild" à Paris et l'oppose à Nietzsche en remarquant : "Je trouve criminels les philosophes comme Nicht, qui déclarent : Il n'y a rien. J'aime mieux entendre dire et répéter : Il y a tout".

***


15 NETHY Jean de, "Nietzsche-Zarathustra", in Revue Blanche tome 2, n˚7, avril 1892, p. 206-212.

Commence par remarquer : "M. de Wyzewa, par son intéressant article sur Frédéric Nietzsche dans la Revue bleue du 7 novembre dernier, a attiré l'attention des Français sur le fameux philosophe allemand". Ajoute aussitôt : "Il l'a présenté comme metteur en système des idées de La Rochefoucauld, d'Helvétius, de Stendhal, de Schopenhauer, mais aussi de la philosophie courante pessimiste nihiliste, que Nietzsche a eu en horreur" (p. 206). Propose un très bref exposé de la vie de Nietzsche et donne une idée de la doctrine principale de Nietzsche à l'aide de "citations caractéristiques" morcelées qui, selon Néthy, montrent qu'elle "est en désharmonie cruelle avec les tendances actuelles . Au problème socialiste : le bonheur pour tous - il oppose la recherche de la plus grande somme de bonheur pour quelques-uns" (p. 211). Conclut en regrettant de ne pas avoir fait connaître "Nietzsche le grand poète, l'esprit titanique, qui parfois par un aphorisme d'une ligne, comme avec un couteau tranchant met à découvert les parties les plus cachées de notre âme et parfois dans de longues pages d'une puissance irrésistible nous gagne et nous entraîne dans le vaste incendie de sa pensée réformatrice" (p. 211-212).

***



16 L. A. N., {Les revues}, in Revue Blanche, tome 2, n˚7, avril 1892, p. 248-250.

Compte rendu de Daniel Halévy et Fernand Gregh, n˚12 et allusion à Jean de Néthy, n˚15 : "MM. Daniel Halévy et Fernand Gregh publient dans le deuxième numéro du Banquet, une très substantielle étude sur "Frédéric Nietzsche", dont M. Jean de Néthy nous entretient ici même en ce numéro" (p. 249). Cite un passage de l'aphorisme 296 et termine : "Nous sommes heureux d'envoyer nos remerciements à nos amis du Banquet et nos félicitations sincères à cette particulièrement attrayante revue qui, dès ses premières livraisons, outre les productions originales d'un jeune groupe, nous offre de si intéressants fragments d'auteurs étrangers, affirmant ainsi, parmi la foule des publications en cours sa spéciale raison d'être" (p. 249-250).

***


17 Anonyme, "Les Revues d'avril", {Memento}, in La Jeune Belgique 11, mai 1892, p. 227.

Brefs commentaires : "Nietzsche continue à faire grincer les plumes. La Société nouvelle publie des fragments de Zarathustra. Triste, triste! Et la Revue Blanche insère un exposé de la philosophie de Nietzsche par Jean de Néthy. Il paraît qu'il y a un Nietzsche norwégien (sic) beaucoup plus fort que l'allemand : il s'appelle Ola Hansson. Un poème en prose de supernietzsche, l'Evangile de l'ouragan, est une page éloquente, qui ressemble un peu aux poèmes d'Hector Chainaye".

***


18 DREYFUS Robert, "La philosophie du marteau", in Le Banquet, mai 1892, p. 65-74.

Conteste l'interprétation de Nietzsche proposée par Wyzewa (n˚5 et n˚13) : "Il (Teodor de Wyzewa] a simplement déclaré que Frédéric Nietzsche était pessimiste et nihiliste. Je voudrais pouvoir le dire autrement : c'est inexact. Frédéric Nietzsche a détruit les idoles parce qu'il voulait respecter les dieux. Si M. de Wyzewa croit à l'essence supérieure des divinités qu'a voulu renverser Frédéric Nietzsche, je comprends qu'il le qualifie de nihiliste. Mais au moins, qu'il abandonne l'étrange prétention d'entrer dans la pensée de ce philosophe. C'est à une réfutation qu'il doit se livrer, non pas à une exposition". Et un peu plus loin : "M. de Wyzewa affiche un mépris égayant et mélancolique à l'égard des traducteurs, des commentateurs, des imitateurs (?) qui vont bientôt rendre la philosophie de F. Nietzsche "aussi populaire chez nous qu'elle l'est déjà en Allemagne et dans les pays du Nord", - cette philosophie sur laquelle "il sera toujours temps de revenir". Il est temps d'y revenir tout de suite. MM. Halévy et Gregh ont déjà montré quelle singulière erreur d'interprétation condamnait l'article de la Revue bleue. - Qui sait cependant s'ils n'auraient pu faire à M. de Wyzewa, en souvenir de ses bons antécédents littéraires, application de la loi Bérenger?... Mais voici que le Figaro du 10 avril manifeste un cas de récidive. M. de Wyzewa continue à faire de l'œuvre entière de Frédéric Nietzsche un Manuel de parfait nihiliste. Surprenante opiniâtreté" (p. 66).
Conteste point par point le soi-disant nihilisme de Nietzsche et insiste sur la traduction de "Umwertung" : "M. de Wyzewa a traduit ainsi : Dépréciation de toutes les valeurs. C'est juste le contraire. Pas de chance, M. de Wyzewa! Umwerthung aller Werthe, nous savons ce que cela veut dire : il s'agit de renverser la notion de valeur, de substituer à la Morale des Esclaves, la Morale des Maîtres. Nous traduirions : Rétablissement de toutes les valeurs, si nous osions employer ce terme emprunté au langage de la gymnastique. - Dépréciation de toutes les valeurs, profession de foi nihiliste, ici titre absurde : M. de Wyzewa n'y regarde pas de si près". (p. 67)
Traduit de longs passages du Crépuscule des idoles. La traduction n'est pas parfaite mais bonne en regard du texte actuel et aussi par rapport à ce qui se publie à l'époque.
Conclut en expliquant que son but est "d'opposer la véritable interprétation et l'humble tirage du Banquet à l'autorité habituelle de la Revue Bleue, aux 80 000 exemplaires du Figaro" (p. 74).

***


19 SAINT ANTOINE, {Variétés. A travers les revues}, in L'Ermitage, mai 1892, p. 333-336.

Note : "En ces temps où grandit terriblement le danger socialiste, on salue avec joie les sauveurs d'où qu'ils viennent ; c'est pourquoi il faut se réjouir de voir connus et aimés les grands individualistes étrangers. Après Ibsen, Nietzsche : la mode est à lui en ce moment". Certes, ajoute-t-il, "il y aurait à redire sur la fameuse antithèse de la morale des maîtres et de la morale des esclaves". Cependant, il s'exclame : "N'importe, l'âme de l'humanité est présentement si veule que quelques injections d'orgueil ne peuvent que lui être utile. C'est à ce point de vue qu'il faut acclamer Nietzsche (...). Hâtons-nous donc de signaler l'article de M. Jean de Néthy dans la Revue Blanche sur Nietzsche, ainsi que la traduction d'une poésie d'Ola Hansson, son disciple" (p. 335).

***


20 GREGH Fernand (signé F.G.), "Petite revue des revues", {Varia}, in Le Banquet juin 1892, p. 125-126.

Signale : "Dans la Revue Blanche, M. Jean de Néthy, après une courte mais fidèle biographie de Nietzsche, résume très nettement les principales idées que le fameux philosophe a exposées dans Zarathustra, identiques d'ailleurs à celles que les deux fragments d'Au-delà du Bien et du Mal (§ 62 et § 260) publiés dans le numéro 2 du Banquet, ont fait connaître à nos lecteurs" (p. 125).

***

 


21 HALEVY Daniel (non signé), {Varia}, in Le Banquet, juin 1892, p. 125-128.

Traduction et publication d'un document, reçu "de source autorisée", qui "rectifie plusieurs inexactitudes commises par un littérateur adroit mais mal informé" :
"1˚ Nietzsche ne se trouve aucunement dans la maison de santé badoise où un ami de M. de Wyzewa prétend l'avoir vu. Il a été placé quelques temps dans une maison de santé en Thuringe ; mais il vit depuis assez longtemps déjà avec sa mère (...). Il est tout aussi pareil à un homme que M. de Wyzewa.
2˚ Il est faux que la quatrième partie d'Ainsi parla Zarathustra soit le dernier ouvrage achevé de Nietzsche. (...).
Au-delà du Bien et du Mal, La Généalogie de la Morale, Le Crépuscule des Faux-Dieux, le Cas Wagner, - ainsi qu'une brochure inédite, traitant le même thème que le Cas Wagner, - sont postérieurs à la quatrième partie de Zarathustra. La couverture de ce dernier porte l'année 1885 comme indication de date, ce que M. de Wyzewa mentionne ; aussi son erreur paraît-elle malaisément saisissable. M. de Wyzewa, tout au long de son article, n'écrit pas une seule fois correctement le nom de Nietzsche ; et de même, au lieu du pasteur Dehler (dont il parle) c'est le pasteur Oehler qu'il faut lire" (p. 126-127). (1)

***


22 HALEVY Daniel (non signé), {Varia}, in Le Banquet, juin 1892, p. 125-128.

Publication de renseignements biographiques adressés par un "savant ami de Frédéric Nietzsche" (p. 127). Courte notice biographique qui se termine en insistant sur les origines de la folie de Nietzsche : "Il avait voulu passer à Turin l'hiver 1888-1889 ; mais dès les premiers jours de janvier 1889, il fut atteint par une cruelle maladie causée par l'usage immodéré de chloral dont il se servait pour calmer ses insomnies... Tous ses ancêtres paternels et maternels furent des gens gais et robustes, dont la plupart atteignirent l'âge de quatre-vingt-dix ans. La famille de Frédéric Nietzsche était d'origine polonaise. Son véritable nom patronymique est Niezky". Halévy termine en remerciant son "correspondant qui préfère, croyons-nous, garder l'anonymat" (p. 127).

***


23 N., {Les revues}, in Revue Blanche tome 2, n˚9, juin 1892, p. 381-384.

Signale l'article de Robert Dreyfus, "La philosophie du marteau en remarquant : "Dans le dernier Banquet, un article de Robert Dreyfus : "La Philosophie du Marteau" qui est à lire... même pour M. de Wyzewa" (p. 382).

***


24 N., {Les revues}, in Revue Blanche tome 2, n˚9, juin 1892, p. 381-384.

Signale la publication des réflexions de Louis Tauxier sur Nietzsche et le Nietzschisme et s'exclame : "déjà!" (p. 383).

***


25 N., {Les revues}, in Revue Blanche tome 2, n˚9, juin 1892, p. 381-384.

Signale dans la Société nouvelle de "très suggestives pensées de l'illustre Nietzsche" (p. 383).


[d] MESNIL Georges, "Dithyrambes et Dionysos", in Société Nouvelle 1, juin 1892, p. 744-750.

Extraits des Dionysos-Dithyramben : comprend six des neufs dithyrambes. (2)

***


26 TAUXIER Louis, "Les Revues du mois : Frédéric Nietzsche. -Le Barrésisme", {Chronique. Vers les autres}, in Revue jeune, juin 1892, p. 39-45.

Réflexions sur Nietzsche à partir de articles du Banquet et de la Revue Blanche (p. 39-43).
Considère que la morale de Nietzsche constitue la partie "la partie la plus importante, le centre, la raison d'être même de ses spéculations" et observe : "La morale de Nietzsche nous intéresse parce qu'elle nous semble représenter à une haute puissance un certain nombre d'idées et de sentiments qui travaillent en ce moment une partie de la jeunesse littéraire française. On sait quelle est cette morale : c'est celle de la libre expansion de l'individu" (p. 40). Estime qu'il s'agit d'une morale vieille comme le monde qui présente notamment de nombreuses ressemblances avec l'éthique de Spinoza (p. 40). Reconnaît en même temps qu'elle est aussi toute contemporaine. Constate et commente : "Nous voyons parmi nos jeunes littérateurs quelques individualistes dont la façon de voir se rapproche beaucoup de celle de Nietzsche. Entendons-nous. Nous avons affaire à des esprits français, généreux de nature, et il est probable que la doctrine du philosophe allemand deviendra chez eux moins dure" (p. 40-41). Trouve des analogies entre la morale des forts et les nouvelles esthétiques "qui ne peuvent s'appliquer qu'aux géniaux et qui n'ont d'autres préceptes que ceux-ci : "Sentez profondément, vivez vraiment, soyez vous ; c'est-à-dire soyez forts, grands, non médiocres de quelque manière que ce soit. C'est bien cela que l'on veut : de la force, de cette force dont on a été si longtemps privé ; on veut des individus, on attend des héros" (p. 41)

***


27 HANSSON Ola, "Les chants d'Öfeg. Poèmes en prose", in Mercure de France, tome 5, n˚30, juin 1892, p. 103-113.

Le traducteur, Jean de Néthy, remarque que quelques poèmes, "connus et traduits en Allemagne, y paraissent une expression lyrique des doctrines philosophiques anarchistes et du personnalisme autoritaire de Nietzsche" (p. 103).

***


28 BARRES Maurice, "La querelle des nationalistes et des cosmopolites", in Le Figaro, 4 juillet 1892, p. 1.

Souligne : "(...) il se publie en Belgique un magazine : La Société nouvelle, [...] qui est bien le plus intéressant avec Nietzsche, Kropotkine, Emerson, Whitman, Gustave Kahn, Brouez, etc, de tous les recueils imprimés en langue française."

***


29 Anonyme, {Le Mois}", in Société nouvelle, 1, 1892, p. 130.

Signale les propos flatteurs de Maurice Barrès dans le Figaro.

***


30 WILLY, "Bayreuth 1892", in L'Echo de Paris, juillet 1892. (3)

A propos du Cas Wagner : "De récents travaux ont appris aux musicographes français le nom de Nietzsche qui, après s'être affiché wagnérien sans mesure, puis antiwagnérien forcené, philosophe aujourd'hui dans une maison de fous (Discite... non temnere divos). La plus curieuse brochure bayreuthophobe de cet aliéné affirme avec une spirituelle mauvaise foi que tous les drames de Wagner reposent sur la Rédemption (...)". (4)

***


31 VALLETTE Alfred (signé A. V.), {Journaux et revues}, in Mercure de France, tome 5, n˚32, août 1892, p. 366-71.

Vallette remarque que Nietzsche et Lombroso ont été les éducateurs de Ola Hansson (p. 370).


[e] NIETZSCHE, "Fragments", in Revue Blanche tome 3, n˚11, août-septembre 1892, p. 95-100.

Traduction signée D. H. pour Daniel Halévy qui explique en préambule : "Dans notre numéro d'avril, nous annoncions un article sur Nietzsche. Mais depuis, les circonstances ont changé : de nombreux articles ont mis le public au courant de la direction générale de la pensée de Nietzsche. C'est sans doute aussi la réponse la plus efficace qui se puisse faire à ceux qui persiste à faire de Nietzsche un nihiliste et un pessimiste" (p. 95).
Explique : "Tous nos extraits sont tirés d'Au-delà du Bien et du Mal, introduction à une philosophie de l'Avenir. Ce livre est divisé en 296 courts chapitres. Chacun de nos extraits formes un de ces chapitres et est précédé de son numéro d'ordre" (p. 95).
Traduction des aphorismes 212, 284, 287, 292, 293, 267, 272 et 56 tirés de Au-delà du Bien et du Mal. Introduction à une philosophie de l'avenir.

***


32 ARREAT Lucien, "Robert Schellwien. Max Stirner und Friedrich Nietzsche, Erscheinungen des modernen Geistes, und das Wesen des Menschen", {Analyses et comptes rendus}, in Revue Philosophique de la France et de l'étranger, tome 34, n˚9, septembre 1892, p. 331-335.

Commence en observant : "L'opuscule de M. R. S. offre un réel intérêt à cause d'abord des deux personnages qu'il met en scène, Max Stirner et Friedrich Nietzsche". Remarque : "Ces philosophes sont peu connus chez nous, malgré les richesses paradoxales et le mérite littéraire qui ont pu donner, en Allemagne, de la saveur à leurs écrits" en signalant : "Une étude, si je ne me trompe, a été pourtant consacrée à Nietzsche dans la Revue Bleue" (note 1, p. 331). Explique que l'auteur marque la place dans l'histoire de ces deux "prophètes audacieux" d'une philosophie individualiste "que lui-même représenterait à son tour, d'une autre manière, en échappant aux contradictions qu'il leur reproche" (p. 331). Résume la pensée de Stirner puis remarque : "La doctrine de Nietzsche est plus difficile à résumer. Il n'a donné que des aperçus et des aphorismes" ; ajoute en note : "Son principal ouvrage a pour titre Jenseits von Gut und Böse (Au delà du bien et du mal). J'apprends, par un article d'un journal allemand, qui lui est très indulgent, que Nietzsche a été frappé, depuis trois années bientôt, d'aliénation mentale, et demeure interné dans un asile. Il est regrettable que M. Schellwien ne nous donne pas de détails biographiques sur les deux auteurs dont il expose les idées" (note 1, page 333). Expose les idées de Nietzsche en expliquant que celui-ci "ne laisse plus debout ni vérité, ni morale, ni droit. (...) Rien n'est vrai, tout est permis. En fait de morale, il n'existe que celle des maîtres et des esclaves. (...) Ce qui porte dommage au maître, cela seul est mauvais en soi. L'élévation du type humain a été l'œuvre de la société aristocratique. Place à la "bête blonde", terrible et vaillante! L'altruisme est un mot vide de sens. Pas de pitié : endurcissez-vous" (p. 333-334). Explique que l'auteur donne raison à Stirner et conclut : "Il suffirait peut-être de parler les théories de Stirner et de Nietzsche dans une autre langue, pour faire voir ce qu'elles contiennent de juste, et en quoi elles n'ont plus aucun sens. Elles marquent une réaction nécessaire contre la tendance à l'avilissement de l'homme et au triomphe de la médiocrité, qu'on dirait parfois être la passion secrète, inavouée, du socialisme et de la démocratie" (p. 335).


[f] DWELSHAUVERS Georges, "Etudes sur Friedrich Nietzsche. I Introduction, in Société nouvelle, octobre 1892, p. 470-481. (5)

Traduction d'une lettre inédite de Nietzsche à Peter Gast. Il s'agit d'une lettre datée du 1er février 1883.
Traduction intégrale et correcte de "De l'homme supérieur", extrait de Zarathustra IV.

***


33 VALBERT G., "Le Dr. Friedrich Nietzsche et ses griefs contre la société moderne", in Revue des Deux Mondes, tome 113, 1er octobre 1892, p. 677-689.

Qualifie d'emblée Nietzsche de détracteur de la société moderne qui "professe un égal mépris pour les réactionnaires et les socialistes" (p. 677-678). Expose la pensée de Nietzsche, plus particulièrement ses idées sur la morale, les femmes et la démocratie en insistant à la fois sur leur violence et sur le charme du style. Remarque : "(...) ; quelques-uns de nos jeunes gens qui savent l'allemand commencent à s'occuper de lui ; je crois savoir qu'ils se proposent de traduire les plus importans de ses ouvrages" (p. 678) en estimant pour sa part : "(...) il est à croire que personne ne lui donnera raison, que chrétiens et libres penseurs, il se mettra tous les partis à dos". Conclut : "M. Nietzsche est un esprit vigoureux, sagace, mais abstrait ; il voit le monde à travers les lunettes d'un idéologue. (...) Nains ou géants, que sont nos courtes et incertaines destinées, si on les compare à celles de l'humanité? Asseyez-vous sur la plage, à la marée montante, et regardez venir les vagues. Quelques-unes sont des montagnes d'eau, et elles déferlent avec un assourdissant fracas ; d'autres, plus modestes, se déroulent doucement, leur clapotis n'est qu'un léger murmure ; c'est à peine si on les a entendues, c'est à peine si le sable les a senties passer, - après quoi toutes ces vagues, les plus orgueilleuses et les plus humbles, celles qu'on entend et celles qu'on entend pas, celles qui jettent sur le rivage une abondante écume et celles qui n'en jettent point, retournent également se perdre dans l'éternel abîme" (p. 689).

***


34 JEANNINE B., "Un moraliste à rebours", in Nouvelle Revue 76, 1892, p. 551-563.

"Tout le monde, à l'heure qu'il est, sait qui est Frédéric Nietzsche" commence l'auteur et il ajoute : "Il n'a pas fallu moins de trois ou quatre avertissements successifs pour attirer définitivement l'attention du public français sur ce nom, dont la consonance desharmonique, l'orthographe bizarre ont quelque chose de l'étrangeté indiscrète d'un nom de réclame" (p. 551). Explique le succès rapide de Nietzsche en Allemagne par le "besoin d'un guide nouveau" et ajoute : "Il était tout trouvé en Frédéric Nietzsche. Un style de pureté classique, une grande précision de pensée, une faculté singulière de retourner au profit de ses idées tout ce qui a été conçu et fait jusqu'à présent, voilà les qualités éminentes de ce philosophe moderne" (p. 552). Ajoute encore : "De plus, sa pensée prend sa source même dans les instincts fondamentaux de la race germanique" et rapporte que "Nietzsche, dans le mystère de sa réclusion, réclusion que ses disciples, ses amis et sa famille, faisaient longtemps passer pour une retraite temporaire et volontaire, nourrissait le culte du jeune Empereur, de cet autoritaire par excellence, dans lequel le philosophe entrevoyait son type de l'avenir, le Uebermensch, l'homme suprême, le héros, l'homme-dieu" (p. 552). Remarque que la réputation extraordinaire de Nietzsche en Allemagne est surtout propagée par de jeunes universitaires (p. 553).
Ecartant les écrits de la dernière période, s'intéresse aux œuvres "appartenant à la période brillante de l'auteur", se proposant de "fixer les grandes lignes de cette littérature décousue, sans enchaînement apparent" (p. 553). Remarque que "ses goûts de démolisseur ont valu à Nietzsche la réputation d'un nihiliste, d'un anarchiste" et ajoute : "Rien n'est moins exact cependant" (p. 559). Pose la question : "Peut-il faire grand mal à ceux qui le lisent et devons-nous regretter la traduction de ses œuvres qu'on nous promet?" et répond : "Nous pensons que non. L'excès même de sa doctrine lui enlève toute force convaincante. Il est impossible de croire en Nietzsche" (p. 562).
Conclut : "Nous ne prétendons pas que les idées de Nietzsche soient absolument nouvelles. (...) Mais nous sommes touchés directement par les doutes, les enthousiasmes et les déceptions de ce chercheur modernes, chez lequel nous retrouvons de nos propres préoccupations. Poussé par son tempérament, par les particularités de sa race, il est arrivé à des conclusions rétrogrades qui choquent tous nos sentiments humains modernes, et personne de nous ne suivra jusque dans ses conséquences extrêmes ce moraliste à rebours ; mais nous lui sommes reconnaissants de certaines perspectives curieuses, de détails pleins de charme qu'il nous a fait voir le long de la route" (p. 563).

***


35 DREYFUS Robert, "La situation en littérature", in Le Banquet, n˚5, octobre 1892, p. 158-160.

Se prononce contre l'importation des littératures étrangères en France à l'exception de celle de Nietzsche (p.159).


[g] NIETZSCHE, "Fragments de Nietzsche", in Revue Blanche tome 3, n˚13, novembre 1892, p. 251-260. Traduits par Daniel Halévy. (6)

Aphorismes 257, 258 et 262 de Au delà... réunis sous le titre "L'aristocratie". Sous le titre "L'âme supérieure" sont réunis les aphorismes 261, 265, 273 de Au delà..., l'aphorisme 314 de Les lueurs de l'aube, et les aphorismes 182, 270 à 275 et 108 de La joyeuse science. Le tout se conclut par un extrait de Ainsi parla Zarathustra, extrait qui provient de "Von der schenckenden Tugend".

***


36 DREYFUS Robert, "Frédéric Nietzsche et Peter Gast", in Le Banquet, n˚6, novembre 1892, p. 161-167.

Tourne Wyzewa en ridicule. A propos de la phrase de Nietzsche, "Je ne connais aujourd'hui qu'un seul musicien qui soit capable de tailler une ouverture à pleins bois, et personne ne le connaît", Teodor de Wyzewa vient d'écrire : "Comme un de mes amis lui demandait quel était ce seul là, Nietzsche lui répondit, avec un parfait sérieux, que c'était lui-même". (p. 161) Robert Dreyfus ajoute aussitôt: "Si elle était vraie, la réponse serait amusante. Mais l'ami de M. de Wyzewa est sans doute celui-là même qui fit jadis à Nietzsche une si longue visite à Nietzsche dans une maison de santé badoise où Nietzsche ne séjourna jamais". (p. 161-162)
A propos de la traduction des œuvres de Nietzsche en français, explique : "Les écrits de Nietzsche vont être peu à peu mis en France à la portée de tous ceux qui n'ont pas le désir ou le loisir de recourir au texte. Et quelle plus éloquente ou plus belle exposition pourrait-on trouver de la doctrine nietzschéenne que celle donnée par la maître lui-même dans Au-delà du Bien et du Mal ou dans Ainsi parla Zarathustra?". (p. 166-167)
Résume le problème ainsi : "Entre les deux interprétations qui lui sont offertes, le public français, qui peut choisir, fera bien de suspendre son jugement" (p. 162). (7)

***

 


37 HALEVY Daniel (non signé), {Varia}, in Le Banquet, n˚6, novembre 1892, p. 191-192.

A la demande des lecteurs, publication d'une bibliographie des publications allemandes sur Nietzsche : liste de huit ouvrages tantôt recommandés, tantôt jugés insignifiants ou curieux, tantôt critiqués. (8)


[B] Le Cas Wagner : un problème musical, traduit par Daniel Halévy et Robert Dreyfus, Paris, Librairie Albert Schulz, 1893, 80 pages, vol. in-16.

Il s'agit de la même version que celle publiée au mois de janvier, cf. [a].

***


38 ERNST Alfred, "Le Cas Wagner - Der Fall Wagner", {Musique}, in Revue Blanche, tome 3, n˚14, décembre 1892, p. 334-336.

Commence par se montrer très satisfait : "Le Cas Wagner - Der Fall Wagner - vient de paraître, élégamment et consciencieusement traduit par MM. Daniel Halévy et Robert Dreyfus" (p. 334). Remarque : "Quelque antipathie que puissent inspirer à un wagnérien les théories de Nietzsche, il y a lieu d'en dire quelques mots à cette place, en toute sincérité" (p. 334). Ajoute aussitôt : "L'écrit de Nietzsche est caractéristique : il veut paraître railleur et profond tout ensemble, et il est seulement curieux et rageur. Rien ne saurait indifférer, venant d'une intelligence aussi vive, aussi amère que celle du philosophe ; mais il est moral de voir que les ennemis d'un maître sont diminués par la grandeur même de celui qu'ils attaquent, et, en l'espèce, de constater qu'un Nietzsche peut descendre à l'étage d'un Paul Lindau" (p. 334).
Se refuse à discuter les idées de Nietzsche sur Wagner, constatant seulement que Nietzsche commet de nombreuses erreurs matérielles. Estime que l'intérêt de l'ouvrage tient seulement au "contraste entre l'esprit de Nietzsche et le génie de Wagner" et que sa lecture montre "quelle est l'idée morale de l'œuvre wagnérienne, quels doivent être les admirateurs de cette œuvre et d'où lui viennent forcément ses ennemis" (p. 335). Souligne que Nietzsche "s'y montre dans toute sa laideur morale" et qu'il n'est "au fond, ni un passionné véritable, ni même un sensuel, mais un voluptueux - les termes ne sont pas synonymes - tout au moins un voluptueux intellectuel, un dilettante, un orgueilleux, un égoïste, un aristocrate dans le sens le plus raffiné, le plus odieux du mot" (p. 335).

Notes

1- Ces rectifications concernent les articles de Wyzewa, cf. n˚5 et surtout n˚13. "pareil à un homme" est souligné
dans le texte.
2- Traduction française réalisée à partir de Nietzsche, Also sprach Zarathustra. Ein Buch für Alle und Keinen.
Vierter und letzter Theil, Leipzig, C. G. Naumann, 1891 [Krummel, I, XIX, p. 108]. Elle comprend six des neufs
dithyrambes que Peter Gast a publiés à la suite de cette quatrième partie de Zarathoustra. Peter Gast a choisi de
laisser de côté trois dithyrambes qui sont une reprise de poèmes qui appartiennent à la quatrième partie de
Zarathoustra : "Nur Narr, nur Dichter", "Unter Töchtern der Wüste" et "Klage der Ariadne" ; cf. Janz, op. cit.,
tome III et OPC, tome VIII, vol. 2, "Note des éditeurs", p. 7.
3- Willy est le pseudonyme d'Henri Gauthiers-Villars (1859-1931), écrivain et critique. Une grande partie de ses
chroniques sont publiées dans Lettres à l'ouvreuse en 1890 et dans Rythmes et rires en 1894.
4- Willy publie quelques mois plus tard un nouvel article sur Nietzsche ; cf. L'Ouvreuse de Willy. Soirées
perdues, p. 263. Cet article n'a pas été localisé. Nous le signalons d'après la préface de Jacques Le Rider ; cf.
"Nietzsche et la France. Présences de Nietzsche en France", in Friedrich Nietzsche, Oeuvres, édition dirigée par
Jean Lacoste et Jacques Le Rider, Paris, Robert Laffont, vol. 1, p. XLII-XLIII.
5- G. Dwelhauvers précise que le fragment traduit tient lieu d'introduction à une étude qu'il compte publier
prochainement. Il ne publiera en fait rien sur Nietzsche avant 1909.
6- Fragments traduits par Daniel Halévy qui précise que le texte est établi selon l'édition allemande de C.G.
Naumann de Leipzig.
7- Second post-scriptum du Cas Wagner.
8- Il s'agit de Ola Hansson, Friedrich Nietzsche. Die UmriBlinien seines Systems und seiner Personlichkeit,
Leipzig, Verlag von E. W. Fritzsch, 1890 [Krummel I, 89a, p. 76-77]. Le même exposé a été publié dans Unsere
Zeit en février 1889 [Krummel, I, 89, p. 76].
Eduard Kulke, Richard Wagner und Friedrich Nietzsche, Leipzig, Verlag von Carl Reissner, 1890 [Krummel, I,
101, p. 86]. Eduard Kulke (1831-1897) est un critique musical.
Dr. Hermann Türck, Nietzsche und seine philosophischen Irrwege, Dresden, D. und V. d. Gloss, 1891 [Krummel
I, 118, p. 98]. Une réédition est publiée en 1894 [Krummel I, 118a, p. 98]. Hermann Türck (1856-1933).
Dr. Max Zerbst, Nein und Ja! Antwort auf Dr. Hermann Türck's Broschüre Friedrich Nietzsche und seine
philosophischen Irrwege, Leipzig, Naumann, 1892 [Krummel, I, 137, p. 110].
Robert Schellwien, Max Stirner und Friedrich Nietzsche, Erscheinungen des modernen Geistes und das Wesen
des Menschen, Leipzig, V. V. C. E. N. Pfeffer, 1892 [Krummel,I, 136, p. 109]. Robert Schellwien (1821-1900)
Hugo Kaatz, Die Weltanschauung Friedrich Nietzsches, Dresden und Leipzig, pierson's Verlag, 1892 [Krummel,
I, 133, p. 108]. Une seconde édition est publiée en 1899 [Krummel, I, 133a, p. 108].
Kurt Eisner, Friedrich Nietzsche und die Apostel der Zukunft, Leipzig, V. v W. Friedrich, 1892 [Krummel, I,
128a, p. 104]. Il s'agit d'une version légèrement remaniée d'un article publié dans Die Gesellschaft en novembre
et décembre 1891 [Krummel, I, 128, p. 103-104]. K. Eisner (1867-1919), rédacteur au Frankfurter Zeitung de
1891 à 1893, collabore au Vorwärts de 1898 à 1905.
Stanislaus Przybyszewski, Zur Psychologie des Individuums. I. Chopin und Nietzsche, Berlin, W. Fontane et Cie,
1892 [Krummel, I, 138, p. 110-111]. Przybyszewski (1868-1927), poète polonais qui a aussi publié en langue
allemande.

 

Autres articles associés à ce dossier

Gustave Thibon, un Nietzsche chrétien

Jacques Dufresne

On a comparé Gustave Thibon à Pascal et Gabriel Marcel a reconnu en lui un Nietzsche chrétien, mais il eut encore plus d’af

Nietzsche Réception en France 1874-1891

Laure Verbaere

Réception de Nietzsche en France de 1874 à 1910.

Nietzsche en Italie - II

Guy Pourtalès


Nietzsche en Italie - I

Guy Pourtalès


Flâneries inactuelles - 2

Friedrich Nietzsche


Flâneries inactuelles - 1

Friedrich Nietzsche


Biographie de Nietzsche

Adolphe Bossert


Nietzsche et l'amour

Remy de Gourmont


La mort de Nietzsche

Remy de Gourmont

Texte écrit à l'occasion du décès de Nietzsche en 1900. Exprime un point de vue "pro-nietzschéen", critique et athée.

À lire également du même auteur

Nietzsche Réception en France 1874-1891
Réception de Nietzsche en France de 1874 à 1910.




Articles récents