L'Agorales synthèses

L'Encyclopédie de L'Agora : une vision organique du monde


Beauté

Voici une pensée de Nietzsche qui résume bien le problème de la beauté tel qu'il se pose dans un contexte où les spectacles se font de plus en plus bariolés et tapageurs pour toucher des sens qui, de plus en plus sollicités, se défendent en s'anesthésiant: 
« C'est à coups de tonnerre et de feux d'artifice célestes qu'il faut parler aux sens flasques et endormis. Mais la voix de la beauté parle bas: elle ne s'insinue que dans les âmes les plus éveillées. Doucement mon bouclier a vibré et a ri aujourd'hui : c'était le frisson et le rire sacré de la beauté! »

La beauté en soi

Car la volonté étant
par la Divinité touchée,
ne peut se trouver payée
qu'avec la Divinité ; 
mais, sa beauté étant telle
qu'elle se voit seulement par foi,
elle la goûte en un je ne sais quoi
qui se trouve d'aventure.

Moi je ne sus où j'entrais,
mais, quand je me vis là, 
sans savoir où je me trouvais,
de grandes choses je compris ;
je ne dirai pas ce que je sentis,
car je demeurai sans savoir
toute science transcendant.

jean de la Croix

***
« Le beau est le nécessaire, qui, tout en demeurant conforme à sa loi propre et à elle seule, obéit au bien. »
« La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer jusqu'à l'âme. »
SImone WeiL, La pesanteur et la grâce, Paris, Librairie Plon, 1947.

(...)

Pourquoi donc aimons-nous tant la beauté ?

Pourquoi donc malgré de nombreuses divergences de nature et de goût, tout être humain est-il attiré par le beau et s’écarte de ce qui lui semble laid? Pourquoi sommes-nous ainsi faits? (…) Pourquoi retourne-t-on sans cesse voir le même chef-d’œuvre, émerveillé chaque fois davantage, si bien que sa beauté « croît »? Pourquoi est-ce la beauté, dit Platon, qui attire le plus l’amour (erasmiôtaton)? (…) Comment comprendre ces propos d’Alain : ‘’La beauté souveraine n’existe nullement en image. Et le grand poète si connu, si familier en ses préparations, étonne toujours par le trait sublime, qui n’existe qu’un moment par la voix, et ne laisse point de sillage.  (…) le printemps ne parle jamais qu’une fois; plusieurs fois c’est toujours une fois (…) Comme la cathédrale, au tournant de la rue, étonne toujours et toujours de la même manière; ou plutôt, il n’y a point de manière, mais une chose infatigable et un sentiment neuf (…) La beauté n’est jamais connue[7]

À quoi tient la beauté ?

Maurice Zundel nous fait la confidence d’une expérience forte qu’il fit à Florence devant la tombe des Médicis : « Et je sais parfaitement bien, je le revivrai jusqu’à la fin de mes jours comme une découverte unique, je sais très bien qu’en regardant les œuvres de Michel-Ange... en me laissant parfaitement faire par elles, je sais bien qu’à un moment donné j’étais pris. J’étais pris par quelqu’un. Je me perdais dans un je-ne-sais-quoi auquel je n’aurais pas pu donner un nom, ce n’était plus l’œuvre de Michel-Ange que je voyais, c’était à travers l’œuvre de Michel-Ange une présence. Cette présence dont, si vous voulez, Platon parle dans Le Banquet. Cette Beauté qui n’a plus de figure, qui n’a plus de visage, qui n’a plus de mains, qui n’a plus de nom, qui est l’horizon de toutes les œuvres d’art, qui est le désir de tous les poètes, qui est la joie de tous les musiciens, cette présence qu’il est impossible de nommer, qui nous envahit tout entier et que je sentais maintenant prendre possession de moi. »  Et je me souviens avec une parfaite netteté que l’impression que j’ai eue ce matin-là était une impression d’une immense liberté, la liberté d’un homme qui prend des vacances de lui-même, qui ne se souvient plus qu’il est là, qui ne se voit plus, qui ne se regarde plus, qui ne s’écoute plus, qui est perdu, perdu dans cette présence qui l’aspire, qui l’appelle, qui le remplit, qui le comble et qui devient vraiment pour lui une respiration... Je sentais que j’étais pris dans un dialogue et que c’était ça la vie. Il y avait là quelqu’un qui m’envahissait tout entier, qui me libérait de moi-même, et qui, en même temps, me faisait entrer dans ma véritable intimité.»

Beauté idéale des Grecs

Winckelmann: le sentiment de la beauté chez les artistes grecs
« Ces ressources multipliées, pour observer la nature dans tous ces mouvements et les aspects divers, mirent non seulement les artistes Grecs en état de représenter toutes ces beautés avec énergie et vérité, mais encore encourageaient le génie à faire un nouveau pas vers la perfection, et à s’élever au-dessus même de la nature réelle. Après avoir contemplé la nature dans ses plus belles formes, ils imaginèrent des formes encore plus belles et plus frappantes; ils acquirent ainsi des idées de beauté supérieurs à celles que la nature elle-même leur avait présentées, et ils les appliquèrent dans leurs ouvrages, non seulement aux différentes parties du corps humain, mais encore au tout considéré sous un seul point de vue. Cette beauté idéale n’avait d’existence que dans leurs sublimes conceptions ; elles n’appartenaient à aucun objet extérieur; mais elle surpassait de beaucoup toutes les idées que les hommes avaient eues jusque là de la beauté.

C’est d’après cette forme idéale de beauté que Raphaël conçut la fameuse Galatée. Cet artiste immortel observe, dans sa lettre au Comte Balthasar Castiglione: "que les différentes parties de la véritable beauté se trouvent rarement unies dans une seule personne, particulièrement dans les femmes; et qu’en conséquence il avait été obligé de donner à sa Galatée les traits d’une beauté idéale, dont le modèle n’existait que dans sa propre imagination.»
 

Le beau et le sublime selon Kant

Le beau, considéré seulement comme l'agréable, serait renfermé dans la sphère des sensations, et soumis par conséquent à la différence des goûts; il ne pourrait mériter cet assentiment universel qui est le véritable caractère de la beauté. Le beau, défini comme la perfection, exigerait une sorte de jugement pareil à celui qui fonde l'estime: l'enthousiasme que le beau doit inspirer ne tient ni aux sensations, ni au jugement; c'est une disposition innée, comme le sentiment du devoir et les notions nécessaires de l'entendement, et nous reconnaissons la beauté quand nous la voyons, parce qu'elle est l'image extérieure de l'idéal, dont le type est dans notre intelligence. La diversité des goûts peut s'appliquer à ce qui est agréable, car les sensations sont la source de ce genre de plaisir; mais tous les hommes doivent admirer ce qui est beau, soit dans les arts, soit dans la nature, parce qu'ils ont dans leur âme des sentiments d'origine céleste que la beauté réveille, et dont elle les fait jouir.

Kant passe de la théorie du beau à celle du sublime, et cette seconde partie de sa critique du jugement est plus remarquable encore que la première: il fait consister le sublime dans la liberté morale, aux prises avec le destin ou avec la nature. La puissance sans bornes nous épouvante, la grandeur nous accable, toutefois nous échappons par la vigueur de la volonté au sentiment de notre faiblesse physique. Le pouvoir du destin et l'immensité de la nature sont dans une opposition infinie avec la misérable dépendance de la créature sur la terre; mais une étincelle du feu sacré dans notre sein triomphe de l'univers, puisqu'il suffit de cette étincelle pour résister à ce que toutes les forces du monde pourraient exiger de nous.»

Sur les ailes de Platon et de Diotime

Mais vers quoi s’élève-t-on ainsi d’insatisfaction en insatisfaction, de dépassement en dépassement, quelle est l’eau qui étanchera cette soif ? Tous les objets beaux participent à des degrés divers de la beauté parfaite, laquelle est la seule réalité qui peut satisfaire le désir. Il faut donc s’élever de la beauté particulière d’un corps à celle que plusieurs corps ont en commun, puis de là jusqu’à la beauté de l’âme, puis de plusieurs âmes, jusqu’à la beauté suprême, laquelle est une présence, non une Idée abstraite.

« O mon cher Socrate ! continua l'étrangère de Mantinée, ce qui peut donner du prix à cette vie, c'est le spectacle de la beauté éternelle. Auprès d'un tel spectacle, que seraient l'or et la parure, les beaux enfants et les beaux jeunes gens, dont la vue aujourd'hui te trouble, et dont la contemplation et le commerce ont tant de charme pour toi et pour beaucoup d'autres que vous consentiriez à perdre, s'il se pouvait, le manger et le boire, pour ne faire que les voir et être avec eux. Je le demande, quelle ne serait pas la destinée d'un mortel à qui il serait donné de contempler le beau sans mélange, dans sa pureté et simplicité, non plus revêtu de chairs et de couleurs humaines, et de tous ces vains agréments condamnés à périr, à qui il serait donné de voir face à face, sous sa forme unique, la beauté divine ! Penses-tu qu'il eût à se plaindre de son partage celui qui, dirigeant ses regards sur un tel objet, s'attacherait à sa contemplation et à son commerce ? Et n'est-ce pas seulement en contemplant la beauté éternelle avec le seul organe par lequel elle soit visible, qu'il pourra y enfanter et y produire, non des images de vertus, parce que ce n'est pas à des images qu'il s'attache, mais des vertus réelles et vraies, parce que c'est la vérité seule qu'il aime ? Or c'est à celui qui enfante la véritable vertu et qui la nourrit, qu'il appartient d'être chéri de Dieu ; c'est à lui plus qu'à tout autre homme qu'il appartient d'être immortel.

 

Beauté de l'univers

Moi qui passe et qui meurs, je vous contemple, étoiles!

La terre n'étreint plus l'enfant qu'elle a porté.
Debout, tout près des dieux, dans la nuit aux cent voiles,

Je m'associe, infime, à cette immensité;
Je goûte, en vous voyant, ma part d'éternité. 

Ptolémée

La beauté de la terre

Pour la première, grâce à Lovelock et à L’hypothèse Gaia, les hommes ont une vision du monde, au sens littéral du terme, à la fois belle et vraie, poétique et vérifiable. Il y a toujours eu de belles visions du monde ailleurs, il y en eut en Occident, celle de Pythagore et celle de Ptolémée par exemple, mais selon nos critères,elles n’étaient vraies que partiellement. Par la suite, la science moderne réduisit l’univers et notre terre elle-même à un jeu de forces.

 

Beauté de la mer ?

La mer, la mer, toujours recommencée!
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sure calme des dieux!

Valéry

Voir la mer a longtemps été un châtiment plutôt qu'une récompense

«Cette eau verte et bleue, dont les vagues sont le sourire ou la colère, ces blondes plaines de sable, ces rochers gris ou jaunes, tout cela existait il y a cent ans, et personne ne le regardait. Devant un spectacle qui enchante jusqu’à l’enivrement les sensibilités d’aujourd’hui, les sensibilités d’hier restaient froides, ennuyées ou mêmes peureuses. Le paysage marin, loin d’être recherché par les hommes, était fui comme un danger ou comme une laideur. Tous les villages anciens, le long des côtes de France, sont situés assez loin de la mer; toutes les vieilles maisons, dans les villes maritimes, tournent le dos à la mer. Les marins eux-mêmes et les pêcheurs s’écartaient de la mer, quand ils n’avaient plus besoin d’elle. Quant à l’homme des terres, il ne s’approchait de la mer qu’avec terreur. Jusque vers 1850, le mont Saint-Michel fut considéré comme à peine bon à loger des prisonniers : on n’y envoyait que ceux dont on redoutait l’évasion.»

 

 

La danse cosmique selon Pythagore

Le mouvement ciculaire des corps divins dont se compose l'univers, et dont le nombre avait été élevé à la décade sacrée par la fictive Antiterre, était appelé une "danse". Au rythme de cette danse sidérale s'ajoutait la grande vague sonore et sans cesse ondulante qui en résultait, et qui est si connue et si souvent citée sous le nom d'harmonie des shpères. Le centre du choeur céleste, le feu universel, parmi beaucoup d'autres noms — tels que ceux de "Mère des Dieux" et de "Citadelle de Zeus" — en portait deux tout à fait significatifs. Il s'appelait "L'autel" et le "Foyer du Tout". De même que les adorateurs entourent l'autel, les astres circulent autour de la source première et sacrée de toute vie et de tout mouvement. Et de même que le foyer constituait le centre de toute habitation humaine et était l'objet d'un culte; de même que la flamme qui brillait sans interruption sur le foyer du Prytanée constituait le centre révéré de toute communauté grecque, ainsi le foyer universel était le Centre du Tout ou du Kosmos. De ce point rayonnent la lumière et la chaleur; là le Soleil emprunte les feux qu'il renvoie aux deux terres et à la lune; telle, la mère de la fiancée, le jour des noces, allume la flamme qui brillera dans la nouvelle demeure à celle qui brille dans la sienne; telle, la colonie nouvellement fondée emprunte son feu au foyer de la métropole. Tous les éléments de la conception hellénique du monde convergent ici: la joie exaltée de vivre, le sentiment d'amour et de respect qu'inspire un Univers pénétré des énergies divines, le sens élevé de la beauté, de la symétrie et de l'harmonie, et par-dessus tout l'intime plaisir que procure la paix de l'État et de la famille. Aussi l'Univers, entouré par le cercle de feu de l'Olympe comme d'un rempart, a-t-il été pour ceux qui le considéraient ainsi en même temps une demeure aimée, un sanctuaire et une oeuvre d'art. On ne s'est jamais, et nulle part depuis, fait du monde une image si élevée et si bienfaisante pour le coeur

Oeuvres

« Was nicht Wunder sein konnte, will Werk werden; was nicht Werk sein konnte, wird Tat.» (Klages) Trois niveaux dans la création: «Ce qui ne saurait devenir un prodige (Wunder) veut devenir une oeuvre (Werk); ce qui ne saurait devenir une oeuvre devient un acte (Tat).»

Notre-Dame de Paris

Je n’ai pas le culte de l’avenir: à mes yeux, 2050 n’est pas un promontoire. Et pourtant, c’est à demain que je pense, au moment où la cathédrale Notre-Dame s’effondre en moi comme à Paris. Effondrement qui fait surgir la nostalgie d’une coopération entre les trois règnes, minéral, végétal, animal, pour construire des vaisseaux destinés à naviguer dans le temps, tout en élevant les regards vers l’éternel.

Au plus beau temps des cathédrales, le XIIIe siècle, l’animal raisonnable était certes le maître d’œuvre, mais il demeurait en symbiose avec les autres règnes, en lui-même et dans son action. En lui-même : ce que rendra manifeste la thèse de Thomas d’Aquin sur l’union intime de l’âme et du corps, figure de l’Incarnation. Dans son action : elle reposait sur une grande familiarité entre les hommes, les bêtes et les plantes :

L'Alhambra

Impressions de voyage de Basile Routier, auteur du texte de l'hymne national du Canada

Lorsque je vis pour la première fois cet Eden, je restai sous le coup d'une émotion indéfinissable. Je cherchais des mots, des images, des figures de rhétorique pour exprimer mes impressions, et je ne trouvais rien. Toutes sortes d'idées plus ou moins exagérées, de visions plus ou moins fantastiques, m'assiégeaient, et quand j'essayais de leur donner une forme, je sentais qu'elle n'était pas au diapason de mon enthousiasme.

 

Le temple d'Éphèse

Nul homme ne me voit sans qu'un dieu l'avertisse;
Mon austère équilibre enseigne la justice;
Je suis la vérité bâtie en marbre blanc;
Le beau, c'est, ô mortel, le vrai plus ressemblant.

Un torse d'Apollon

Nous n'aurons jamais vu sa tête légendaire
Aux yeux mûrs comme des fruits
Mais nous voyons son torse encore incandescent
Flamme vacillante pourtant, mais qui
Perdure et brille.
Rilke
 

Objets

A thing of beauty is a joy forever:
Its loveliness increases; it will never
Pass into nothingness; but still will keep
A bower quiet for us, and a sleep

Une belle chose est pour toujours une joie:
Car sa beauté s'accroît , jamais on ne la voit
Se changer en néant, mais plutõt garantir
Pour nous une tonnelle, un lieu où s'assoupir

John Keats

«Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à la nôtre et la force d'aimer?»
(Lamartine)

 

Les reliques : objets animés

La relique relève de cet animisme que l’on peut réduire à un rapport au monde primitif et désuet mais aussi interpréter comme une forme d‘incarnation au sens large du terme : le souffle et le rayonnement de l’esprit à travers la matière. Vue sous cet angle, la relique, fût-elle un morceau de chiffon, est elle-même une présence vivante qui donne la vie, les symboles vivant de la même vie que les mots et les notes dans un poème ou une mélodie inspirés.

Céramique

«La beauté d'un objet ne se révèle véritablement que dans l'usage qu'on en fait et dans la façon dont on s'en sert. Depuis les temps les plus reculés, les gens font de la poterie. Au-delà des bouleversements politiques, l'histoire de la céramique illustre cette continuité de la relation entre l'homme et ses objets domestiques. L'homme se connaît et se reconnaît dans l'objet qu'il utilise, dans l'image de lui-même qui lui est ainsi transmise. Lorsque, pour boire, je soulève un bol ou un verre avec mes mains, je prends conscience d'un lien immémorial qui me lie aux autres êtres et au monde. Je me perçois à l'intérieur d'une longue tradition qui s'échelonne sur des siècles où le geste devient créateur de beauté. Alors, dans le silence, un ordre naît du chaos par mon geste. Je découvre la beauté.» (S.Saito, revue Critère, No 12, 1975)

Le violon

Jamais, pour évoquer un instrument de musique, la pensée n'en aura aussi bien épousé les qualités.

«Ses lignes sont un poème de grâce: elles tiennent de la femme et de l'amphore; elles sont courbes, comme la vie. Et tant de grâce exprime l'équilibre de toutes les parties, la fleur de la force.

Dans un violon, tout est vivant. Si je prends un violon dans mes mains, je crois tenir une vie. Tout est d'un bois vibrant et plastique, aux ondes pressées : ainsi l'arbre, le violon brut de la forêt, rend en vibrations tous les souffles du ciel et toutes les harmonies de l'eau. C'est pourquoi, il ne faut qu'un rien pour changer la sonorité du violon : le chevalet un peu plus haut ou un peu plus bas, plus étroit ou plus large, et le son maigrit ou s'étouffe, s'altère et pâlit. Le grand Stradivarius en a réglé la forme et la place pour toujours. Les luthiers de Crémone voyageaient dans le Tyrol, pour y choisir les bois les plus purs, les plus belles fibres, et l'érable le plus sonore.

Tout est beau dans le violon, tout a du prix. Aux moindres détails, on reconnaît l'accord de l'instinct musical et d'une raison, d'une étude séculaires. Les tables sont voûtées selon un calcul exquis. L'évidement des côtés est d'une grâce comparable aux plus suaves

Divers

La beauté et la limite

On peut voir dans la limite soit un obstacle à la satisfaction d'un désir, soit une condition de la beauté. Forme, contour, achèvement sont des synonymes de limite et nous aident à comprendre pourquoi limite est synonyme de beauté.

 

De l'inesthétique à une nouvelle éthique

Quels sont les signes d'une néo-modernité qui va sans doute reposer la question de l'essence de l'art et de l'artiste et des rapports entre esthétique et éthique.

 

Synthèses

L'Encyclopédie de l’Agora n’est pas une somme des connaissances établie par une myriade de spécialistes sans grandes affinités entre eux. Elle est une œuvre, celle d’un auteur principal entouré d’amis ayant des affinités intellectuelles avec lui et ébauchant séparément leur propre synthèse. [En savoir davantage]


Beauté

« C'est à coups de tonnerre et de feux d'artifice célestes qu'il faut parler aux sens flasques et endormis. Mais la voix de la beauté parle bas: elle ne s'insinue que dans les âmes les plus éveillées. Doucement mon bouclier a vibré et a ri aujourd'hui : c'était le frisson et le rire sacré de la beauté! » Nietzsche

Christianisme

Selon Marguerite Yourcenar, Marc Aurèle,le sage Marc-Aurèle, le divin Marc, est le Romain de l’antiquité dont il subsiste le plus de sculptures. Preuve qu’il a été le plus  admiré, aimé. S’il est vrai que la qualité d’un amour se mesure à la beauté, à la variété et au nombre des œuvres d’art qu’il a inspirées, le christianisme est une prodigieuse histoire d’amour.

Appartenance

Plus nous avançons sur le chemin de la paix intérieure et de l'intégrité, plus le sens de l'appartenance croît et s'approfondit. Ce n'est pas seulement l'appartenance [...] à une communauté qui est en cause, mais aussi l'appartenance à l'univers, à la terre, à l'eau, à tout ce qui vit, à toute l'humanité. 

Éducation

La perspective historique la plus longue possible est la voie royale pour préciser le diagnostic et trouver les meilleurs remèdes au mal qui frappe l’éducation.

Caractère et personne

La caractérologie, une science en plein essor au début du XXème siècle, semble être aujourd’hui en voie d’extinction. Ne serait-ce pas parce que le caractère des personnes a disparu ? Certains maîtres en cette discipline, dont Ludwig Klages, en avaient prédit l’extinction pour cette raison.

Désengagement

Proche du scepticisme sur le plan intellectuel, la neutralité est aussi proche de l'indifférence sur le plan affectif et de l'indifférentiation sur le plan physiologique.