Bernard Le Bovier de Fontenelle
Le « prudent » et « discret » Fontenelle est taxé par un contemporain d’orgueil approbateur, traité d’homme impassible qui louait pour être loué, d’homme indulgent par vanité, attentif à sa gloire et à ses moindres gestes. Ce fut une façon de sage occupé de son bonheur, mais bienveillant et même secourable. Son intelligence souple et lucide a très bien servi les lettres et surtout les sciences, qu’il sut excellemment rendre accessibles et même attrayantes en gardant l’exactitude. La qualité d’homme de lettres fut relevée par la brillante considération attachée à la personne de cet académicien qui ne fut rien de plus, quoique familier du duc d’Orléans et de Fleury. Comme Voltaire, il exerça la royauté littéraire et mondaine, et, comme lui, il eut une sorte d’universalité, à la fois causeur fêté, poète badin et dramatique, philosophe, critique, historien des idées et géomètre. Ses vues sur la philosophie en poésie, sur l’amour et l’intérêt au théâtre, sur l’histoire, sur le progrès, sont attachantes; et, comme dit Trublet, « la main d’œuvre est toujours bonne chez Fontenelle », quand il ne se travaille pas trop. Fontenelle donna lui-même trois éditions de ses œuvres (1724, 1742, 1752-1757). Nous citerons encore : Œuvres diverses (La Haye, 1728-1729, 3 vol. in-fol.; 3 vol. gr. in-4); Œuvres complètes (Paris, 1758-1866, 11 vol. in-12; 1818, 3 vol. in-8; 1790, 8 vol. in-8; 1824-1825).
source: La grande encyclopédie: inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Réalisée par une société de savants et de gens de lettres sous la direction de MM. Berthelot, Hartwig Derenbourg, F.-Camille Dreyfus [et al.]. Réimpression non datée de l'édition de 1885-1902. Paris, H. Lamirault, [191-?]. Tome dix-septième (Fanum-Franco), p. 756-757.