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Questions vives
Étudiants francophones étrangers en France
Sur les 237 000 étudiants étrangers en France, 76 273 provenaient des États arabes et 41 430 de l'Afrique sub-saharienne, ce qui indique que la proportion des étudiants étrangers en France provenant de la francophonie se situe à 50% environ.

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Ségolène Royal au Québec
Dossier: France

Ségolène Royal
Présentation
Le 19 septembre 2007, Ségolène Royale, en visite au Québec, prononça un discours devant 750 étudiants de l'Université de Montréal. L'événement avait été organisé par le Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal. Voici quelques extraits de ce discours.

Extrait

Enfin, et ça n’est pas le moins important, les questions aujourd’hui en débat au Québec autour de ce qu’on y appelle « les accommodements raisonnables » me paraissent essentielles. Elles interpellent chacun à l’échelle de toutes les nations. Comment assumer la pluralité des origines pour fortifier l’appartenance commune ? Comment lutter efficacement contre les discriminations ? Quels droits et quels devoirs pour les individus et les groupes ? Quelle laïcité ? Comment construire une histoire partagée, quel respect pour les religions, bref, quelle histoire accueillante à toutes les mémoires et toutes les trajectoires, qui soit un point d’appui pour se projeter ensemble vers l’avenir et qui nous unit plutôt que de nous diviser ?


Texte

[...]

Alors de part et d’autre de l’Atlantique, le nom d’une ville et d’un homme témoignent de notre histoire commune, puisque c’est dans la Région que je préside, à Brouage, que naquit Samuel de Champlain et la promesse d’une Amérique française ou d’une nouvelle France. Comme on voudra. C’est du Poitou, des Charentes, puis de Normandie et d’Île-de-France que par centaines, des femmes et des hommes vinrent au-devant des peuples amérindiens pour inventer le Nouveau-Monde. Et aujourd’hui encore, nous devons, face à la mondialisation qui menace, savoir si nous pouvons faire la pire ou la meilleure des choses et donc à nouveau inventer un nouveau monde.

Ainsi, sommes nous, toutes et tous, unis dans le temps, avec nos différences et nos richesses propres. C’est cette habitude du vivre-ensemble solidaire qui est pour notre avenir la plus formidable des ressources. Ce patrimoine commun est un gage de paix. Ensemble, nous en avons la charge et nous pouvons en donner l’exemple pour d’autres parties du monde.

Ensemble, l’année prochaine, nous le célébrerons le 400e, et c’est encore ensemble que nous aurons la responsabilité de l’accroître et de le transmettre. Grâce à cette ténacité, les quelques arpents de neige dont parlait Voltaire ont vu émerger une société moderne dont le dynamisme et l’ouverture sont souvent cités en exemple. Et c’est mérité. Au cours des dernières décennies, la société québécoise a opéré une transformation à la hauteur du pari audacieux qu’avaient tenu les artisans de la Révolution tranquille. C’est cela aussi qu’ensemble nous célébrerons.

[...]

Or je sais aussi que pour certaines élites, en France, promptes à épouser les conformismes dominants, la francophonie serait dépassée, hors de la modernité. Quel contresens ! Je crois, moi, à la modernité de cet espace affinitaire dessiné par le partage d’une langue et la volonté de la défendre, de la promouvoir, dans le concert du monde. Je crois même que notre commune défense de la francophonie préfigure les combats de demain pour une « mondialité » (comme le dit si bien Édouard Glissant) riche de sa diversité linguistique et culturelle, respectueuse de toutes les identités. Le français est, avec l’anglais, la seule langue parlée sur tous les continents : que de fenêtres ouvertes sur le monde ! La langue n’est pas qu’un vernis ou une marchandise, elle est ce qui porte et structure la pensée. Et au risque de vous surprendre, je vous dirais que la monoculture appauvrit la pensée comme elle appauvrit les sols. Et c’est pourquoi je crois qu’il y a un lien d’ailleurs très direct entre le combat culturel et le combat environnemental, c’est-à-dire entre la diversité culturelle et la biodiversité, toutes les deux étant en quelque sorte des sciences du vivant. Antonine Maillet raconte que, jusqu’à Rabelais, la langue française avait un lexique de 100 000 mots. Brutalement, avec Racine, on est tombé à 5 000 mots, où sont passés les autres ? Elle répond au Québec et aux Antilles. Et j’ajoute d’ailleurs en Afrique. Et Antonine Maillet a dit ceci merveilleusement, au fond ces mots qui sont partis ils sont aussi souvent revenus et ils ont enluminé la langue française

[...]

Il nous faut créer, et je souhaite, je le redis ici solennellement, que le sommet francophone d’octobre 2008 à Québec débouche sur des actions concrètes. Par exemple :

  • une université francophone avec des antennes dans les grandes capitales de la francophonie, du nord au sud et d’est en ouest ;
  • un Érasme francophone qui faciliterait entre nos pays la circulation des étudiants ;
  • que les grandes entreprises francophones mondialisées soient sensibilisées non seulement aux enjeux, mais aux atouts compétitifs d’une francophonie assumée ;
  • et enfin la définition d’un contrat politique commun, du nord au sud et d’est en ouest, pour protéger l’environnement et les cultures, c’est-à-dire l’avenir tout simplement du vivant.

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Genre de texte
Conférence
Secteur
Politique
Discipline
Politologie
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