«Au début du XIXe siècle, un mot nouveau s'introduisit dans la langue anglaise; il indiquait le changement de caractère du voyage dans le monde, spécialement du point de vue américain. C'était le mot touriste, formé tout d'abord à l'aide d'un trait d'union:
tour-ist. Notre dictionnaire américain définit maintenant un touriste comme "une personne qui fait un voyage de plaisance" ou "une personne qui fait un voyage, spécialement pour son plaisir". Chose significative, aussi, le mot tour de touriste dérivait du latin
tornus, lequel venait du mot grec désignant un outil qui décrit un tour (le tour du potier). Le voyageur travaillait à quelque chose; le touriste est en quête de plaisir. Actif, le voyageur partait avec énergie à la recherche de gens, d'aventures, d'expériences. Passif, le touriste attend que se produisent les choses intéressantes. Il va voir les curiosités (en anglais:
sight-seeing, expression créée à peu près en même temps puisqu'on la relève pour la première fois en 1847).»
Daniel Boorstin,
L'Image, Union générale des éditions, Collection 10/18, Paris 1971, p. 129.