Changements climatiques: indifférence, ignorance ou déni

Andrée Mathieu

Devant l'accumulation de données scientifiques confirmant l'importance des changements climatiques et notre contribution majeure à ce phénomène, plusieurs se demandent pourquoi les gouvernements et la population ne semblent pas plus pressés d'agir.


Si on en juge par les coupures dans la communication scientifique et la recherche fondamentale, nos Premiers ministres ne s'intéressent à la science que lorsqu'elle participe à la croissance économique. Il faut dire que lorsqu'elle cherche à expliquer le comportement des systèmes complexes que sont le climat, l'économie ou les écosystèmes, la science dérange... Elle nous met devant des vérités qu'on préfère ne pas connaître. Au fond, les élus et les économistes savent bien que la trajectoire que le monde suit présentement nous conduit presque assurément à la catastrophe, mais ils aimeraient bien faire taire ceux d'entre nous qui ne cessent de leur rappeller. C'est tellement plus confortable de se réfugier dans l'ignorance ou la pensée magique, et de pratiquer l'aveuglement volontaire ou l'indifférence devant les souffrances infligées par nos politiques simplificatrices...

L'ignorance1

On a invité des citoyens à choisir parmi certains énoncés au sujet des changements climatiques ceux qui représentaient davantage leur pensée; près de 60% ont choisi l'une ou l'autre des réponses suivantes: «jusqu'à ce que nous ayons la certitude, nous ne devrions pas adopter des mesures qui risquent de compromettre l'économie», ou «leurs effets seront graduels, alors nous pouvons nous attaquer au problème graduellement». Ces croyances, bien souvent implicites, au sujet du réseau de causes et d'effets qui détermine le fonctionnement d'un système complexe sont à l'origine des politiques «attentistes» adoptées par nos gouvernements.

Les politiques publiques actuelles fonctionnent bien dans les systèmes simples où les délais entre la détection d'un problème, l'application de mesures correctives et les effets de ces mesures sont très courts. Mais nous avons de plus en plus souvent affaire à des systèmes très complexes aux dimensions multiples, qui possèdent une dynamique comportant de longs délais dans la chaîne reliant les causes et leurs effets, des amplifications (effets boule de neige) et des non-linéarités (effets non graduels) qui peuvent entraîner des changements de régime subits, persistants et très coûteux, comme dans le cas du climat. Il suffit de citer la modification de la couverture glacée, du niveau et de l'acidité des océans, des patterns de précipitations, de la productivité agricole, de la distribution des espèces animales et végétales, du taux d'extinction des espèces et de l'incidence des maladies.

Dans un réseau complexe de causes et d'effets, il n'est généralement pas facile d'isoler un facteur à cause de toutes les interrelations présentes dans le système. Ainsi, certains ont été tentés de mettre le réchauffement climatique sur le dos de l'activité solaire. Mais «que le soleil ait un impact sur la montée du thermomètre n'empêche en rien le CO2 que nous envoyons dans l'atmosphère d'être devenu, depuis cinquante ans, le facteur dominant» (Science et Vie, avril 2015, p. 51).

Nous comprenons mal les systèmes complexes, notamment le comportement des flux et des stocks, notion particulièrement importante dans le cas des changements climatiques. Le professeur John Sterman du MIT (Massachussetts Institute of Technology) utilise une métaphore efficace pour illustrer ce point. Imaginons que l'atmosphère soit une baignoire alimentée par un robinet et vidée par un drain (une vraie baignoire quoi...). L'eau qui entre dans la baignoire représente nos émissions de CO2 et l'eau qui s'en échappe représente la proportion de ce CO2 qui est capté par les puits de carbone. Or, selon Sir John T. Houghton, médaillé Albert-Einstein qui a dirigé les évaluations scientifiques du GIEC, nos émissions de CO2 sont grosso modo le double de ce qui est éliminé par les processus naturels (absorption par la biomasse, les océans et autres puits de carbone). Autrement dit, la «baignoire» se remplit deux fois plus vite qu'elle ne se vide; elle va déborder, c'est évident. Mais ce n'est pas tout. À mesure que le climat se réchauffe, les puits de carbone deviennent de moins en moins efficaces. On se retrouve donc avec un «drain» dont la taille diminue à mesure que la baignoire se remplit... Or, pour stabiliser le niveau d'eau dans la baignoire, il faut que la quantité d'eau qui arrive soit égale à celle qui s'en échappe. Puisque nos émissions de CO2 sont le double de la capacité d'élimination des puits de carbone, et qu'en plus cette capacité tend à diminuer à mesure que le climat se réchauffe, cela implique que nos émissions doivent être réduites de plus de la moitié pour seulement espérer stabiliser leur concentration (le niveau de l'eau dans la baignoire). Il faut bien comprendre que pour toute réduction inférieure à 50% la «baignoire» va continuer à se remplir plus vite qu'elle ne se vide et on va s'approcher de plus en plus vite du point où elle va déborder, c'est-à-dire le point où nous risquons de provoquer un changement irréversible du climat.

Vous pensez sûrement que les experts consultés par les élus comprennent ce qui précède. Rien de moins certain... Une étude conduite parmi les étudiants gradués du prestigieux MIT, dont les 3/5 provenaient des sciences, du génie, des mathématiques ou de la médecine, et les autres, d'un échantillon des sciences sociales, principalement des sciences économiques ou du MBA, a révélé que 63% de ces diplômés d'études supérieures ne comprenaient pas la dynamique du climat. Ils ont confondu la stabilisation des émissions de CO2 avec celle de la concentration de CO2 dans l'atmosphère...

Alors vous comprendrez mon inquiétude quand j'ai lu le paragraphe suivant dans le Journal de Montréal du 13 mars (source: AFP): «Les émissions mondiales de gaz carbonique en provenance du secteur de l'énergie ont stagné l'an dernier, alors même que l'économie mondiale était en croissance, a annoncé vendredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qualifiant cette nouvelle de "très bonne surprise"»!!!

Pensée magique

Les élites dirigeantes occidentales, comme la majorité des économistes, ne peuvent plus concevoir une prospérité qui ne serait pas liée à la croissance économique. Or selon Jeff Rubin, ancien responsable des marchés mondiaux à la banque CIBC, «la mauvaise nouvelle dans le rapport énergétique de BP (World Energy Statistical Review 2010) est que la croissance économique mondiale n'a jamais été aussi dépendante du pétrole». Pas étonnant que nos gouvernements soient si pressés d'exploiter l'or noir... Mais le problème c'est que le rendement énergétique du pétrole est décroissant. Le rendement énergétique net est un concept largement ignoré au Québec. On le doit à Charles A. S. Hall, professeur émérite d'écologie systémique et d'économie biophysique à l'université d'état de New York. Ce rendement énergétique, ou retour sur investissement énergétique (EROI), se définit comme «la différence entre la quantité d’énergie requise pour produire un type d’énergie et la quantité d’énergie effectivement obtenue et utilisable au terme du processus de production».

Dans un important mémoire2 déposé à la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec, Me Hugo Tremblay résume bien la situation: «Le développement économique exceptionnel de l'Occident depuis la fin du 19ème siècle repose en bonne partie sur le rendement énergétique élevé du pétrole. Cependant, le rendement énergétique du pétrole et des autres énergies fossiles diminue depuis plusieurs années». Au début, les coûts d'extraction croissent lentement mais la hausse connaît une poussée soudaine quand on doit passer des ressources conventionnelles aux ressources non conventionnelles. «Le niveau actuel de développement des sociétés occidentales repose sur un rendement énergétique minimal. Le rendement énergétique des hydrocarbures non conventionnels semble avoisiner ce seuil minimal, et pourrait même se situer en dessous de celui-ci dans certains cas». La croissance infinie fondée sur le pétrole est donc une utopie.

Le déclin du rendement énergétique de l'or noir «peut expliquer certains développements économiques récents, y compris les variations du prix du pétrole et l'attachement aux politiques d'austérité budgétaires. Ce déclin laisse anticiper un tassement permanent de la croissance économique»3. Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), n'est pas plus optimiste à l'égard de la croissance: «Il y a six mois, j'avais mis en garde contre le risque d'une nouvelle médiocrité, c'est-à-dire une faible croissance pendant longtemps. Aujourd'hui, on doit empêcher que cette nouvelle médiocrité ne devienne une nouvelle réalité», a lancé Madame Lagarde dans un récent discours à Washington (Le Devoir, 10 avril 2015).

Pour de nombreux économistes, ce n'est pas l'énergie mais l'innovation technologique qui est la clé de la croissance économique, comme en témoigne la réplique de Youri Chassin et Germain Belzile de l'Institut économique de Montréal (IEDM) au Manifeste pour un Élan global («Sans carburant, pas d'élan», Le Devoir, 9 avril 2015): «La croissance économique "infinie" grâce aux hydrocarbures est effectivement impossible. Cependant, toute l'histoire économique montre à quel point la créativité, l'inventivité et la détermination humaines, elles, sont sans limites. La solution est dans l'innovation, beaucoup plus abstraite qu'une politique-cadre contraignante, mais beaucoup plus efficace».

Pour Gail Tverberg4, actuaire spécialisée dans le domaine de l'énergie, les problèmes de pollution constituent un coût indirect à l'extraction des combustibles fossiles et des autres matières premières. Nous devrions donc inclure les dépenses de mitigation des dommages aux coûts d'extraction de la ressource. Selon l'actuaire, il est généralement possible de compenser une faible augmentation des coûts d'extraction du pétrole par l'innovation technologique et les mesures d'efficacité énergétique. Mais plus les coûts d'extraction des matières premières augmentent, plus on a besoin de la technologie pour faire en sorte que le prix des marchandises demeure compatible avec la capacité de payer des consommateurs. Et la recherche et le développement technologiques sont loin d'être gratuits...

Selon Thomas Homer-Dixon, politologue à l'université de Toronto et auteur reconnu, «l'imagination fera défaut et la complexité des problèmes ne permettra pas aux sociétés de développer les outils nécessaires pour s'adapter»5. Plusieurs facteurs comme la croissance démographique, le fossé croissant entre riches et pauvres, l’instabilité financière, la prolifération des armes, la disparition des forêts et des pêcheries, et les changements climatiques viendront pousser notre système en dehors de la gamme des conditions pour laquelle il est de plus en plus subtilement réglé. «En mettant en œuvre de nouvelles solutions complexes nous allons buter sur le problème des rendements décroissants - juste au moment ou nous allons être à court d’énergie bon marché et abondante»6. Alors une croissance économique basée sur l'innovation technologique relève autant de la «dictature de la pensée positive» (ou pensée magique), que ce qu'on reproche aux auteurs du Manifeste pour un Élan global.

Dans son chapitre intitulé «Quand l'État voit la vie en rose», Marie-Claude Élie-Morin fait cette mise en garde: «L'une des incarnations les plus détestables de la dictature de la pensée positive est la croyance extrêmement répandue, chez nos élites politiques, que le néolibéralisme est la voie royale vers la "création de richesse" et l'épanouissement collectif»7. «Au Québec, le gouvernement actuel (comme certains de ceux qui l'ont précédé, disons-le), n'hésite pas à se qualifier de "réaliste" et à dépeindre ceux qui voudraient conserver nos programmes sociaux comme des idéologues dogmatiques ou des inconscients. Mais ce gouvernement est en proie à sa propre utopie quand vient le temps d'appuyer des projets d'exploitation gazière ou minière dont les éventuels bénéfices financiers sont aussi douteux que les coûts écologiques sont indubitables»8. «Face aux défis que l'humanité devra affronter dès demain (à défaut de l'avoir fait hier), la pensée positive est donc un handicap mortel»9.

Aveuglement volontaire

Nous ne pouvons plus faire l'économie d'un constat réaliste de la situation. C'est ce que nous attendons également de nos élites politiques et économiques. Selon Yaneer Bar-Yam, directeur du Complex Systems Institute de Cambridge au Massachusetts: «Pour piloter une hiérarchie, les dirigeants ne peuvent pas être moins sophistiqués que le système qu'ils pilotent»10. Alors pour «piloter» un système complexe dans un monde où tout est interconnecté, il faut comprendre la structure et les comportements caractéristiques des systèmes complexes. «La connaissance des problèmes clés du monde, des informations clés concernant ce monde, si aléatoire et difficile soit-elle, doit être tentée sous peine d'infirmité cognitive. La connaissance pertinente doit affronter la complexité. (...) Les développements propres à notre ère planétaire nous confrontent de plus en plus souvent et de plus en plus inéluctablement aux défis de la complexité. (...) Et cela d'autant plus que le contexte, aujourd'hui, de toute connaissance politique, économique, anthropologique, écologique... est le monde lui-même», écrivait Edgar Morin dans un document présenté à l'UNESCO11.

«À l'heure où le gouvernement du Québec envisage d'autoriser des projets d'oléoducs de pétrole issu des sables bitumineux et de lancer le Québec sur la voie de l'exploitation pétrolière, le monde se dirige tout droit vers une crise climatique aux conséquences potentiellement dévastatrices» peut-on lire dans un document de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)12.

La communauté internationale s'est donné comme objectif de limiter le réchauffement climatique à 2oC par rapport à l'ère préindustrielle, une mesure apparemment plus facile à comprendre par le public et les décideurs que la concentration de CO2 dans l'atmosphère. Pourtant, «une hausse de 2oC sera accompagnée d'un climat significativement différent de celui que nous connaissons aujourd'hui et nécessitera des mesures d'adaptation (...) pour éviter un changement climatique potentiellement dangereux» (www.lemonde.fr, 7 mars 2014).

Le «budget carbone» est une mesure de la quantité maximum de CO2 qui peut être émise dans l'atmosphère au cours d'une période donnée si on veut éviter que le réchauffement climatique ne dépasse le seuil «sécuritaire» de 2oC. Selon l'IRIS, «le calcul du budget carbone permet de réaliser pleinement l'ampleur du défi climatique pour le Québec. En effet, pour respecter son "espace atmosphérique", le Québec doit réduire ses émissions de CO2 de 3,6% en moyenne, et cela pour chaque année entre 2000 et 2100. Cela implique une réduction de moitié des émissions dès 2025, par rapport au niveau de 2000»13. Pour Youri Chassin et Germain Belzile, «Le coût de telles mesures serait exorbitant». Alors aucun politicien ne veut envisager cette réduction sérieusement car il craint – sans doute avec raison, malheureusement – que le public ne juge ces propositions inacceptables. On pratique donc ce qui ressemble de plus en plus à de l'aveuglement volontaire et on se fait croire qu'on peut développer les hydrocarbures de façon durable et «responsable»

Indifférence

Est-il vraiment «responsable» d'exploiter les hydrocarbures quand les impacts du changement climatique sont déjà observables, comme le confirme le cinquième rapport du groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (GIEC), publié le 31 mars 2014? On y recense sécheresses, inondations, maladies, migrations, pénuries alimentaires, risques de conflit, etc.

J'étais en Nouvelle Zélande quand le super cyclone Pam s'est abattu sur les archipels du Vanuatu, des Tuvalu et des Kiribati. Les scènes de désolation extrême qu'on nous a montrées à la télévision étaient franchement à arracher le cœur! Non seulement ces braves gens ont-ils perdu leurs maisons, mais ils ont également perdu les matériaux locaux pour en construire de nouvelles, ainsi que toutes leurs récoltes et même leur approvisionnement en eau potable. «Ce monstrueux cyclone est le pire qui ait jamais ravagé notre pays, a déclaré le président du Vanuatu. Nous sommes un peuple travailleur et résistant mais le coup est dur»14. «Actuellement (mi-mars), il fait chaud et humide au Vanuatu, ce qui est inhabituel à cette période de l'année. Dans le même temps, nous observons la montée des eaux, qui se traduit par une érosion des côtes, a ajouté le ministre chargé de la gestion des catastrophes naturelles.» Furieux, le président des Seychelles a appelé la communauté internationale à «se réveiller"». «Le cyclone Pam est une manifestation claire du changement climatique que certains continuent de nier, a-t-il dit. Aujourd'hui, c'est le Pacifique-Sud, demain ce pourrait être nous»15 a rappelé le chef de l'État de cet archipel de l'océan Indien.

Le niveau de souffrance de ces gens est inimaginable par quiconque n'a jamais vécu un tel événement. «Dans les magasins, on a acheté tout ce qu'on pouvait. L'eau est contaminée, donc on ne peut pas la boire. On commence à avoir un peu mal au ventre parce qu'on mange des légumes, des fruits et de la viande un peu trop vieillis. On se sent tellement isolé, c'est incroyable le feeling. Y a plus rien, tout est parti, y a plus rien... Le soir on se couche, on a une chandelle puis c'est tout... y a personne». En entendant ça, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que mon mode de vie occidental, et les décisions irresponsables qui sont prises pour le maintenir, est à l'origine de cette incursion de l'enfer au paradis...

Les gouvernements de ces pays devront se résigner à emprunter pour reconstruire et repartir leur économie, ou alors ils devront envisager un chômage galopant, un accroissement de la pauvreté et des investissements inadéquats en santé et en éducation. Le FMI s'est dit prêt à aider «à reconstruire l'économie dans les mois qui viennent»16, ce qui aura pour conséquence de faire croître la dette nationale des archipels...

Dans son message pour le carême 2015, le Pape François a parlé de «mondialisation de l'indifférence», montrant par là la dimension politique de la responsabilisation personnelle: «Il arrive que, quand nous allons bien et nous sentons à l'aise, nous oublions sûrement de penser aux autres, nous ne nous intéressons plus à leurs problèmes, à leurs souffrances et aux injustices qu'ils subissent... alors notre cœur tombe dans l'indifférence: alors que je vais relativement bien et que je suis à l'aise, j'oublie ceux qui ne vont pas bien». En 1984, un autre pape, Jean-Paul II, avait tenu des propos semblables: «Il s'agit de péchés tout à fait personnels de la part de ceux qui suscitent ou favorisent l'iniquité, voire l'exploitent; de la part de ceux qui, bien que disposant du pouvoir de faire quelque chose pour éviter, éliminer ou au moins limiter certains maux sociaux, omettent de le faire par incurie, par peur et complaisance devant la loi du silence, par complicité masquée ou par indifférence; de la part de ceux qui cherchent refuge dans la prétendue impossibilité de changer le monde; et aussi de la part de ceux qui veulent s'épargner l'effort ou le sacrifice en prenant prétexte de motifs d'ordre supérieur. Les vraies responsabilités sont donc celles des personnes. Une situation – et de même une institution, une structure, une société – n'est pas, par elle-même, sujet d'actes moraux; c'est pourquoi elle ne peut être, par elle-même, bonne ou mauvaise»17. Mais nul besoin d'être religieux pour comprendre que, dans le contexte des changements climatiques, l'égoïsme économique et le carriérisme politique ne sont pas au service du bien commun...

Notes

1. Cette section est tirée de l’étude de John D. Sterman et Linda Booth Sweeney Understanding Public Complacency About Climate Change www.mitsloan.mit.edu
2. Me Hugo Tremblay, mémoire intitulé "Présentation du rendement énergétique net comme principe directeur d'une politique énergétique québécoise" www.mern.gouv.qc.ca
3. Ibid.
4. Blogue de Gail Tverberg: www.ourfiniteworld.com
5. www.reporterre.net/La-faille-de-notre-civilisation-Sa
6. Ibid.
7. Marie-Claude Élie-Morin, La dictature du bonheur, VLB éditeur, 2015, p. 99
8. Ibid., p. 100
9. Ibid., p. 111
10. Le Temps, 17 mars 2015
11. Edgar Morin, Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur, pp. 15 - 17.
12. Le budget carbone du Québec, décembre 2013
13. Ibid.
14. fr.canoe.ca, 16 mars 2015
15. Ibid.
16. Ibid.
17. www.institut-montalembert.fr/dse/mondialisation-de-lindifference-715/

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