L'uranium appauvri dans les munitions et blindages de l'armée américaine

Bureau des programmes d'information internationale
Communiqué faisant état d'un rapport du Département américain de la Défense en date du 14 mars 2003. Défend l'utilisation de l'uranium appauvri dans un contexte militaire et nie les allégations sur les problèmes de santé qu'une telle utilisation pourrait entraîner.
L'utilisation d'uranium appauvri dans des munitions conçues de façon à percer le blindage d'un char ou dans la fabrication du blindage des chars d'assaut de type M-1 Abrams a donné à l'armée des Etats-Unis un avantage définitif sur les Irakiens durant la guerre du golfe Persique de 1991, et ce serait encore le cas aujourd'hui, affirment des responsables du ministère américain de la défense.

L'uranium appauvri est un métal dur que l'armée préfère au tungstène, matériau plus souple et plus léger, parce qu'il ne se déforme pas et que, lorsqu'il est utilisé dans des munitions, il s'affile en traversant le blindage de sa cible.

L'armée de terre comme l'armée de l'air l'ont utilisé durant la guerre du Golfe. L'armée de terre l'a utilisé aux fins de munitions pour ses chars d'assaut M-1 Abrams et de blindage, et l'armée de l'air l'a utilisé comme munition dans ses bombardiers A-10. Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont déjà acquis de l'expérience dans l'utilisation de l'uranium appauvri.

L'armée le préfère parce que "nous pouvons toucher l'adversaire, mais il ne peut rien contre nous", affirme le colonel Jim Naughton. "Cela nous a donné un énorme avantage" durant la guerre du Golfe, a-t-il déclaré lors d'un briefing organisé au Pentagone (ministère de la défense) le 14 mars.

L'uranium appauvri a également été utilisé dans les conflits dans les Balkans et au Kosovo.

Son utilisation a cependant suscité des protestations de la part de ceux qui considèrent que les résidus d'uranium appauvri peuvent avoir des effets néfastes sur les êtres humains et polluer l'environnement.

Cependant, plusieurs études indépendantes menées par le Bureau du Programme des Nations unies pour l'environnement, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Commission européenne, le Parlement européen et la Société royale du Royaume-Uni n'ont trouvé aucun lien
entre l'utilisation d'uranium appauvri et des maladies. Plusieurs études du ministère de la défense sont parvenues aux mêmes conclusions.

Cela n'a pas empêché les responsables irakiens de prétendre que dans le sud de l'Irak, près de Bassora, les enfants étaient malades du fait de l'uranium appauvri qui avait été utilisé en 1991. Il ne fait peut-être aucun doute que les enfants sont malades, mais de toute façon aucun uranium appauvri n'a été utilisé dans la région, affirme le Dr Michael Kilpatrick, un spécialiste des questions de santé du ministère de la défense. M. Kilpatrick, qui participait à ce briefing en compagnie du colonel Naughton, a ajouté qu'il n'y avait eu aucune bataille de chars à proximité de Bassora et qu'en conséquence l'uranium appauvri ne pouvait pas être un facteur de l'équation.

Il a également souligné que des responsables de l'OMS s'étaient rendus dans cette région et avaient offert d'étudier les symptômes des enfants, mais que le gouvernement irakien avait refusé.

M. Kilpatrick est plutôt d'avis que les Irakiens continuent de soulever cette question dans l'espoir que l'uranium appauvri ne sera pas utilisé dans un autre conflit avec des forces coalisées.

Ceux qui cherchent à interdire les armes nucléaires ne souhaitent pas non plus enterrer la question. "L'uranium appauvri ne constitue pas une arme nucléaire. Ce n'est pas non plus une substance dangereuse", a affirmé M. Kilpatrick.

L'uranium appauvri a en fait de nombreuses utilisations commerciales qui sont toutes sans danger. Il sert par exemple pour faire des diagnostics dans les hôpitaux, et entre dans la fabrication des gouvernails de navires et de certaines pièces d'avion.

Il se forme également naturellement. M. Naughton a expliqué qu'on en trouvait, par exemple, des concentrations élevées en Floride. On en trouve même des traces dans l'urine humaine. Selon les experts, il n'a aucun effet néfaste.

Cela s'est même confirmé dans le cas de 90 anciens combattants de la guerre du Golfe qui ont été touchés par des munitions à l'uranium appauvri lorsque, par mégarde, ils ont été attaqués par des
compatriotes. Certains de ces anciens combattants ont toujours des particules d'uranium appauvri dans leur chair.

Aucun d'eux, a expliqué M. Kilpatrick, et ce n'est pas faute de leur faire passer des examens, ne manifeste de signes de maladie rénale, de cancer ou de leucémie qui serait le résultat d'une exposition à l'uranium appauvri.

Même au Koweït, où l'on a utilisé de l'uranium appauvri contre les chars irakiens, on ne décèle pas de concentrations supérieures à la normale dans le sol, a affirmé M. Kilpatrick.

Le colonel Naughton a affirmé qu'il n'avait jamais rencontré personne, au sein de l'armée des Etats-Unis, qui avait peur d'utiliser de l'uranium appauvri.

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