Le pergélisol risque de disparaître dans l'Arctique d'ici à 2100

Bureau des programmes d'information internationale
Nouvelle étude du Centre national de recherche atmosphérique des États-Unis.
Le réchauffement de notre planète risque de faire fondre les trois premiers mètres de la couche de sol dont la température est constamment inférieure à zéro degré Celsius dans l'hémisphère Nord, ce qui aura des conséquences sur les écosystèmes et endommagera aussi bien les bâtiments que les routes au Canada, en Alaska et en Russie, indique une étude effectuée par le Centre national de la recherche atmosphérique (« National Center for Atmospheric Research » ou NCAR), de Boulder (Colorado).

Des simulations réalisées par ce centre montrent que plus de la moitié des zones de pergélisol pourrait fondre d'ici à 2050 et que cette proportion pourrait atteindre 90 % en 2100. Cette étude a été financée par la Fondation nationale des sciences ainsi que par le ministère de l'énergie des États-Unis.

Selon le communiqué de presse que le NCAR a diffusé le 19 décembre, les spécialistes s'attendent à ce que la fonte du pergélisol s'accompagne d'une augmentation des eaux de ruissellement allant dans l'océan Arctique ainsi que d'un accroissement des émissions de gaz carbonique dans l'atmosphère.

La nouvelle étude est à la première à examiner l'état du pergélisol au moyen d'un modèle informatique global portant sur les interactions entre l'atmosphère, l'océan, la glace terrestre et marine et comprenant aussi un modèle qui tient compte du gel et du dégel du sol.

Environ un quart de la superficie de l'hémisphère Nord se compose de pergélisol, que l'on définit comme un sol dont la température reste inférieure à zéro degré Celsius pendant au moins deux ans.

La couche supérieure du pergélisol, dont l'épaisseur peut aller de quelques centimètres à plusieurs mètres, dégèle en été et regèle en hiver. La couche inférieure reste toujours gelée.

La couche supérieure, dite aussi couche active, varie en fonction des changements climatiques et s'accroît en profondeur lorsque la température de l'air augmente. La couche profonde du pergélisol n'a jamais fondu depuis la dernière époque glaciaire, il y a plus de 10.000 ans, et le réchauffement de notre planète n'aura guère d'incidence sur elle au cours de notre siècle.

Le récent réchauffement cause la dégradation de grandes zones de pergélisol dans le centre de l'Alaska. Le sol s'effondre à certains endroits lorsque la glace qu'il contient fond, déformant les routes, déstabilisant les bâtiments et faisant pencher les arbres dans les forêts. En Sibérie, certaines usines ont signalé des dommages importants.

L'aggravation de ce phénomène pourrait également entraver les migrations périodiques d'animaux tels que les rennes et les caribous.

Les auteurs de l'étude mettent aussi en évidence les problèmes que la fonte du pergélisol pourrait causer en raison de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre. En effet, le pergélisol contient quelque 30 % de tout le gaz carbonique accumulé dans les sols à travers le monde. Sa fonte pourrait entraîner des émissions de méthane ou de gaz carbonique de grande ampleur en plus de celles produites par la combustion des combustibles fossiles.

Le gouvernement des États-Unis a consacré plus de 5 milliards de dollars à la recherche en vue de mieux comprendre les causes des changements climatiques et de mettre au point des techniques susceptibles de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le domaine énergétique.



Le pergélisol risque de disparaître dans l'Arctique d'ici à 2100 (Actualités de Washington, 28 décembre 2005)
Diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/francais/

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