La lumière et la guerre
Samedi le 20 mars 1999
Le philosophe doit reconnaître que la guerre ne saurait être arrêtée par la culture. Mais son «peut-être» rejoint la naïveté de ceux qui pensent le contraire. C'est ainsi qu'à la fin de sa vie,
Yehudi Menuhin disait avoir pensé, lorsqu'il avait 7 ans, que s'il jouait suffisamment bien du violon, il pourrait mettre fin à la guerre.
La méditation sur l'exemple du sage Solon aurait-elle empêché telle ou telle guerre fratricide d'hier ou d'aujourd'hui? Peut-être pas. Mais, sous prétexte que son efficacité n'est pas garantie, faut-il renoncer à la seule chose dont on ait lieu de croire qu'elle puisse faire obstacle à la violence: la lumière, la chaude lumière qui rayonne des êtres épris de justice?