Le retour des Jeux Olympiques en Grèce peut-il inspirer un retour à la Nature ?
Lorsque la XXVIIIème Olympiade ouvrira ses portes cette semaine à Athènes, l'attention du monde entier se portera aussi bien sur la performance des athlètes que sur les organisateurs des Jeux.
Ces dernières années, l'environnement a gagné une place importante au sein du Mouvement olympique. Le Comité international olympique (CIO) reconnaît officiellement l'environnement comme la troisième dimension de l'Olympisme, aux côtés du sport et de la culture. Les questions environnementales font aujourd'hui partie intégrante du processus d'évaluation et de sélection des candidatures.
"Le retour des Jeux Olympiques à Athènes, où ils sont nés il y a plus de 2000 ans, a réveillé l'intérêt porté à la dimension historique de la compétition", note Klaus Toepfer, le Directeur Exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). "Le respect de la nature était un élément clé pour la civilisation grecque antique."
"Lors des Jeux antiques, les vainqueurs recevaient une couronne d'olivier. La couronne de rameaux d'oliviers demeure à ce jour un emblème olympique, nous rappelant le lien précieux entre l'humanité et l'environnement naturel que nous devons apprendre à mieux sauvegarder et à mieux honorer", a-t-il ajouté.
Dans le contexte de son Programme "Sport et Environnement", le PNUE a signé le 3 juin dernier avec le Comité d'organisation des Jeux Olympiques à Athènes (ATHOC), un mémorandum de collaboration visant à mettre en oeuvre une série d'activités de sensibilisation du public.
Une campagne de propreté et de recyclage des déchets, parrainée par le PNUE et ATHOC, est en cours sur les écrans de la télévision grecque et continuera sous différentes formes au cours des Jeux. Des brochures seront distribuées dans divers sites tout au long des Jeux Olympiques, avec l'intention de souligner le lien étroit qui existe entre le sport et l'environnement.
ATHOC s'est également engagé à présenter une compilation des "Défis et réussites environnementaux" des Jeux Olympiques et Paralympiques d'Athènes. Cette compilation constituera un rapport détaillé sur le bilan environnemental de tous les aspects des Jeux Olympiques - y compris des évaluations spécifiques concernant chacun des sites.
Selon M. Toepfer : "Il est important que les Jeux de 2004 préparent le terrain pour une discussion plus élargie sur l'intégration complète des considérations environnementales dans les Jeux futurs. J'espère que ces évaluations constitueront un outil de valeur pour les villes qui accueilleront les prochains Jeux Olympiques. Les Jeux d'Athènes devraient encourager d'autres pays à redoubler d'efforts pour assurer que les Jeux y soient organisés sans nuire à l'environnement. L'environnement sera alors véritablement perçu comme le troisième pilier de l'Olympisme."
"Les considérations environnementales représentent un élément majeur lors du développement des infrastructures et de l'organisation de grands événements sportifs", remarque M. Toepfer. "Les Jeux Olympiques de Sydney en 2000 ont ouvert la voie à une nouvelle ère de Jeux "verts". La performance de la ville de Sydney eu égard l'environnement a établi de nouvelles normes relatives à l'organisation de grands événements sportifs et a démontré que nous pouvons et devons nous montrer respectueux de l'environnement en entreprenant de tels projets."
En collaboration avec Athens Environmental Foundation (Fondation d'Athènes pour l'environnement, AEF), une organisation non gouvernementale basée en Grèce et aux Etats-Unis, le PNUE réalise également à l'occasion des Jeux Olympiques de 2004 une gamme de programmes de sensibilisation et d'éducation portant sur le sport et l'environnement.
Des spots publicitaires adressés au public avec messages de sensibilisation environnementale ont été diffusés à la télévision grecque et dans le nouveau métro d'Athènes, ainsi que dans l'aéroport international d'Athènes et au Musée Goulandri d'histoire naturelle. Tous les spots ont été cosignés par l'ATHOC, le PNUE et l'AEF.
Dans le cadre d'une "étape environnementale" du relais de la flamme olympique, parrainée par ATHOC, le Directeur de la Communication du PNUE, M. Eric Falt, portera, le 12 août prochain, la torche olympique aux côtés de Jean-Michel Cousteau, l'explorateur des fonds marins et Président de la Ocean Futures Society, et de Tony Diamantidis, Directeur exécutif de AEF.
Durant la phase préparatoire de l'ouverture des J.O., le PNUE est resté en contact étroit avec les organisateurs et les ONG grecques, dont plusieurs qui ont condamné la performance environnementale d'Athènes 2004.
Alors qu'il est généralement admis que les Jeux ont contribué non seulement à améliorer le réseau de transport et les zones côtières de la région athénienne mais aussi à promouvoir une prise de conscience des problèmes environnementaux clés, ces ONG soutiennent que les résultats dans certains domaines, tels que la consommation d'énergie et la construction d'infrastructures respectueuses de l'environnement, sont bien en dessous des attentes.
"Avec le recul, il est clair qu'une meilleure communication entre les organisateurs et toutes les principales parties prenantes (les ONG spécialisées dans l'environnement en particulier) aurait fourni une contribution utile à la bonne préparation et organisation des J.O.", conclut M. Toepfer.
Source : Service d'information de Washington, Département d'État américain