« Il n'y a plus de silence. Les hommes, qui le détestent, ont fini par le tuer. Pour inexplicable que soit cette haine, elle est. Même quand il est seul, l'homme fait du bruit. Il chante. C'est une hantise. Mais peut-être que s'il demeurait silencieux, il s'entendrait penser et qu'il aurait honte. Si parfois on a un instant de répit, le soir, ce n'est qu'un instant. Bientôt monte une voix en dents de scie avec laquelle vient alterner un délicieux solo de phonographe qui imite la foire de Neuilly. Sacrum silentium, disait le vieux moine de jadis, ô silence sacré, où es-tu ? »
Remy de Gourmont, « Le bruit », dans Petits crayons, Paris, Éditions G. Crès & Cie, 1921 (domaine public)
«Tout ce qui n'est pas de l'éternité retrouvée est du temps perdu.» (G.Thibon)
Je ne vois pas quel livre peut valoir, quel auteur peut édifier en nous ces états de stupeur féconde, de contemplation et de communion que j'ai connus dans mes pr
Ascèse appropriée à une humanité où, en raison de l'omniprésence des médias, tout est vécu en représentation en marge de ce réel dont on se rapproche par le témoignage direct des sens.