Rousseau Jacques
Quand on a vraiment la passion des plantes, comment rester indifférent à l'usage qu'on en fait et au sens qu'on leur donne dans les diverses cultures? C'est ainsi que Jacques Rousseau devint ethnologue. Et puisque les lois de Mendel sont les mêmes pour les plantes que pour les humains qu'est-ce qui empêche un spécialiste de la génétique des plantes de satisfaire un besoin de la société en écrivant un livre sur l'hérédité humaine? Ce que fit aussi Jacques Rousseau.
Selon son collègue et ami René Pomerleau, c'est en tant qu'ethnographe qu'il a surtout excellé, comme en témoignent ses travaux sur les Amérindiens. Ces amérindiens, Jacques Rousseau les a aimés au point de courir de grands risques pour découvrir leur culture et leur habitat. Ses explorations au Nouveau Québec, de 1944 à 1951 - Lac Mistassini, Rivière Georges, Rivière Payne et Kagaluk, Rivière Karak jusqu'au Mont Torngat - sont des exemples d'énergie et de courage qui semblent frôler parfois la témérité*.
En 1949, au cours d'une expédition dans les Monts Otish, au centre du Nouveau Québec, Jacques Rousseau eut une grave attaque cardiaque. Il était parti de bon matin en compagnie d'un guide indien vers le plus haut sommet de ce massif tandis que son collègue et ami René Pomerleau avait mission de veiller sur le camp de base. Sur la route du retour, il s'affaissa et dut passer la nuit à la belle étoile sous les soins de son guide. Le «lendemain matin, raconte René Pomerleau, il revint au camp exténué mais heureux car il avait trouvé et récolté l'Agoseris et d'autres plantes endémiques rares ou inconnues».
Le peintre René Richard a accompagné Jacques Rousseau dans ses expéditions au Mont Torngat. C'est Jacques Rousseau qui a découvert les talents d'artiste de Norval Morisseau, un amérindien obijwé.