Hydronet
Rifkin met à plusieurs reprises en relief la ressemblance entre le secteur des communications et celui de l’énergie à divers moments de l’histoire. Il établit par exemple une correspondance entre la distribution de l’énergie à sens unique, à partir d’une centrale alimentée au charbon ou au pétrole, et la diffusion de l’information, toujours à sens unique, à partir des grandes stations de radio et de télévision. Surgit Internet, né on le sait d’impératifs militaires découlant eux-mêmes de la crainte qu’inspirait la vulnérabilité des systèmes de communications centralisés. Au cours de la décennie 1960, il aurait suffi de détruire quelques grandes stations centrales américaines pour rendre l'ensemble du réseau de communications inopérant. L’ancêtre d’Internet, caractérisé par la communication par paquets, s’appelait Arpanet. Bloquée, à un endroit, l’information pouvait, dans un tel réseau, se rendre à destination par d’autres voies.
Le même réseau rendait possible la communication bi-directionnelle. Chaque poste récepteur pouvait devenir un poste émetteur. Selon Rifkin, les piles à combustible, analogues par là aux ordinateurs personnels, sont des usines miniatures de production d’électricité. Connectées entre elles, ces usines pourront être tantôt consommatrices, tantôt productrices d’électricité. Déjà, précise Rifkin, 30 états américains autorisent ce type de réseau. Il existe des programmes rendant possible une gestion efficace de ces systèmes décentralisées.
«L’Hydronet, le réseau énergétique mondial alimenté à l’hydrogène, est la prochaine grande révolution technologique, commerciale et sociale de l’histoire. Il suit de près le réseau mondial des communications qui s’est développé au cours des années 1990, et à l’instar de ce dernier, il amène dans son sillage une nouvelle culture de la participation. »1
1-Jeremy Rifkin, L'économie hydrogène, Découverte, Paris 2002, p.17