"Nous percevons maintenant avec netteté les deux orientations cruciales qui ont ouvert la voie à la transformation économique et financière de ces trente dernières années. Une première orientation est donnée par la subordination de l’entreprise aux volontés expresses de ces actionnaires puissants que sont les fonds de placement. La personne morale « entreprise » a été instrumentalisée et abaissée au rang de machine à faire du profit (money maker). Le phénomène est manifeste pour les sociétés cotées qui ne sont pas protégées par un capital familial ou par des actionnaires de référence, mais il affecte aussi beaucoup de sociétés non cotées, contrôlées par des fonds dits de « private equity » qui ont les mêmes exigences que les actionnaires boursiers.
Une deuxième orientation est représentée par le libre-échange mondial qui concerne surtout l’Europe, espace le plus ouvert au monde, et à un moindre degré, les Etats-Unis. (...)"
Jean-Luc Gréau, "Crise : pour Jean-Luc Gréau, 'le déni de réalité ne pourra se prolonger longtemps'" (entretien), Le Choc du mois, no 37, mai 2010, p. 36. L'auteur est un économiste français. Il a été cadre au CNPF puis au Medef pendant trente-cinq ans.
La citoyenneté d'entreprise (Utopies)