Vers la civilisation de l’universel, par un sentier africain

Jacques Dufresne

Un sentier qui part de Dany Laferrière et remonte à Léopold Senghor, en traversant l’Académie française.

Le mot civilisation est confus parce qu’il est perpendiculaire à lui-même : il connote à la fois la verticalité des valeurs et l’horizontalité des faits. Au singulier, il désigne la caractéristique commune aux peuples ayant atteint le sommet de l’échelle; au pluriel, il désigne les signes exprimant l’identité des divers peuples, en l’absence de tout jugement de valeur. Dangers : domination dans le premier cas, relativisme dans le second.

La colonisation du reste du monde par l’Occident, du XVe au XXe siècle, s’est faite au nom d’une civilisation particulière se percevant comme la civilisation?[1]Au cours des dernières décennies, cette civilisation au singulier est tombée en discrédit, sous l’influence, entre autres, des occidentaux-eux-mêmes, lesquels ont fort bien réussi leur autocritique, du moins sur le plan théorique, mais sans que prenne fin pour autant l’expansion de plusieurs dimensions de leur modèle : la croissance illimitée, l’élévation du niveau de vie de chacun, l’industrialisation, le progrès de la technique, lui-même de plus en plus associé à celui du formalisme, synonyme de logique, abstraction, rationalité, quantité. La puissance des ordinateurs découle de leur haut degré de formalisme.

Quand le mot civilisation est encore utilisé au singulier, c’est le plus souvent ces dimensions quasi universelles qu’il désigne; ce qui n’empêche pas un choc entre civilisations, au sens que Samuel Huntingdon et bien d’autres historiens, anthropologues ou géographes donnent à ce mot. Ce sens inclut  les cultures, les religions, les morales et les éthiques.

Dans ce contexte, l’académicien Alain Finkielkraut, par exemple, utilise fréquemment le mot civilisation au sens singulier à propos de la France. À ses risques et périls, car cela lui vaut d’être ostracisé par la majorité des intellectuels et des journalistes de son pays. La question n’est toutefois pas vidée pour autant car cette majorité elle-même, quand elle se prononce en faveur de la laïcité, se réclame plus ou moins explicitement de la même civilisation.

À l’autre extrémité du spectre, au Canada, on se montre plus relativiste, sans cesser toutefois d’estimer souhaitable qu’autochtones et immigrants accèdent à des universités calquées sur celles de Cambridge et Oxford, plutôt que d’achever leur formation dans le cadre de leur propre culture. Raison pour laquelle, m’objectera-t-on avec raison, nos universités se désoccidentalisent à un rythme accéléré qui désoriente ainsi le reste du monde, en y répandant leur relativisme à l’aide des outils mis au point par la civilisation dont ils se dissocient.

Les inévitables jugements de valeur

Si l’on poursuivait cette exploration, on se rendrait vite à l’évidence qu’il n’est ni possible ni souhaitable d’échapper aux jugements de valeur, qu’il est même plus nécessaire que jamais de les assumer et d’en expliciter les fondements, sans quoi la force redeviendra l’unique critère pour juger de la valeur des civilisations; les génies de la Grèce antique disparaîtraient alors devant les généraux et les juristes romains et l’on dirait que ce sont les Américains qui ont civilisé l’Inde!         

La question est si complexe, elle a été posée si souvent, reçu des réponses si nombreuses et si variées que les auteurs sérieux hésitent à s’y attaquer. Nous avons fait état des opinions de quelques-uns de ces auteurs dans notre encyclopédie. Nous aurons tout de même ici la témérité de participer à cette réflexion; nous le ferons en empruntant un sentier particulier dans la forêt de sens : le sentier africain.

Dany Laferrière

Quand on rappelle aujourd’hui qu’Haïti est l’un des pays les plus pauvres, les plus corrompus du monde, on sous-entend aussi parfois qu’il est au plus bas degré de la civilisation. L’écrivain Dany Laferrière, originaire de ce pays éprouvé, l’a pourtant, récemment encore, rapproché du sommet. Par quel tour de prestidigitation ?  En racontant, sur un ton éminemment civilisé, l’histoire d’un peintre naïf, ignorant tout de l’art, travaillant pour se procurer son pain du lendemain et qui néanmoins s’attache à certaines de ses œuvres au point de refuser de les vendre. « Vous les avez vendus ces oiseaux prêts à s’envoler ? » lui demande Dany Laferrière. Réponse : ils sont là, derrière moi, dans ma chambre, je ne quitte pas mes oiseaux. » Commentaire de l’écrivain : « Tout ce que je viens de dire, à propos de la misère, il faut l’effacer, puisqu’on est au cœur de la poésie : des gens qui produisent des œuvres, qui sont capables de tourner le dos à la richesse matérielle, de rappeler qu’il y a quelque chose de plus…on est dans le luxe. »[2]

On pense aux dessins des grottes, aux sculptures de pierre des Inuits, aux statues sur les toits des cathédrales destinées à n’être vues que de Dieu. La civilisation n’est-ce pas essentiellement ce quelque chose de plus ? Dany Laferrière ajoute un autre critère, l’authenticité : ses peintres haïtiens vivent et travaillent dans l’élémentaire, ils ne se considèrent pas comme des créateurs, ils ignorent probablement ce mot; ce ne sont pas des spectateurs d’eux-mêmes à la recherche de spectateurs de leurs œuvres. Ils n’ont pas de moi. Leur quelque chose de plus ne remplit pas leur loisir, il est arraché à une nécessité qu’il auréole.

Ne pourrait-on pas tirer de là un troisième critère, l’hospitalité :  un souci de l’autre qui n’attend pas la richesse pour se manifester, souci qui apparaît dans des bien des récits de voyage de touristes riches revenant d’un pays pauvre, émerveillés de l’accueil qu’ils ont reçu de la part d’autochtones heureux de partager leurs miettes avec eux.

Cette hospitalité, on la retrouve dans l’un des plus vieux mythes de l’humanité, l’épopée de Gilgamesh, où un être sortant des bois, Endiku, reçoit, après mille péripéties, l’amitié d’un roi qui sans lui aurait été ramené à la barbarie par sa démesure.

« Quant à Enkidu, une double rencontre va accomplir son entière transformation. Une courtisane, envoyée par les dieux, l'initie à l'amour et parvient à l'apprivoiser. Le sauvage vient s'asseoir aux pieds de la femme qui ‘’examinait l'expression de son visage’’ tandis que ‘’lui écoutait attentivement ce qu'elle disait.’’ A travers la gestuelle de la sexualité, les bienfaits de la communication lui sont révélés et, grâce à la découverte de la féminité, il pourra désormais habiter parmi les humains. En compagnie de la courtisane, Enkidu se met en route vers Uruk et fait une deuxième rencontre. Des bergers lui offrent l'hospitalité et lui apprennent à boire et à manger, à se laver et à se tenir parmi les humains. Dès lors, il goûte les joies de la convivialité: ‘’Son âme alors fut à l'aise et ravie, et son cœur [fut] en tel enchantement que son visage s'éclaira, [...] Il ressembla à un homme.’’ Grâce à la femme, il se reconnaît en tant qu'individu distinct de la nature et grâce aux bergers, il est une personne, marquée par le sceau de la sociabilité, et devient leur semblable. »[3]

D’autres critères apparaissent ici: un rapport homme/femme harmonieux, les bonnes manières, la convivialité. Qui refuserait d’employer le mot civilisation ainsi défini ?

Léopold Senghor

Revenons à l’Afrique, que nous n’avons pas tout-à-fait quittée en faisant ce détour par le Moyen-Orient, cette fois en compagnie d’un autre membre africain de l’Académie française, Léopold Senghor, premier président du Sénégal et co-fondateur de la Francophonie. L’Académie, à laquelle appartient aussi Alain Finkielkraut, symbolise ici cette langue française qu’on présentait comme universelle pendant le XVIIIème siècle, ce siècle des Lumières qui fut aussi celui où le mot civilisation au singulier s’est imposé.

En 1783, Antoine de Rivarol, devant l’Académie de Berlin, prononçait un discours mémorable sur l’universalité de la langue française. Le temps a passé, mais voici un portrait de Rivarol qui donne un sens encore universel, au mot civilisation, au singulier, associé à la langue et à la culture françaises.

« Rivarol ravissait les suffrages par sa rapide et lumineuse éloquence. Mon imagination me retrace souvent cet homme rare dont la superbe figure et la voix harmonieuse embellissaient la diction, qui chez aucun autre n'atteignit à un si haut degré de perfection. Entraîné par un charme irrésistible, on ne se lassait pas de l'entendre. Dans sa bouche, les sujets les plus sérieux prenaient de l'intérêt et les plus arides appelaient l'attention. Sa délicatesse ingénieuse donnait de la valeur aux choses ou légères ou frivoles. Un tact heureux des convenances le sauvait du pédantisme et l'éloignait de la présomption. Enfin, signe rare, mais incontestable, de sa supériorité, il faisait éprouver une satisfaction qui prévenait le développement des germes de la jalousie. » [4]

Frobenius

Léopold Senghor et ses amis du mouvement de la négritude, dont le poète aimé Césaire, ont adopté cette langue sans réserve et comme bien d’autres écrivains étrangers, Apollinaire, Cioran et François Cheng par exemple, ils ont contribué à son universalité. Cette langue tenait sa réputation de sa clarté, qualité supposant une grande distance par rapport au réel, au concret, distance toute cartésienne pourrait-on dire qui se prêtait aussi au développement des sciences, à commencer par les mathématiques, distance qui donnera le système métrique, lequel s’est imposé au détriment du système anglais, trop près des pouces et des pieds.

Ce triomphe de la logique sera toutefois pour Senghor l’occasion d’une rupture avec la civilisation occidentale dans la mesure où elle s’inspirait de celle de la France dans la perspective de la conception qu’en avait l’ethnologue Lucien Lévy-Bruhl. Abiola Irele nous dit pourquoi dans un article de la revue Éthiopiques : « Dans la série d’essais ethnologiques inaugurée par Les Fonctions mentales dans les sociétés inférieures (publiée en 1910), jusqu’à la mentalité primitive (ouvrage publié en 1921, et généralement considéré comme son magnum opus), Lévy-Bruhl s’est acharné à donner une caution scientifique à la séparation entre l’homme occidental et le reste de l’humanité en proposant le terme de "mentalité prélogique" pour définir un mode de pensée qu’il a attribué aux peuples et races non occidentaux. Pour Lévy-Bruhl, la logique était l’apanage de l’homme blanc, associée étroitement à la civilisation occidentale ; elle était donc fermée par nécessité aux cultures élaborées en dehors de cette civilisation. L’évolution raciale ainsi envisagée par Lévy-Bruhl visait à établir une disparité radicale entre l’Occident et le reste de l’humanité, au niveau même des opérations mentales. »[5]

C’est un message semblable que l’Europe envoyait à l’ensemble des Africains au moment précis où les principales puissances du « vieux  » continent rivalisaient de procédés douteux pour étendre leur empire colonial, entre 1870 et 1914. C'est ce message que Léopold Senghor et Aimé Césaire ont reçu à l'école.

On comprend qu’ils se soient sentis par là exclus de l’humanité elle-même. Ils restaient toutefois si attachés à l’Europe, si admiratifs devant elle, que, pour assurer leur libération, c’est de trois autres européen qu’ils s’inspireront, l’anthropologue allemand Léo Frobenius, le philosophe français Henri Bergson et, chose étonnante, on verra pourquoi, le jésuite Teilhard de Chardin.

Les travaux de Frobenius sur la civilisation africaine, publiés en France en 1936, furent pour Senghor et Césaire, en quête d’une théorie de leur identité, une révélation. Frobenius appartenait à cette grande tradition romantique, remontant à Goethe, Herder et Novalis, où l'art et les légendes nègres trouvaient plus naturellement leur place. À ses yeux la culture africaine n’est pas le simple prélude à la logique, à la rationalité, mais une forme de participation à la réalité dont la richesse se manifeste dans l’art, mot auquel Frobenius donne un sens très large. Un régime politique peut être considéré comme une œuvre d’art dans la mesure où l’on peut l’assimiler à une légende vécue, à un grand jeu théâtral où chacun a son rôle. Que l’art prenne une telle forme ou celle plus attendue d’un masque ou d’une hutte aux belles proportions, il témoigne d’une réalité intérieure assimilable à la puissance formatrice d’une civilisation.

« D'emblée, et avec un enthousiasme qui perdure, Senghor et Césaire, reconnaissent ceci : un Européen, un scientifique témoigne d'un tel respect envers leur civilisation qu'il leur offre un nouveau concept, une conception de la civilisation qui apporte une base théorique à leurs propres pensées. La culture, structure organique en croissance et dynamique, dont la valeur redonne à l’histoire africaine la dignité que le colonialisme lui a ravie. »[6]

Frobenius est très proche d’un autre grand penseur allemand du début du XXe siècle, Ludwig Klages, auteur dont les titres d’ouvrages relèvent plus de la sphère de l’émotion que de celle de la raison : L’éros cosmogonique, L'homme et la terre, L’esprit comme antagoniste de l’âme. Héritier de la tradition romantique allemande et de Nietzsche avant tout, Klages a soutenu que l’homme occidental paya d’une dévitalisation génératrice de comportements hystériques la démesure dans l’usage de la volonté – le formalisme – auquel il doit sa puissance sur la nature. Il s'intéressait également au rythme. Senghor appartient à cette famille d'esprit.

« Chaque peuple, écrit-il, possède sa païdeuma, c'est-à-dire sa faculté et sa manière originales d'être ému : d'être saisi. Cependant l’artiste – danseur, sculpteur, poète – ne se contente pas de revivre l'Autre ; il le recrée pour pouvoir mieux le vivre et le faire vivre. Il le recrée par le rythme, et il en fait ainsi une réalité supérieure, plus vraie, c’est à dire plus réelle que le réel factuel. »[7]

 

Henri Bergson

C’est dans un article intitulé La révolution de 1889 et Frobenius que Senghor fait état de sa dette à l’endroit de Bergson. Que s'est-il donc passé en 1889? « Si je parle de la Révolution de 1889, c’est, bien sûr, par référence à la Révolution française de 1789. En effet, celle-ci avait procédé du rationalisme et, plus précisément, du rationalisme encyclopédiste. C’est, d’autre part, que 1889 est l’année où Henri Bergson publia son Essai sur les Données immédiates de la Conscience. Lui aussi s’élevait, non exactement contre le rationalisme, mais contre sa déviation intellectualiste et, surtout, contre le positivisme matérialiste. Lui aussi avait relu la fameuse phrase d’Aristote en donnant, au mot noûs, son véritable sens de symbiose de la discussion et de l’intuition. Il y a seulement qu’il met l’accent sur la sensation et l’intuition. »[8]-

Il faut tempérer l’opposition entre les deux pôles. La symbiose n’est possible que dans la mesure où ils ont quelque chose en commun. Comme le montre notre portrait de Rivarol, la beauté de la langue française ne tient pas à sa seule clarté, mais aussi au fait que cette clarté est animée par une sensibilité toujours en alerte. Si Rivarol parle si bien c’est parce qu’il parle de tout son être, et « s’il faisait éprouver une satisfaction qui prévenait le développement des germes de la jalousie,» c’est parce que son être participait à ce quelque-chose de plus appelé sollicitude. Sollicitude, voilà peut-être le mot qui évoque le mieux le fin du fin de la civilisation. La raison et l’intuition y ont leur juste part.  La sollicitude est le geste, la parole devenus art, un art qui s’ignore comme celui des peintres haïtiens. La France est le pays du luxe, un luxe de riches qui tient sa qualité de celui du pauvre. Le luxe est également au cœur de l’art du jardin, lui aussi symbiose de la raison et de la vie et signe de civilisation.

En appelant de ses vœux la symbiose de la pensée discursive et de l’intuition, Senghor jette les bases de ce qu’il appelle la civilisation de l’universel.[9] Il indique ainsi une voie à suivre pour approfondir la critique de la civilisation occidentale. Anticipant la crise écologique, conséquence du recul de l’intuition face à la raison, il pose ces questions cruciales : quand cette rupture s’est-elle opérée et comment rétablir l’équilibre perdu. Ces deux questions sont au cœur des tensions entre les civilisations autochtones et la civilisation dominante. Si on ne comprend que trop bien la marche forcée des autochtones de la sensibilité vers la raison, de la nature vers les villes, on se demande encore comment les mêmes autochtones pourront conserver leur vitalité créatrice tout en bénéficiant des avantages de la consommation; on se demande surtout comment les formalistes blancs pourront recouvrer leur vitalité perdue. L’intérêt de ces blancs pour les animaux ne serait-il pas le signe qu’ils aspirent à une nouvelle synthèse?

Les blancs ne sont pas seuls en cause. Si le formalisme a connu son apogée en Occident, il s’est manifesté en d’autres temps dans d’autres civilisations, chez les Arabes par exemple qui, après avoir découvert le système décimal en Inde l’ont transmis à l’Europe.[10] On a maintes fois souligné les affinités entre le bouddhisme et la science. Comment l’Asie pourrait-elle en ce moment s’adapter si bien au formalisme si elle n’y avait pas été prédisposée par un dualisme aussi radical que celui de Descartes quoique différent. «L'Occident, écrit Klages, a désanimé le corps, l'Orient a désomatisé l'âme».

Quand et comment le formalisme devient-il mortifère où que ce soit dans le monde ? Nous nous limiterons ici à poser cette question et à formuler une mise en garde contre la tentation de rejeter l’ensemble de la civilisation occidentale sous le prétexte qu’elle finit mal. Une telle civilisation ressemble à un grand fleuve, ses eaux peuvent baisser quand il se rapproche de l’océan, il n’en charrie pas moins des alluvions provenant de la source. Ces alluvions contiennent le chant grégorien, l’art roman, l’amour courtois, elles s’appellent Shakespeare, Pascal, Bach…

 

 

 

 

 

 

 



[1]« En s’interrogeant, en 1750, sur le mouvement de l’humanité, « qui est sur la voie d’une condition civilisée », Turgot1 lance la réflexion sur le progrès. Le terme de civilisation apparaît en 1756 dans le Traité de la population du marquis de Mirabeau, et dans l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations de Voltaire. La notion occupe dès lors une place éminente dans la pensée française. À l’étranger, en Allemagne en particulier, et dans les pays anglophones, où le terme de culture lui fait concurrence, on l’utilise plus rarement.» https://journals.openedition.org/anatoli/463

[2] Émission Tout le monde en parle, 24 nov. 2019

https://ici.radio-canada.ca/tele/tout-le-monde-en-parle/site/segments/entrevue/143268/guy-lepage-dany-turcotte-laferriere-livre-dessins-academie-francaise-haiti-antilles

[3] Source : É. Volant, «Les récits mythiques et les poèmes tragiques en éducation» dans Nancy Bouchard (dir.), L'éducation du sujet éthique. Quelles perspectives d'avenir?, Religiologiques, 28, automne, 2003, p.132-138. (Reproduit avec l'autorisation de la revue). Notes modifiées.

[4] Anne-Henri Cabet, vicomte de Dampmartin (1755-1825), Mémoires sur divers événemens de la Révolution et de l'émigration. Tome I. Paris, chez Hubert,

[5] Abiola Irele, Hommage à Léopold S. Senghor, revue Ethiopiques, no 69, second trimestre 2002.

http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article25

[6] Hans-Jurgen Heinrichs dans Présence Senghor, un recueil de 90 articles publié par l'UNESCO en 1997.

[7] Ibid.

[8] Léopold Senghor,La révolution de 1889 et Frobenius, Revue Éthiopiques No 30, 1982, texte de la Conférence prononcée le 23 mars 1982, à Francfort, dans le cadre d’une manifestation organisée en l’honneur de Leo Frobenius.

[9] Civilisation de l’universel. Senghor emprunte cette expression à Teilhard de Chardin, ce qui paraît d’abord étonnant étant donné l’importance que ce paléontologue théologien attache à cette rationalité occidentale s’accomplissant dans un progrès technique synonyme à ses yeux, comme aujourd’hui à ceux des transhumanistes, de marche vers le paradis sur terre. Senghor voyait plutôt en Teilhard un visionnaire. «...Que s’annonce, cependant, nécessité par l’extrême des tensions et par la puissance de nos moyens de combat comme de compréhension, un mouvement de convergence panhumaine. De ce mouvement, doit naître la Civilisation de l’Universel, symbiose de toutes les civilisations différentes. 

Marx et Engels nous ignoraient passablement. Teilhard nous invite, nous Négro-africains, avec les autres peuples et races du Tiers-monde, à apporter notre contribution au " rendez-vous du donner et du recevoir ". Il nous restitue notre être et nous convie au Dialogue : au plus-être.»[ii]   - Senghor, Léopold, Cahiers Pierre Teilhard de Chardin, No 6, Éditions du Seuil, Paris 1968: p. 29-35,

[10]  «Par l'intermédiaire des savants arabes présents en Inde dès le VIIIe siècle, la conquête musulmane du Sind datant de 712, l'Occident reçut de l'Inde deux acquisitions capitales, qui sont le système décimal (avec la notion de zéro) et la trigonométrie. La numérotation décimale fut incontestablement diffusée par l'Inde, soit qu'elle y ait été inventée, soit que ce pays ait servi de relais entre l'Égypte ou la Mésopotamie et nous.» Universalis

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