Le développement économique local: vague de fond ou vaguelettes isolées?

André Joyal
Paru dans le collectif: Le Québec des régions: vers quel développement? GRIDEQ-GRIR, 1996.
« Les écrits sur le développement local se multiplient depuis quelques années. L'intérêt envers la décentralisation des économies nationales stimule la réflexion sur des stratégies de développement économique appuyées sur un plus grand engagement des acteurs auxquels elles se destinent. «Que les populations se prennent en main» devient un slogan de plus en plus répandu. Les initiatives identifiées ici et là, en milieu urbain comme en milieu rural, représentent autant d'arguments susceptibles d'illustrer la pertinence d'approches faisant appel, pour l'essentiel, aux diverses ressources d'une micro-région ou d'un territoire donné.

On trouverait ainsi une réponse aux insuffisances de créations d'emplois de la part, à la fois des gouvernements et des grandes entreprises. L'entrepreneuriat local, à la faveur du développement des PME,- surtout les petites, voire les très petites entreprises - représenterait une alternative sérieuse aux contributions des créateurs d'emplois traditionnels. Certains faits vécus, au Québec comme ailleurs, montrent que l'expression «s'en sortir en misant avant tout sur ses propres forces» représente plus qu'un ensemble de mots creux. Cependant, les enseignements qui se dégagent des faits observés donnent lieu à certaines interrogations.

En effet, peut-on vraiment affirmer l'existence d'une adéquation entre l'importance qu'occupe le développement économique local (DEL) dans les discours et les écrits et ce que révèle l'observation des faits? Et surtout, sur la base des connaissances du comportement des différents agents économiques, est-il seulement possible que le DEL, usage ou expérience aidant, occupe dans les prochaines années une plus grande importance au Québec. Cette interrogation se pose indépendamment pouvoirs susceptibles d'être consentis aux régions dans les années à venir.

Quelques jalons de réponses à ces interrogations, inspirés de l'exemple de la France, se trouvent dans notre contribution à l'ouvrage collectif publié sous les soins de M.-U. Proulx (1994). La référence à la France trouve sa pertinence dans le fait que bon nombre d'auteurs ou de chercheurs québécois puisent leur inspiration autant à la faveur de voyages d'études que par la prise en compte de la documentation abondante sur le DEL qui émane de leurs homologues français. Diverses initiatives mises de l'avant dans certaines régions périphériques de l'Hexagone montre bien que la fatalité laisse parfois place à une volonté de «prise en charge» des populations locales. Cependant, y voir la concrétisation de l'idéal véhiculé par les thuriféraires du DEL représente un constat que nous refusons d'endosser.

Au Québec comme en France, il faudrait bien davantage de réalisations créatrices d'emplois issues d'une stratégie du DEL pour vraiment parler de vague de fond. Il faudrait pour ce faire être en présence de nouveaux comportements de la part des différents acteurs concernés. C'est donc par la négative que nous répondons à l'interrogation maintes fois répétées (en relation avec une présumée vague de fond) par D.-G. Tremblay dans son cours de la Télé-université, Développement économique local (ECO 3007).

Ce constat repose autant sur la prise en considération des écrits disponibles que sur les premiers résultats d'une recherche visant a évaluer le degré d'influence sur l'évolution des PME en région de la part des acteurs appartenant à leur milieu environnant Cette recherche bénéficie d'un appui du Conseil de recherche en sciences humaines. Reste à considérer, comme on le verra, si cet aveu signifie qu'il ne peut en être autrement et que l'apport du DEL, comme le considèrent ses détracteurs, demeurera toujours marginal dans l'ensemble de l'économie.

Dans un premier temps, un débat soulevé au milieu des années 80 sur la valeur ou la pertinence de la «théorie» du DEL fera l'objet de l'attention. Ensuite, à la faveur de contributions plus récentes, nous décrivons la portée du concept du DEL tout en faisant un rapprochement avec le développement économique communautaire. Par après, afin de considérer, à partir de nos travaux récents, l'influence du milieu environnant sur la stratégies des PME, une brève allusion aux contributions du Groupe de recherche européen sur les milieux innovateurs (GREMI) sera faite. L'objectif visé est de montrer que l'acte entrepreneurial relève avant tout d'une démarche individuelle et non d'une démarche collective.


Where is the beef?

F. Martin (1986), dans la conclusion d'un article particulièrement dense et pénétrant, s'en prend à W. Coffey et à M. Polèse (1982, 1985) à qui il reproche d'avoir fait du développement local une mariée trop belle pour être réelle. La mise en pratique des principes associés au DEL ne peut qu'être d'un apport mineur dans le correctif au retard économique des régions éloignées des grands centres. La critique est sévère mais elle se situe à la mesure de la contribution de ces deux auteurs qui, par leurs crits, pour le Québec, font vraiment oeuvre de pionniers. À la même époque, sous d'autres cieux, le duo W. B. Stohr et D. Taylor (1981) et C. Weaver (1984) émettaient des idées similaires. L'intérêt soulevé par cette critique de la part d'un spécialiste reconnu de l'économie régionale a suscité notre réaction (Joyal, 1987) et celle de P.-A. Julien (1987).

En ce qui nous concerne, nous avions renvoyé dos à dos les protagonistes à l'aide d'écrits récents sur le DEL et sur la base des espoirs véhiculés par les expériences déjà mises en oeuvre de part et d'autre de l'Atlantique. Il fallait bien reconnaître, avec F. Martin, que l'atteinte d'un état de développement auto-entretenu tel qu'envisagé par W. Coffey et M. Polèse était un idéal totalement en dehors de la portée de certaines régions, surtout les plus démunies en ressources humaines et physiques. Des régions sont effectivement trop dépourvues pour éviter l'émigration d'une partie importante de leur population ou le recours à d'importants transferts. Quant à l'absence d'une théorie digne de ce nom pour appuyer le DEL, là aussi, aujourd'hui, force est de reconnaître que les progrès, malgré la prolifération des écrits, ne sont pas de nature à ébranler les colonnes du temple. La remarque de B. Planque (1983) sur l'absence d'une conception théorique unifiée sur ce qui se rapporte au DEL, demeure toujours d'actualité. Mais qu'en est-il de la place devant revenir à cet acteur clé que représente l'entrepreneur local?

Pour Martin, les PME, ne sont pas, beaucoup s'en faut, la panacée des maux dont souffrent le Québec dans son ensemble et ses régions périphériques plus particulièrement. L'affirmation à l'effet que l'entrepreneur soit une entité insaisissable et non opérationnelle a suscité la réplique de P.-A Julien. Ce dernier soutient que l'entrepreneur fait partie de l'économie «réelle» et s'exprime lorsque les conditions sont propices (ce que peut favoriser le DEL). Et comme il fallait s'y attendre, P.-A. Julien a fourni les données à l'appui de la thèse voulant que l'entrepreneuriat local soit en mesure d'offrir une contribution substantielle au développement économique des régions périphériques. La question se pose: est -il opportun de laisser la PME à elle-même dans les régions éloignées au nom du principe de ne pas disperser les ressources nécessaires à l'essor d'autres activités. On pense ici au développement des grandes entreprises ou encore à celui des grands centres en ayant en tête la région de Montréal plus particulièrement. En fait, il n'y a pas lieu d'opposer un type de développement à un autre. Il importe donc de favoriser une stratégie ouverte aux nouvelles potentialités en présence.

Pour vérifier aujourd'hui la pertinence du débat soulevé et être en mesure d'en évaluer la pertinence, il est nécessaire de prendre en considération l'évolution à la fois de la pensée et des faits. Dans les conditions présentes, F. Martin aurait-il raison de considérer comme négligeable la contribution actuelle du DEL? La réponse exige une conception précise du concept de DEL.


Le concept de développement économique local

En premier lieu, il faut s'interroger sur une possible distinction entre le concept de «développement local» et celui de «développement économique local». A nos yeux il n'y a pas de distinction. Mais le sociologue, le travailleur social, l'aménagiste ou encore le géographe peut avoir en tête un stratégie globale du développement qui concède à la dimension économique une place moins importante qu'à l'intérieur d'une stratégie axée sur la création d'emplois. Toutefois, même quand il s'agit d'accorder une place prépondérante à la dimension économique, certains, comme l'Institut de formation en développement économique communautaire (IFDEC, 1992), font la distinction entre le DEL et un type de développement économique dit communautaire (DEC). Cette dernière approche met l'accent sur une plus grande participation des populations affectées par le sous-emploi en ayant recours à des entreprises de type non traditionnel (coopératives, entreprises alternatives ou communautaires). Dans un ouvrage récent, D.-G. Tremblay et J.-M. Fontan (1994) définissent cette conception comme étant «progressiste». Ces deux auteurs accollent l'étiquette «libérale» à une conception se rapportant à une stratégie: «... par laquelle des représentants locaux des secteurs privé, public, ou social travaillent à la valorisation des ressources humaines, techniques et financières d'une collectivité, en s'associant au sein d'une structure sectorielle ou intersectorielle de travail privé ou publique, dotée d'un objectif central de développement de l'emploi.

Pour eux, entres autres choses, ces initiatives se caractérisent par:

L'utilisation des ressources locales humaines, physiques et financières en vue du développement économique;
Une attention particulière aux activités de coopération (concertation et partenariat) et aux actions collectives entre les différents acteurs;
La promotion de l'entrepreneuriat privé local et des mesures de développement de l'employabilité de la population;

Ces éléments font partie de la conception du DEL que nous préconisons ici. Nous exprimons, cependant, notre désaccord avec D.-G. Tremblay et J.-M. Fontan lorsqu'ils écrivent (p.135) que cette approche correspond à celle mise en oeuvre par une chambre de commerce (sic) ou un commissariat industriel. Ces organismes, par définition, s'impliquent dans le développement économique dont certaines initiatives ont évidemment des conséquences à l'échelon local mais elles n'ont rien à voir avec les conceptions généralement admises du développement local ou du DEL (Joyal, 1994a).

Bien sûr, les ambiguïtés ne manquent pas comme l'a déjà signalé X. Greffe (1988) qui voit dans le DEL une ligne d'actions teintée d'un parti pris idéologique. Le DEL serait en déficit de repère et se pratiquerait sans théorie en s'identifiant à un mouvement plutôt qu'à un modèle clairement défini (Sorbets 1990, Blakeley, 1989). Mais avant d'aborder les spécificités de l'approche en tant que stratégie économique, il y a lieu de s'interroger tout d'abord sur le concept de «local». «Curieuse expression que le local» signale P. Derycke (1993) en faisant remarquer: «...qu'elle désigne dans le même temps, avec des sens très différents, un substantif et un adjectif.» L'auteur s'interroge sur le regard de l'économiste sur le local, à la fois comme objet d'analyse et comme terrain d'observation et d'intervention.

Un mot permet d'identifier une stratégie relevant du DEL: partenariat. On se rapporte ici à la conjugaison des efforts de différents acteurs (entreprises privées, corporation de développement économique, organismes socio-économiques, médias d'information, institutions d'enseignement, institutions financières, etc.) qui constituent ce que l'on appelle communément les «forces vives» d'un milieu donné. On pourrait objecter que le DEL ne détient pas le monopole du partenariat et que les mêmes forces vives peuvent se serrer les coudes en vue de l'implantation d'une grande entreprise. Dans ce dernier cas, le processus n'est pas le même. Si la venue d'une grande entreprise n'est pas étrangère à des initiatives qui originent de la «base», dans ce cas, le pouvoir de décision demeure et demeurera entre les mains d'agents extérieurs au territoire concerné.L'essentiel du pouvoir décisionnel relève d'une part des échelons publics supérieurs et d'autre part du siège social de l'entreprise.
La juxtaposition d'une finalité sociale à une finalité économique représente une distinction supplémentaire. La rentabilité s'avère essentielle mais d'autres facteurs entrent en ligne de compte. La «finalité sociale» se réfère généralement à une préoccupation bien marquée envers la recherche de solutions aux problèmes sociaux d'une communauté. Ceux-ci peuvent prendre diverses formes: vieillissement de la population, taux de sous-emploi élevé, migration des jeunes, sous-scolarisation, délinquance, etc. La mise en commun d'une gamme variée d'efforts peut conduire à la réalisation de projets de création d'emplois à travers la démarche entrepreneuriale favorisant ainsi la solution à certains problèmes sociaux.
La participation de la population représente un autre mot -clé associé au DEL. A défaut de pouvoir faire participer tout le monde et son père, on se rapporte aux leaders locaux, ou forces vives dont l'apport à l'intérieur d'un processus concertation-partenariat (Vachon, 1993) conduit à l'adoption d'un plan d'action. Dans le même sens, C. Bryant (1993) avance l'idée d'une approche faisant appel aux quatre p: planification, partenariats, processus et projets. Le tout doit se situer à l'échelon local comme le signale P.-H. Derycke (1993) pour qui le DEL s'applique sur des entités spatiales aux contours plus flous comme le «pays» tel que suggéré au siècle dernier par E. Reclus en s'inspirant du concept de pagus des Romains, ou encore le bassin d'emploi ou de vie. Neuf mots répartis à l'intérieur de trois lettres font comprendre de quoi il s'agit:

Les trois «A»: autonomie, autosuffisance, auto-organisation;
Les trois«I»: information, invention, innovation;
Les trois «S»: symbiose, synergie, solidarité.

À ces éléments qui, évidemment, appartiennent à la «base», P.-H. Derycke ajoute le rôle entraînant des pouvoirs publics. Donc, tout ne vient pas de la base. La dépense publique trouve sa place par l'exercice d'un effet de levier à défaut duquel les emplois souhaités demeureraient au rang des espoirs déçus.

Du côté anglophone, l'expression community economic development identifie ce qui se rapporte au DEL. Deux publications récentes, la première due à B. Gollaway et J. Hudson (1994) et la seconde à un collectif d'auteurs sous la direction de D. Douglas (1994) permettent de faire le lien. Dans le premier ouvrage, R. Nutter et M. McKnight définissent le community economic developpement comme étant une stratégie mise en oeuvre surtout pour répondre aux besoins des populations en milieu défavorisé.et non pour endre les conditions de vie plus douces à supporter mais dans le but de modifier l'organisation même de la communauté concernée. Cette dernière est appelée à exercer un meilleur contrôle des ses ressources tout en jouant un rôle plus actif vis-à-vis les institutions extérieures (P.95). Pour sa part, D. Douglas, après une revue exhaustive de la documentation anglo-saxonne retient un processus dont les principaux éléments sont: le leadership, l'information, les communications et le développement organisationnel.

Sur la base de ces considérations, la question de la place qu'occupe ou que pourrait occuper le DEL dans l'économie québécoise se pose plus facilement. Ce faisant, il faudra avoir à l'esprit la remarque de B. Jean (1989): étant donné que tout développement prend place en un point donné, la référence au DEL risque de donner lieu à un pléonasme de mauvais goût. En effet, il faudra se mettre en garde contre l'association d'initiatives «localisées» en un lieu particulier pour y voir le résultat d'une démarche répondant aux caractéristiques décrites plus haut.


Les initiatives locales

Ouvrages, périodiques, monographies, rapports d'étude, cassettes vidéo, et autoroute de l'information: voilà autant de médias qui véhiculent des faits, des histoires de vie et des images sur ce qui se passe à l'échelon local en vue de composer avec les conséquences de la grande permutation économique en cours. Au Québec, certains villages sont en voie de connaître la notoriété à cause de diverses initiatives de créations d'emplois qui leur permettent des taux d'activité enviés par la grande majorité des collectivités territoriales. Le dernier rapport de l'ex-Conseil des affaires sociales du Québec (1992) se consacre presqu'en totalité à de telles réalisations. Ce sont précisément ces dernières qui conduisent à l'interrogation sur la possible existence d'une vague de fond sur la base de l'hypothèse implicite qu'elles se rattachent à une stratégie propre au DEL. La-dessus deux types de questionnement s'imposent. En premier lieu, ces initiatives, ces PME innovantes dont, avec raison (cf. plus loin) on met en exergue les mérites, sont-elles vraiment issues d'une démarche caractéristique du DEL? En deuxième lieu, advenant une réponse positive, ne serait-il pas toujours pertinent de s'interroger, malgré leur nombre, sur leur impact marginal (vaguelettes) dans l'ensemble de l'économie?

En ce qui regarde la première interrogation, l'allusion à la confusion rencontrée dans les concepts utilisés peut servir de réponse. La mode est à la décentralisation. En conséquence, plusieurs fondent leurs espoirs envers le DEL. Ce faisant, certains confondent les initiatives localisées avec celles issues d'une démarche propre au DEL. Une autre série de cassettes vidéo sur le DEL, cette fois de la Fondation de l'entrepreneurship (1994), constitue une démonstration parmi d'autres de la confusion existante. Les témoignages sur telles municipalités «vedettes» (Saint-Cyprien, La Gouadeloupe, Saint-Narcisse, etc.) ne manquent pas d'intérêt. Il ne s'agit nullement de poudre aux yeux. Les faits relatés sont bien réels. Mais dans la majorité des cas, à l'instar de ce que nous allons mettre en évidence plus bas, il s'agit d'initiatives personnalisées ou individuelles. Bien sûr, un commissaire industriel ou un programme gouvernemental peut avoir joué un rôle déterminé dans la réalisation d'un projet, mais presque jamais l'on ne se trouve en présence d'un processus bien appuyé sur une démarche stratégique faisant appel à un éventail des «forces vives» du milieu. Et encore moins trouve-t-on des initiatives issues d'une vision à moyen terme élaborée par ces mêmes forces vives. Ici, comme ailleurs, il se fait des choses à l'échelon local en vue du maintien en vie des anciens quartiers ou des régions périphériques, il ne faut pas le nier. Mais ce constat conduit à la deuxième interrogation: sont-elles suffisamment nombreuses? En d'autres mots, y-a-t-il matière à fouetter un chat et suffisamment de substance à l'élaboration d'une théorie?
Comme d'autres, C.F. les références en annexe. nous avons vanté les mérites des Corporations de développement économique communautaire de même que des Comités d'aide au développement des collectivités (CADC) Devenues depuis 1994 des sociétés d'aide au développement des collectivités. (Joyal, 1995). Les premiers organismes (CDEC) jouent pour la plupart un excellent rôle de courroie de transmission entre les divers paliers de gouvernement et les populations à qui se destinent une grande variété de services. Mais, il faut se garder de phantasmer sur l'importance économique de leurs retombées. L'intérêt que les chercheurs y portent - l'auteur de ses lignes inclus - reflète avant tout un préjugé favorable envers une approche qui se situe dans la mouvance associée au DEL. Le même constat vaut pour les SADC. Oui, elles émanent, sans-contredit, du meilleur programme gouvernemental mis en oeuvre pour aider les collectivités à mieux maîtriser leur devenir économique. Partout, à l'intérieur des deux cents et quelques comités, a mari usque ad mare, quelques milliers d'emplois ont été créés ou maintenus. Mais encore une fois, dans l'ensemble de l'économie nationale, leur poids ne pèse pas bien lourd sur le plateau de la balance. Pour beaucoup de comités, la bonne volonté ne suffit pas pour compenser l'absence de porteurs de projets. Une situation qui les conduit à jouer dans les plates-bandes des corporations de développement économique «Parce qu'ils ne sont pas capables d'initier de nouveaux projets de créations d'emplois, ils essaient d'intervenir auprès des entreprises en place et on les a dans les jambes.» Propos recueillis lors d'une entrevue avec un commissaire industriel.

Ainsi, entre les souhaits et la réalité, le décalage prend parfois une dimension considérable. Chacun appuie ses dires ou observations, à l'occasion, sur des informations partielles, à partir de concepts non clairement définis et sous l'influence d'un préjugé trop favorable envers un «autre modèle» de développement. Étant donné la tendance à confondre certains concepts reliés à la «dynamique locale», pour y voir plus clair, il paraît opportun, cette fois, de prêter attention au concept de «milieu».


Le «milieu» en tant agent économique et espace d'intervention

Mis sur pied en 1984, le groupe de recherche européen sur les milieux innovateurs (GREMI) s'intéresse aux milieux locaux afin d'apprécier leur aptitude à créer, développer et diffuser les innovations technologiques. L'objectif consiste à étudier les conditions extérieures à l'entreprise pouvant conduire à la naissance et à la consolidation des firmes innovatrices. On pose l'hypothèse que ces dernières entreprises ne préexistent pas aux milieux locaux étant une émanation de ceux-ci (Lecoq,1995) Ainsi, le rapprochement entre le«local» et le «milieu» se fait immédiatement en considérant que ce dernier, d'après D. Maillat, (1994) prend son assise sur le rôle exercé par le contexte territorial et la capacité de celui-ci à valoriser la proximité de ses acteurs. Cependant, dans la même foulée, cet auteur précise bien que l'espace géographique concerné n'a pas de frontières a priori et ne correspond pas à une région donnée au sens commun du terme. Il ne faudrait donc pas associer les termes «milieu» et «territoire» comme la référence à une stratégie de DEL conduit à le faire. On comprendra, cependant, que les trois composantes principales mises en évidence par les travaux du GREMI suscitent fortement la liaison avec le concept de «local»:

1) Une approche micro-analytique du milieu: ce dernier se présente comme une structure efficiente au marché en facilitant la réduction des coûts de transaction;
2) Une approche cognitive du milieu: entrent en compte ici les notions d'apprentissage, de savoir-faire et de culture technique;
3) Une approche organisationnelle du milieu, soulignant, entre autres, l'existence d'une relation d'interdépendance entre les acteurs en vue d'une valorisation des ressources existantes (Maillat, 1994).

Malgré la mise en garde en vue d'éviter la confusion entre le milieu et le territoire, sur la base de ces trois composantes, la tentation est forte de relier ces observations à un espace d'intervention micro-régional susceptible de donner lieu à une stratégie de DEL. Et D. Maillat contribue à favoriser l'association entre le «local» et le «milieu» quand il écrit que ce dernier se caractérise par des coopérations plus directes entre les acteurs locaux (privés, publics et collectifs); (op.cit. p. 259).

Le rapprochement entre l'un et l'autre s'explique également à partir de la définition d'un «milieu innovateur» conçu comme un ensemble territorialisé dans lequel les interactions entre agents économiques se développent par l'apprentissage qu'ils font de transactions multilatérales génératrices d'externalités spécifiques à l'innovation et par la convergence des apprentissages vers des formes de plus en plus performantes de gestion en commun des ressources (Maillat et al., 1993). Encore une fois, à l'intérieur d'un processus de planification stratégique devant conduire à l'élaboration et à la réalisation d'un plan d'action, on trouve bel et bien ces interactions entre différents partenaires que représentent les agents économiques en présence. En conséquence, en y regardant bien, le concept de «milieu» tel que mis de l'avant par le GREMI et celui utilisé par les partisans du DEL n'offrent pas de différences fondamentales.

Ceci étant admis, il nous reste à vérifier cette remarque de D. Maillat que ne contredisent pas les promoteurs du DEL: l'entreprise n'est pas un agent innovateur isolé. Tel que précisé plus haut, elle est partie du milieu qui l'a fait agir (1994, P. 256). Dans quelle mesure cette assertion imprégnée de bon sens se vérifie-t-elle dans le Québec non métropolitain?
Nous répondrons à cette interrogation à partir d'une recherche en cours sur la contribution du milieu environnant auprès des PME exportatrices dont la majorité se trouvent en milieu rural À l'instar de certaines études de l'OCDE, nous entendons par milieu rural une municipalité de moins de 3 000ha. dans quelques régions centrales du Québec. Les PME manufacturières exportatrices ici considérées étant innovantes, il est donc possible, à la lumière des observations effectuées, de présenter des premiers résultats sur l'interrelation entre le «milieu» et ces entreprises. Pour ce faire l'étude du GREMI sur le lien entre les entreprises innovatrices et le développement territorial (Maillat et Perrin, 1992) a servi d'inspiration. Cette étude, effectuée à l'échelon de diverses régions européennes, avait pour but de vérifier l'existence d'une influence du milieu environnant sur les décisions des PME de mettre sur le marché un produit nouveau. En ayant recours à la même approche méthodologique, un schéma d'entretien semi-structuré fut utilisé pour chercher à connaître dans quelle mesure les dirigeants d'entreprise recourent aux ressources de leur milieu dans l'élaboration de leur stratégie en matière d'exportation. Ce faisant, pour l'une et l'autre des fonctions propres à une entreprise, il fut évidemment possible de savoir jusqu'à quel point les entreprises visitées font appel à diverses ressources de leur milieu.


L'observation des faits: faible apport du milieu environnant

«On est plutôt du genre individualiste»: cette remarque pourrait être reprise en choeur par les dirigeants de la grande majorité des vingt-deux entreprises ayant fait l'objet de cette première étape de la recherche. Ce comportement confirme une remarque de certains commissaires industriels voulant que des entreprises voisines de quelques pieds à peine n'entretiennent aucun contact enttre elles Les Affaires, cahier spécial Les PME, 15 octobre 1994, p. C-4. . L'implication dans le milieu fut prise en considération en cherchant à voir dans quelle mesure les entreprises font appel aux diverses sources d'information et d'appui disponibles dans leur région immédiate. Il s'agissait également de savoir quel type de relations elles entretiennent avec d'autres entreprises de leur environnement et à partir de quels réseaux elles prélèvent leurs informations pour leur fonctionnement de façon générale.
Pour la majorité des entreprises observées, les relations se limitent à des contacts occasionnels avec le commissariat industriel ou avec leur association professionnelle dont le siège est à l'extérieur de leur région. Et pourtant le «maillage», c'est-à-dire l'échange d'informations entre les entreprises est un concept bien à la mode. Il y avait donc tout lieu de croire que, de plus en plus, pour consolider leurs activités d'exportation, les entreprises s'engagent dans des activités de maillage à l'aide de réseaux d'information formels ou informels. L'observation des faits conduit à des constats assez similaires suivant que les entreprises soient des exportateurs aguerris ou occasionnels.

Pour un bon nombre de ces PME, aussi dynamiques soient-elles, les effectifs ne s'accroissent plus. L'augmentation graduelle du chiffre d'affaires s'explique par l'augmentation de la productivité que favorise l'adoption de nouvelles technologies. Leur contribution au développement économique prend donc la forme du maintien de quelques dizaines d'emplois dans un village où elles sont l'un des principaux employeurs, sinon le seul. Aucune n'est impliquée d'une façon ou d'une autre à l'intérieur d'une stratégie de DEL mise de l'avant par un organisme mandaté en ce sens. Aucun des dirigeants d'entreprise rencontrés n'a eu vent de la préparation d'un plan stratégique de leur région d'appartenance conformément à la politique régionale mise de l'avant en 1993 par le gouvernement du Québec. La très grande majorité d'entre eux entretiennent très peu de contacts avec le commissariat industriel le plus rapproché. Il en va de même pour toute participation à une activité de leur association professionnelle. Le maillage ne fait guère partie de leur vocabulaire. Si certaines entretiennent des relations d'échanges d'informations auprès d'entreprises à qui elles vendent leurs produits, ces dernières se trouvent dans la plupart des cas dans une une région différente.

Occasionnellement ces PME exportatrices tirent profit d'un programme gouvernemental (plus souvent qu'autrement en recourant au programme APEX), mais la démarche individuelle s'impose comme étant la règle. Diverses initiatives des dirigeants ont donné lieu aux premiers contacts sur un marché étranger lesquels furent par la suite entretenus et diversifiés Ainsi, souvent au milieu des années 80, c'est en misant essentiellement sur eux-mêmes que les entrepreneurs ont gagné leurs premiers galons d'exportateurs. Sans en être conscients, ils pavaient ainsi la voie aux nouveaux exportateurs de la fin de ce siècle. En effet, cette fois, en conformité avec les implications d'une stratégie de DEL, il se crée ici et là des clubs de nouveaux exportateurs. Également, des commissaires industriels spécialement mandatés à encadrer les nouveaux exportateurs prennent place dans certaines régions. L'on évoque ainsi l'existence possible de «milieux exportateurs» (Perreault, J. et Mantagori, V., 1994) Les pionniers pourront ainsi faire bénéficier de leur expérience les exportateurs en potentiel qui, à leur tour, pourront mettre à profit leur savoir-faire au-delà des frontières. Un savoir-faire qui, il faut s'en réjouir, se retrouve même dans le Québec rural.

Mais pour les entreprises en place depuis dix, quinze ou vingt ans, celles qui ont passé à travers les vicissitudes des deux dernières récessions, la solidarité - ce mot clé de toute stratégie rattachée au DEL - n'est et ne sera pas de la partie. Ce comportement ne doit en aucune façon se rattacher à une attitude conservatrice ou arrière-gardiste de la part de ces entreprises. Il importe de tenir compte qu'il s'git d'entreprises innovantes, autant par leurs produits, dont on ne trouve pas l'équivalent sur le marché américain, que par leurs méthodes de production. Que l'on soit dans un village des Bois-Francs ou de la Mauricie, la conception et les machines assistées par ordinateur n'ont pas de secret pour ces entreprises. La certification ISO, quand elle n'est pas acquise, est en voie de l'être. Il y a donc innovation mais sans l'apport ou l'influence du milieu.

On retrouve ici l'un des quatre cas identifiés par une équipe de l'IRER de Neuchatel en prenant en compte l'interraction entre différents acteurs et la dynamique d'apprentissage (Maillat, 1992a):


INDICATEUR SYNTHÉTIQUE DE COHÉSION

Les premiers résultats de notre recherche mettent en évidence le cas 2.1: nos entreprises innovent sans une contribution significative de leur milieu. Cette situation s'explique avant tout par une façon de faire des dirigeants d'entreprise, habitués à miser sur eux-mêmes, par tempérament et par absence de temps et de motivation pour s'impliquer dans des réseaux d'information.

Une autre explication, à prime abord, tout aussi importante, relève de la géographie. La faible densité de la population dans les régions centrales (et, bien sûr, périphériques) du Québec fait que pour des entreprises situées dans un village de 1 000 ha. éloigné de dix ou quinze kilomètres du village le plus proche, il ne peut tout simplement pas y avoir de «milieu», faute de masse critique. Ainsi, si le dirigeant d'une entreprise localisée dans un parc industriel d'une ville moyenne affiche un comportement individualiste, il ne faut pas s'attendre à un comportement davantage grégaire de la part d'un fabricant de machinerie agricole d'un village où il n'y a guère d'autres manufacturiers. Cette situation n'implique absolument pas l'isolement: les dirigeants d'entreprise concernés font bel et bien partie de réseaux extérieurs à leur région et, bien sûr, du pays. La participation à des salons internationaux et les contacts réguliers avec les clients, les distributeurs ou agents leur servent de principales source d'information et de facteurs d'incitation à maintenir leur caractère innovant.


Conclusion

Nos travaux passés (Joyal, 1995a) et actuels reconnaissent le bien fondé des espoirs placés envers la contribution des PME comme agent de redynamisation des régions fortement affectées par la nouvelle division internationale du travail. Ils nient cependant l'existence d'une vague de fond en ce qui regarde le DEL. Deux raisons expliquent cet état de fait.
La première se rapporte à l'entrepreneur, c'est-à-dire le créateur d'emplois. «Miser avant tout sur ses propres ressources» telle est sa devise. Évidement, si des subventions ou des prêts à taux avantageux, ou d'autres formes d'assistance sont mises à sa disposition, il ne les repoussent pas. Mais une fois l'entreprise sur ses rails, les quelque vingt ou trente emplois créés, il est vain de compter sur la participation du dirigeant à processus de mise en commun des diverses ressources locales.

La seconde raison, concerne la population concernée par la nécessaire reconversion de son économie. Le slogan «il faut que la population se prenne en main» risque bien de demeurer vide de sens en l'absence d'une véritable prise de conscience sur les possibilités et surtout les limites des interventions des uns et des autres. Répétons-le, le DEL ne peut impliquer tout le monde et son père. S'il peut trouver son amorce à la faveur d'une assemblée dans une salle d'école, ce n'est pas en ce lieu que le DEL peut poursuivre son processus. En d'autres termes, dans l'état actuel des comportements, seule une très faible proportion d'une population donnée (mis à part des situations de prélèvement de fonds) est en mesure de s'engager de façon soutenue à l'intérieur d'une stratégie de DEL. Et parmi celle-ci, s'il est possible d'inclure des porteurs de nouveaux projets de création de micro-entreprises, à moins d'un changement radical dans les us et coutumes, il est vain de miser sur les entrepreneurs déjà bien établis.

Cependant, en présence de l'urgence d'une situation, les choses peuvent évoluer. Quand un regroupement de maires d'une MRC s'interrogent sur leurs responsabilités concernant le devenir économique de leurs villages, on peut y voir le signe annonciateur d'attitudes nouvelles. Pour que le DEL ne demeure pas une simple vue de l'esprit de ses plus chauds partisans, il faut que les éléments les plus actifs des populations concernées développent la conviction d'avoir un rôle à jouer. S'organiser devient alors le maître-mot. A défaut de pouvoir tout prendre en main à l'intérieur d'un plan d'action bien garni, on imagine certains acteurs locaux jouer un rôle de facilitateur ou d'incitateur. Les porteurs de projets ne courent pas les rues, les moyens mis à leur disposition ne garantissent évidemment pas leur émergence. Aussi nécessaires soient-elles, les structures organisationnelles ne constituent pas une condition suffisante pour enclencher un processus de développement économique. Cependant, elles peuvent contribuer à favoriser l'essor d'une culture entrepreneuriale susceptible de donner lieu, le temps aidant, à des initiatives de création d'emplois.
Pour les régions périphériques, en l'absence d'avantages comparatifs, la résignation au libre jeu du marché condamne une partie importante de leur population à l'exode. Le refus d'une telle éventualité, autant pour des raisons socio-économiques que politiques, oblige la recherche de voies différentes en prenant le marché pour guide plutôt qu'en plaçant toute une population sous la dépendance de ses diktats. Le prix à payer par les populations concernées passe par l'adoption d'un mode de vie qui se distingue de celui qui prévaut dans les régions plus favorisées. Parmi ces différences, diverses formes de solidarité pour de répondre aux besoins de la vie courante trouvent une place de premier plan. Mais en ce qui regarde l'entrepreneuriat, là comme ailleurs, il faudra tenir compte, de son caractère essentiellement individuel. Car l'entrepreneuriat collectif ne courent ni les rues ni les champs.»

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