L'Encyclopédie sur la mort


La mort dans la pensée bouddhiste

Si la mort et l'après-mort dépendent de la qualité de nos actes antérieurs, il est capital d'acquérir de bonnes habitudes et de maîtriser, si possible, notre esprit et nos actes durant cette vie-ci. Ainsi raisonnent les bouddhistes, qui considèrent cette existence comme une préparation. Selon le Bouddha, la cause de la souffrance est l'ignorance de notre véritable nature. Ne sachant pas qui nous sommes, nous nous identifions à notre sentiment du "moi", lequel, pour survivre, manifeste diverses émotions. Ces émotions nous poussent à agir égoïstement et donc à créer du karma, le germe de notre souffrance à venir. Sachant cela, le pratiquant s'efforce de s'abstenir d'actes nuisibles par la discipline de l'éthique. Il apprend à mieux se connaître en se tournant vers l'intérieur pour observer et maîtriser son esprit dans la pratique de la méditation. Enfin, il étudie les enseignements du Bouddha, y réfléchit et les applique dans sa pratique, développant ainsi la sagesse. Il peut espérer ainsi mener une bonne vie et donc avoir une bonne mort, garante d'une meilleure renaissance ou, mieux, de la libération définitive de la souffrance s'il atteint l'Éveil, qui est dissipation de tous les conditionnements, apaisement de toutes les émotions perturbatrices et épanouissement de toutes les qualités de notre être véritable. Tel est l'enjeu de cette vie, la mort étant le fidèle miroir de ce qu'aura été notre existence. Le moment de la mort est crucial : en lui se récapitule la totalité de la vie qui vient d'être vécue. D'où l'importance de régler litiges, dettes, rancours et conflits avant le dernier instant et d'aborder en paix et sans regret le grand passage. (P. Cornu, «La signification de la mort dans le bouddhisme», Connaissance des Religions, n° 61-64, janvier-décembre 2000)
Les quatres racines de la Loi
Mes amis ! il y a cinq faits qui doivent être considérés par tout homme et toute femme, qu’ils soient laïcs ou religieux.
Quels sont ces cinq ?
Je suis sûr de devenir vieux, je ne peux éviter de prendre de l’âge.
Je suis sûr de devenir malade, je ne peux éviter la mort.
Tout ce qui m’est cher et que j’aime est sujet au changement et je ne peux éviter d’en être séparé.
Je suis maitre de mes propres actes (karma), héritier de mes propres actes ; les actes sont ma matrice dont je suis issu, les actes sont comme ma peau, les actes sont comme ma protection ; quoi que je fasse, j’en serai l’héritier.

Source: Textes du Bienheureux dans L’Anguttâra-Nikâya pâli
www.bouddhisme-tibetain.fr/html/fondement.htm

Les Textes de référence du Bouddhisme (Extrait)


Ainsi ai-je entendu.
Une fois, le Bouddha demeurait à Srâvastî, au bosquet de Jeta, dans le jardin d'Anâthapindada.
Alors l'Honoré du Monde dit aux disciples :
" II y a du faux, il y a du correct !
Écoutez-moi avec attention et réfléchissez bien : je vais vous donner mon enseignement.
Qu'est-ce qui est faux ?
C'est la vue fausse et la suite jusqu'au recueillement faux.
Et qu'est-ce qui est correct ?
C'est la vue correcte et la suite jusqu'au recueillement correct.
Qu'est-ce que la vue correcte ?
C'est dire : " II y a l'abandon, il y a l'enseignement, il y a la purification ; il y a la bonne conduite, il y a la mauvaise conduite, il y a les fruits de la bonne et de la mauvaise conduite ; il y a ce monde, il y a l'autre monde ; il y a des pères et des mères, il y a des êtres vivants qui naissent ; il y a ceux qui parviennent au bienfait de la Sainteté, il y a ceux qui tendent à ce bienfait ; il y a cette vie, il y a l'autre vie on sait qu'on est parvenu à l'accomplissement : ' Moi, étant né, j'ai atteint l'épuisement ayant vécu la vie pure, c'est terminé : ce qui était à faire est fait ; je sais que je ne recevrai plus de nouvelle existence. ' "
Et qu'est-ce que l'intention correcte ?
C'est l'intention fondamentale de se libérer, l'intention de ne pas s'emporter, l'intention de ne pas nuire.
Et qu'est-ce que la parole correcte ?
C'est éviter le mensonge, éviter la médisance, éviter l'injure, éviter les vains propos.
Et qu'est-ce que l'action correcte ?
C'est éviter de tuer, de voler, de commettre l'impudicité.
Et qu'est-ce que la vie correcte ?
C'est rechercher le vêtement, la nourriture, le gîte, la médication conformes à la Loi et non ceux qui ne sont pas conformes à la Loi.
Et qu'est-ce que l'effort correct ?
C'est vouloir avec persévérance les moyens de se libérer, c'est faire diligence et se montrer capable d'endurance, c'est toujours progresser sans jamais reculer.
Et qu'est-ce que l'attention correcte ?
C'est suivre les pensées, les contrôler et ne pas les laisser s'égarer.
Et qu'est-ce que le recueillement correct ?
C'est maintenir son esprit dans le calme, le fixer solidement, le pacifier, le concentrer, l'unifier. "
Quand le Bouddha eut fini d'exposer ce soûtra, les disciples, ayant entendu ce que le Bouddha avait enseigné, le reçurent avec joie et le mirent en pratique.

Abhidarma Pitaka

Source: Samyuktâgamasûtra (T. II)
projetscours.fsa.ulaval.ca/gie-64375/bouddhisme/TroisV%E9hicules_abhidharmma.htm

Autres sites
La mort dans la pensée bouddhiste:
http://www.geocities.com/Athens/Forum/2359/qmort2.html#question
La mort selon les Bouddhiste:
http://www.buddhaline.net/spip.php?article668
Philippe Cornu, «La signification de la mort dans le bouddhisme»:
http://www.bouddhisme-universite.org/universite/publications/articles/mort.htm

CUEVAS, B.J, and Stone, J. (eds), The Buddhist Dead: Practices, Discourses, Representations. Honolulu: University of Hawai‘i Press, 2007.
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30

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