Vitrail

On appelle vitraux les grands panneaux de verre, le plus souvent colorés, qui ornent les églises, surtout les églises gothiques. L'ensemble des divers vitraux enchâssés dans du bois, de la pierre ou du plomb, et dont se compose une fenêtre, une rosace, etc., prend les noms de verrière ou de vitrine.

D'après M.-N. Bouillet, Dictionnaire universel des sciences, des lettres et des arts..., Paris, Librairie de L. Hachette et Cie, 1857, p. 1732

Enjeux

Les vitraux et la pollution atmosphérique

"Il est particulièrement intéressant de se pencher sur les effets de la pollution atmosphérique sur le verre: rappelons que la France compte cinq hectares de vitraux! Or, l'effet de la pollution atmosphérique sur ces derniers est spectaculaire, puisqu'elle peut conduire à la formation de véritables trous dans le verre, du fait de l'attaque de l'acide sulfurique formé par une combinaison d'eau et de soufre présent dans l'atmosphère.

Certes, les effets sont variables selon les vitraux. Ceux du treizième siècle sont particulièrement fragiles car ils ont été fabriqués à base de fondant potassique (généralement des cendres de végétaux contenant de la potasse). Les vitraux exposés aux intempéries subissent alors un phénomène de «dissolution» : les eaux de pluie pénètrent dans le verre et contribuent à la formation de gypse et de syngénite à partir de potassium. Une couche perturbée se crée donc à l'intérieur même du verre, où l'eau remplace le potassium et le calcium.

Les vitraux de la fin du Moyen-âge et de la Renaissance ont, quant à eux, un comportement différent. Ils ont généralement été fabriqués à base de verres sodiques, beaucoup plus solides. Reste qu'un vitrail est coloré, le plus souvent par des oxydes métalliques. Les vitraux étant les parties les plus froides des monuments, ils subissent toutes les condensations de l'air intérieur ambiant. Aussi, si les vitraux du seizième siècle restent en relativement bon état pour leur partie extérieure, leur face intérieure brunit, par oxydation du manganèse contenu dans les peintures. Il ne s'agit alors pas d'un simple dépôt de surface, mais d'une altération du verre lui-même. Il n'y a, dans ce cas, plus grand chose à faire, si ce n'est constater l'étendue des dégâts..."

Commission de la production de l'Assemblée nationale française, La pollution de l'air. Rapport d'information no 3088, 23 mai 2001. Rapporteur: Annette Peulvast-Bergeal

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