Soins palliatifs

"Le concept de soins palliatifs a été précisé par la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) qui en donna, en 1992, la définition suivante: "Les soins palliatifs sont des soins actifs dans une approche globale de la personne en phase évolutive ou terminale d’une maladie potentiellement mortelle. Prendre en compte et viser à soulager les douleurs physiques ainsi que la souffrance psychologique, morale et spirituelle devient alors primordial".

Soins palliatifs et soins curatifs

Cette définition communément admise rend bien compte de la difficulté à fixer avec précision et rigueur les critères objectifs et les limites exactes de la phase palliative d’une maladie évolutive ou tout simplement de la fin de vie. La frontière entre le curatif et le palliatif est en effet mouvante; l’un et l’autre s’intriquent, se complètent bien souvent dans un continuum de soins qui lui même transforme le schéma d’évolution de la maladie. Aussi les médecins, les équipes soignantes, dans l’élaboration de leur stratégie thérapeutique, sont-ils confrontés à des données et à des situations d’autant plus complexes à appréhender qu’elles ne résultent pas d’une évolution "naturelle" mais d’une évolution modifiée de la pathologie.

Certaines maladies chroniques graves, telle la sclérose latérale amyotrophique (SLA), pour lesquelles il n’y a aucune perspective de guérison, ne peuvent donner lieu qu’à des traitements de nature palliative. D’autres, par contre, telles les cancers ou le sida, peuvent justifier le recours à des thérapeutiques curatives, parfois agressives, même si le pronostic vital est confirmé, soit parce que la perspective d’une rémission durable peut être raisonnablement envisagée, soit aussi parce que le recours à de telles thérapeutiques permet ou de traiter efficacement les affections opportunistes ou de soulager les symptômes.

Des études ont permis d’établir des grilles d’analyse opérant de manière schématique une distinction entre les soins curatifs et les soins palliatifs et d’appréhender le glissement du curatif au palliatif. Dans son rapport sur Les soins palliatifs et l’accompagnement des malades en fin de vie, publié en 1993, le docteur Henri Delbecque fait état de tels schémas. (...)
 
La notion de soins palliatifs, on le voit, est susceptible de s’appliquer à des personnes dont l’espérance de survie peut n’être pas négligeable."

Donat Decisier, L'accompagnement des personnes en fin de vie. Avis 1999-05. Conseil économique et social (France). Publié le 2 mars 1999


Le plus souvent, par soins palliatifs on entend "soins palliatifs terminaux, c'est-à-dire (...) la prise en charge des personnes pour lesquelles il n’y a plus aucun espoir ni aucune autre issue que la mort dans un délai proche. Ainsi, les soins palliatifs et l’accompagnement des personnes en fin de vie consiste, pour reprendre le propos du docteur Abiven dans Une éthique pour la mort (Desclée de Brouwer, 1995), à "prendre en charge des malades atteints d’une maladie inéluctablement mortelle et mortelle dans un délai généralement bref (en moyenne moins de trois mois). Cette maladie ne peut plus par définition comporter de thérapeutique curative, c’est à dire de thérapeutique qui se proposerait d’obtenir une rémission, même de courte durée (les ultimes thérapeutiques ont échoué). Cette maladie va aller, chaque jour en s’aggravant et en s’alourdissant de symptômes de plus en plus sévères, tellement sévères qu’ils conduiront le malade à la mort. Tout ceci se déroule dans le contexte très particulier d’une mort annoncée".

Ibid.

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