Sainteté
Un saint est quelqu'un qui «a purgé sa peine». (Ionesco)
Un saint est quelqu'un qui «a purgé sa peine». (Ionesco)
«Sur les dons de Dieu. - Distinction essentielle entre l'inspiration qui fait le génie et la grâce qui fait le saint. La grâce imprime le divin dans l'homme; l'inspiration, par définition, a pour corollaire l'expiration : le génie expulse le souffle reçu du ciel.»
Gustave Thibon, L'Illusion féconde, Fayard, 1995.
Les vedettes sont à la technique ce que les saints étaient à la nature et à la grâce. Voyez l'histoire de sainte Élisabeth de Hongrie, l'exemple parfait de la sainteté au moyen âge. Elle avait surgi, rayonnante, parmi les plantes ordinaires. On sut bientôt à Rome comme à Assise qu'une fleur rare avait commencé à éclore dans la lointaine Marbourg. Un pape octogénaire, Grégoire IX devait l'accompagner jusqu'à la plus pure vertu...et à une mort prématurée. Prématurée? Non, car même si elle n'avait que 24 ans, le fruit avait succédé à la fleur. Déjà célébrée dans toute la chrétienté, elle fut canonisée quelques années après sa mort.
Observez par comparaison la naissance des étoiles contemporaines appelées vedettes. À l'origine, il y a dans ce cas comme dans celui de la sainteté, un don naturel: une belle voix, un beau corps; le reste relève toutefois des techiques de production et de mise en marché. Et quand le rideau tombe, l'inacessible étoile devient une quelconque planète que l'on aura vite oubliée. Tandis que l'amour d'Élisabeth de Hongrie pour les lépreux demeure a jamais une chose merveilleuse et inspirante.