« … les qualités des historiens du détail : la patience et l’assiduité dans les recherches, le courage de s’aventurer dans ces terribles catacombes de paperasses et de poussière que sont les Archives, un habileté très remarquable pour tirer parti, mettre en valeur les pièces qu’il(s) découvre(nt). »
... et les défauts des érudits
« … le défaut capital des érudits, chez lesquels les idées directrices n’existent pour ainsi dire jamais ; qui s’attardent trop souvent à étudier, fouiller, éplucher jusqu’à la minutie des questions plutôt secondaires, et avec un merveilleux instrument de travail n’arrivent qu’à des résultats de portée nulle parce qu’ils choisissent leurs sujets sans discernement. Tout leur rôle – certes précieux si l’on veut bien ne pas en exagérer la portée – est d’amasser et de cataloguer des matériaux qui seront utilisés par les historiens futurs. Mais de telles recherches ne prennent un intérêt que lorsqu’elles portent sur un passé de faits, d’événements, de circonstances, de production artistique, de vies publiques ou privées dont l’étude peut être une contribution à l’histoire d’un moment, d’une époque – pour nous résumer, lorsque l’histoire de détail se rattache à l’histoire générale. »
Charles Merki, chronique « Archéologie, voyages », Mercure de France, no 183, février 1905, p. 446-447