"Quand un peuple ne produit plus d'événements, il fait des commémorations." (Régis Debray. Propos tenus lors d'une rencontre publique à la Bibliothèque nationale de France, le 16 février 2005. Rapportés par Pierre Assouline, dans son blogue (La république des lettres) : 17 février 2005 - En conversation avec Régis Debray
Grosse-île, monument commémoratif érigé en 1909 en souvenir des immigrants irlandais morts en 1849. 1909. Crédit: Jules-Ernest Livernois / Bibliothèque et Archives Canada / PA-136924
«Métamorphose de la commémoration : d'essence d'abord religieuse, elle passe de son âge devenu historique à son âge aujourd'hui mémoriel. Et, du même coup, changent profondément son sens, sa forme et ses objets. [...]
Comme la relativité, nous voilà donc passés de la commémoration restreinte à la commémoration généralisée. Sur fond de tableau, c'est la basse continue aujourd'hui de la vie culturelle, artistique et littéraire, universitaire et savante, qui tend à se dérouler tout entière selon le calendrier commémoratif. [...]
Le phénomène en effet prolifère en même temps que le doute s'installe en son cœur sur sa raison d'être et son bon usage.»
Source: Pierre Nora, Métamorphose de la commémoration (préface au site du Haut Comité des célébrations nationales de France)