Canada
Le Canada était le pays de la loyauté. Les premiers occupants amérindiens ont voulu demeurer loyaux à l'égard de leur passé en dépit de toutes les adaptations forcées auxquelles l'histoire les a soumis. Les Canadiens français, présents sur le territoire à partir de 1534, ont été loyaux à l'égard de la couronne française et ensuite, après la conquête anglaise (1760), à l'égard de la couronne britannique. Quant aux Canadiens anglais, ils sont pour une bonne part descendants de ces Américains qu'on a appelés loyalistes parce que, lors de la révolution américaine, ils ont émigré au Canada plutôt que de s'intégrer à la nouvelle république.
De 1763, date du traité de Paris, à 1791, date d'une constitution très libérale pour l'époque, l'Acte Constitutionnel, le Canada fut une colonie unifiée avec une population francophone largement majoritaire. En 1791, même s'ils n'étaient que quelques milliers sur un total de plus de 100 000 habitants, les Canadiens anglais établis sur la rive nord du Saint-Laurent au sud de Montréal purent constituer une colonie autonome appelée Haut-Canada. Ce fut le premier acte séparatiste de l'histoire du Canada.
On peut dire de la période qui s'étend de 1791 à 1950 qu'elle fut celle de la loyauté dans la dualité. L'événement central de cette période, la constitution de 1867, fut en effet un pacte entre deux nations: les Canadiens d'origine française et les Canadiens d'origine britannique.
À partir de 1950, le Canada anglais cessa progressivement de se percevoir comme une nation, aussi bien à cause du discrédit dans lequel la guerre de 1939 avait fait tomber le nationalisme qu'en raison d'une forte immigration non-britannique. Ce Canada devenu multiculturel même s'il demeure anglophone a marqué son entrée dans le troisième millénaire par le lancement d'une revue de prestige qui s'est donné pour mission d'éliminer les dernières traces de la loyauté à l'égard de la tradition britannique. Selon les auteurs des principaux articles, rien ne distingue plus et rien ne doit plus distinguer le Canada de la grande démocratie libérale du Sud. Et quand ces auteurs évoquent le régime politique américain qui doit servir de modèle au nouveau Canada, ils citent Fukuyama plutôt que Tocqueville. Ce qui caractérise ce nouveau Canada, c'est la volonté de ne plus avoir de caractéristiques qui le distinguent des États-Unis. Dans un article intitulé «Integrating Canada to the U.S. : The historical framework», Stephen J. Randall écrit : «une série de facteurs culturels, économiques, géologiques et géographiques ont dans une certaine mesure transformé le 49e parallèle en une frontière artificielle entre les deux nations.»
De 1763, date du traité de Paris, à 1791, date d'une constitution très libérale pour l'époque, l'Acte Constitutionnel, le Canada fut une colonie unifiée avec une population francophone largement majoritaire. En 1791, même s'ils n'étaient que quelques milliers sur un total de plus de 100 000 habitants, les Canadiens anglais établis sur la rive nord du Saint-Laurent au sud de Montréal purent constituer une colonie autonome appelée Haut-Canada. Ce fut le premier acte séparatiste de l'histoire du Canada.
On peut dire de la période qui s'étend de 1791 à 1950 qu'elle fut celle de la loyauté dans la dualité. L'événement central de cette période, la constitution de 1867, fut en effet un pacte entre deux nations: les Canadiens d'origine française et les Canadiens d'origine britannique.
À partir de 1950, le Canada anglais cessa progressivement de se percevoir comme une nation, aussi bien à cause du discrédit dans lequel la guerre de 1939 avait fait tomber le nationalisme qu'en raison d'une forte immigration non-britannique. Ce Canada devenu multiculturel même s'il demeure anglophone a marqué son entrée dans le troisième millénaire par le lancement d'une revue de prestige qui s'est donné pour mission d'éliminer les dernières traces de la loyauté à l'égard de la tradition britannique. Selon les auteurs des principaux articles, rien ne distingue plus et rien ne doit plus distinguer le Canada de la grande démocratie libérale du Sud. Et quand ces auteurs évoquent le régime politique américain qui doit servir de modèle au nouveau Canada, ils citent Fukuyama plutôt que Tocqueville. Ce qui caractérise ce nouveau Canada, c'est la volonté de ne plus avoir de caractéristiques qui le distinguent des États-Unis. Dans un article intitulé «Integrating Canada to the U.S. : The historical framework», Stephen J. Randall écrit : «une série de facteurs culturels, économiques, géologiques et géographiques ont dans une certaine mesure transformé le 49e parallèle en une frontière artificielle entre les deux nations.»