Aura

«Une aura, selon la métaphysique nouvel âge, est un coutour coloré, ou un ensemble de contours colorés, émanant supposément de la surface d'un objet.

Les auras ne doivent pas être confondues avec les auréoles et les halos des saints, qui sont des éléments de l'iconographie chrétienne utilisés pour représenter l'illumination divine.»

Source et suite: Le dictionnaire sceptique.

Enjeux

Légère en principe, l'auréole peut-être lourde à porter dans certaines circonstances, comme en fit l'expérience un parisien nommé Duperrier. «Le meilleur chrétien de la rue Gabrielle comme de tout Montmartre était, en 1939, un certain M. Duperrier, homme si pieux, si juste et si charitable que Dieu, sans attendre qu’il mourût et alors qu’il était dans la force de l’âge, lui ceignit la tête d’une auréole qui ne le quittait ni jour ni nuit. Faite d’une substance immatérielle comme le sont les auréoles en paradis, elle se présentait sous l’aspect d’une rondelle blanchâtre qu’on eût crue découpée dans un carton assez fort, et répandait une tendre lumière. M. Duperrier la portait avec gratitude et ne se lassait pas de remercier le ciel de lui avoir accordé une distinction qu’il n’osait d’ailleurs, dans sa modestie, considérer comme une promesse formelle pour l’au-delà.
Madame Duperrier hélas! ne voyait pas les choses de la même manière et «au lieu de se réjouir d'une grâce si particulière, elle n'en avait montré que du dépit et de l'irritation.». [...]Tu verras, tu n’as pas fini de faire parler de nous. [...] Elle croyait qu'il vaut mieux être bien vu de son concierge que de son créateur.»1

M. Duperrier eut beau prendre mille précautions pour cacher en public le signe de sa perfection,.il n'y parvint pas tout à fait, au grand désespoir de madame, qui en tomba malade. Il n'y avait qu'un remède à telle maladie: le péché, chose à laquelle le bon M.Duperrier finit par se résigner. Il essaya un à un tous les péchés capitaux, en commençant par l'orgueil pour terminer par la luxure. Dieu ne se laissa pas fléchir et M. Duperrier dut, de guerre lasse, «le remercier pour l'absolue gratuité de ses dons.»

1- MARCEL AYMÉ, Le vin de Paris, Gallimard, Paris 1947, p.24.

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