Villeneuve Arnaud de

Alchimiste et médecin catalan, il enseigna la médecine en France, en particulier à Paris et Montpellier. Sa passion pour l'astrologie et l'alchimie lui valut des démêlés avec l'Église. Et celle pour les plaisirs de la table l'amena, dit-on, à inventer les liqueurs spiritueuses. Voici un résumé de sa pensée:

«Un souci essentiel d'Arnaud fut de rechercher les dépendances du corps, non seulement à l'égard du milieu prochain, comme Hippocrate, mais à l'égard du cosmos, et de placer l'homme, sain ou malade, en liaison avec les lois du monde et l'ensemble des influences émanées de l'univers. Dans son Capitula, il précisait les correspondances entre planètes et viscères: Soleil et coeur, Lune et cerveau, Mercure et organes génitaux, Jupiter et poumons, Saturne et rate, Vénus et reins, Mars et foie. Cette division septenaire trouvait sa conséquence dans les prescriptions thérapeutiques, chaque astre commandant l'usage d'un métal déterminé. On ne saurait dénier au système quelque cohérence, même s'il doit cette cohérence à un abus des ressources du ciel et de la terre. L'expérience clinique d'Arnaud n'omettait pas, au surplus, d'interroger la face nocturne de la vie. Dans le Tractatus expositionum visionumque quae fiunt in somniis, il étudie longuement les indications que peuvent procurer les songes sur l'équilibre des humeurs: des images de lampes ou de tueurs doivent faire incriminer la bile, celles d'appari-tions terrifiques, l'atrabile... À ses yeux, on ne connaît pas l'homme, si l'on ne connaît pas son univers onirique.»

Voilà, au coeur du Moyen Âge, une préfiguration inattendue de la psychanalyse.

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