Courban Antoine

On le présente ainsi sur le site Vigile





«Chroniques de l'Irréparable?»


Une présentation

Pour mieux connaître le Dr Courban

22.9.2002




Antoine Courban

Antoine Courban est un homme dans la cinquantaine. Médecin et Chirurgien de formation, il occupe les fonctions de professeur à l'Université Saint Joseph de Beyrouth (Liban). Il a une orientation pluridisciplinaire, voire transdisciplinaire. Il est en charge d'enseigner les sciences fondamentales, notamment l'Anatomie, mais aussi l'épistémologie des sciences, plus particulièrement la Clinique et la Médecine en général. Il a également d'autres domaines à son actif comme l'Ethique, l'expertise en santé communautaire et en projets de développement durable.

Se qualifiant lui-même d'humaniste, il consacre tous ses efforts à témoigner pour cet Humanisme qui est la valeur centrale de la civilisation occidentale, voire de toutes les civilisations.

Face à l'évolution du monde contemporain, le Pr Antoine Courban a décidé de ne pas subir les transformations de nos modes de vie et de notre culture sans réagir. En intellectuel engagé, il a entrepris tout un travail de réflexion sur la culture contemporaine au travers de publications, d'écrits, de conférences et de participation à des forums de discussion qui m'ont permis de le connaître.

Antoine Courban est un représentant de cette francosphère à laquelle il est viscéralement attaché au nom de l'Humanisme. Il estime en effet que, face à la grave crise de civilisation que nous connaissons, la francophonie, en tant que culture de civilisation, constitue un outil précieux pour tempérer les excès de la globalisation et de sa pensée unique.

CADRE DE CES ENTRETIENS

Lors de nos échanges sur l'un ou l'autre forum, j'ai perçu chez Antoine Courban un intérêt marqué pour le Québec et sa place dans le monde. Il m'a souvent parlé de la francophonie et de ses enjeux qui ne seraient pas seulement, d'après lui, des enjeux linguistiques, mais également des enjeux de culture et, au-delà de la culture, des enjeux de civilisation.

J'ai donc pris l'initiative de ces entretiens et le remercie, malgré son temps surchargé, de se prêter à ce jeu en espérant que ces «chroniques de l'irréparable» aideraient à faire prendre conscience de la valeur de cet humanisme que la culture française a su incarner avec tant de bonheur et de pertinence.

Comme vous le savez, je ne suis pas une fervente du jargon universitaire ni une adepte des thèses de doctorat. J'ai donc demandé à Antoine Courban de se rappeler qu'il n'est pas dans un amphithéâtre d'université. Il a bien voulu se plier à cette exigence.

J'ai retenu, pour cet exercice, les sujets portant sur la francophonie et la globalisation en général mais dont la pertinence pourrait contribuer à notre cause.

Mais avant. Il a été soulevé sur le forum Avant-garde Québec, l'idée du «communautarisme» et du «holisme». Comme nous nous étions déjà entretenus de ces choses, le Dr Courban a bien voulu que ces deux sujets soient l'objet de ce premier entretien. Bonne lecture !



Vous voulez commenter ?

marie-mance@sympatico.ca
acourban@cyberia.net.lb


COMMENTAIRES 1. Bonjour,

Je trouve votre idée d'entretiens très intéressante. Elle élargit considérablement la perspective de notre lutte pour l'indépendance. Il me manque cependant certaines choses pour comprendre qui est le docteur Corban: où est-il né? où a-t-il grandi? quels sont les rapports qu'il entretient avec les autres langues, avec les autres civilisations, dont l'arabe à Beyrouth?

Je ne demande pas de réponses personnelles, je veux juste souligner que ce sont là des préoccupations pour un lecteur comme moi! Dans l'attente de votre prochain entretien, recevez mes cordiales salutations!
Sylvain Deschênes

2. M. Ménard-Deschênes,

Je vous remercie. J'ose espérer que vous ferez suivre à vos listes ces entrevues.

Pour mieux connaître le Dr Courban vous n'avez qu'à cliquer sur « présentation » que vous retrouverez en titre sous «Chroniques de l'Irréparable? ».Cliquez aussi sur le phare et vous y trouverez d'autres textes très intéressants du Dr Courban.

Je vais demander à Bernard Frappier s'il ne pourrait pas mettre un peu plus en évidence ce court curriculum du Dr Courban.

Quant à connaître davantage le Dr Courban, je m'informe et vous en ferai part, s'il y a lieu.

Bonne journée!

Marie-Mance Vallée.

3. Rebonjour,

Malheureusement, la présentation du docteur Courban ne répond pas aux questions que je vous posais. J'ai surtout appris, en cliquant sur les liens d'Antioche, que l'université Saint-Joseph (originalement un collège jésuite) est elle-même «une tête de pont» de la civilisation française au Moyen-Orient. Elle est ouverte aux Libanais eux-mêmes maintenant, mais en français. Je devine que le docteur Courban est Français lui-même.

Est-ce que sa situation n'est pas l'équivalent de celle d'un Anglais de McGill qui parlerait des bienfaits de la civilisation britannique?

Voilà ce qu'il me semblait important de dire avant de l'écouter.

Cordialement,
Sylvain Deschênes

4. M. Deschênes,

À la suite de votre premier commentaire, je m'étais empressée d'acheminer votre demande au Dr Courban, de même qu'à Bernard Frappier, rédacteur et fondateur du quotidien Vigile. Je vous l'avais d'ailleurs signalé. Nous avions convenu de répondre à vos questions. Ce qui sera fait dans le deuxième entretien.

Mais pour vous rassurer tout de suite, je vous donnerai certains renseignements qui m'ont été transmis, à la suite de votre deuxième commentaire.

Antoine Courban est libanais de pure souche et ce, depuis au moins le XVIe siècle. Il n'est pas citoyen français. Sa langue maternelle est l'arabe et sa francophonie ne se situe pas contre son arabité.

En supplément d'informations et pour répondre à vos autres interrogations, vous me permettrez que je vous transmette en copier-coller ce qu'il me dit sur les sujets que vous avez évoqués. Je n'oserais essayer de traduire sa pensée.
(...) L'USJ est une université libanaise tenue par des jésuites, c'est vrai.

Cela n'a rien à voir avec McGill. Je ne suis donc pas une taupe ou un greffon. Le Liban n'est pas le Québec. Le problème linguistique est inconnu dans notre pays. La francophonie au Liban ne représente pas un enjeu linguistique mais un enjeu d'influence culturelle, un enjeu d'appartenance à un univers de représentations du monde et de l'homme. Il ne viendrait à l'esprit de personne au Liban de se battre pour une "identité francophone" qui n'existe pas. Mais, en français et en arabe, nous nous battons pour le pluralisme, la tolérance, les droits de la personne humaine, la liberté, la citoyenneté etc... Tout francophone que je puisse être, je ne me sens pas du tout comme membre de la nation française. Personne ne m'a imposé la culture française. Je ne l'ai pas héritée, je l'ai choisie comme mode de penser, comme mode d'accès à l'universel.

La langue française fait partie intégrante du paysage libanais, elle a ses privilèges reconnus et c'est la langue scolaire.(...)

(...) L'USJ est-elle une tête de pont de la civilisation française? Alors ce devrait être le cas de plus de 65% des écoles et universités du Liban qui ont le français pour langue d'éducation, y compris les établissements publics.(...)

(...) La culture française m'a permis l'accès à l'universalité et la compréhension de la notion de citoyenneté.

Je rappelle à votre lecteur que francophonie n'est pas synonyme de "nationalité". La réflexion de votre lecteur est probablement sous-tendue par le problème identitaire national. Ce n'est pas mon cas. Je me réclame de l'arabité, tout en n'étant pas musulman. Je ne suis pas de ceux qui proclament l'existence de deux sociétés ou de deux peuples au Liban. La francophonie libanaise ne recoupe pas, mais alors pas du tout, les divisions communautaires.

C'est donc l'esprit serein, n'étant pas un "communautarien" et n'ayant aucun problème avec l'arabité que je me réclame d'une vision du monde "HUMANISTE" et je le fais en langue française parce que c'est dans cette langue que j'ai appris la valeur irremplaçable de ces mots: HUMANISME et CITOYENNETE.

Le hasard de l'histoire en a décidé ainsi.

Je résume en me répétant: l'attachement du Liban au français ( 45% se réclament de la francophonie ) n'est pas un problème d'identité nationale ni un problème d'indépendance politique. Je remercie votre lecteur de bien vouloir me lire mais sans transposer sur mes idées la grille de lecture québécoise.

Je pose une question à votre lecteur: pense-t-il qu'il y ait équivalence entre francophonie et citoyenneté française? Si tel est le cas, alors la nation wallonne ne peut pas exister et encore moins la québécoise. Il y a , en outre, quatre langues nationales en Suisse mais il y a une seule nation suisse. Les francophones de Suisse ne sont pas une nation romande par exemple. Il serait dommage de ramener la culture à la seule dimension identitaire car alors on tue l'esprit universel.(...)
Monsieur Deschênes, j'espère que ces informations vous satisferont et que vous aurez toujours le goût de lire les Chroniques de l'Irréparable.

Bien à vous.

Marie-Mance Vallée
5. Madame Vallée,

Je m'excuse si ma façon de comparer McGill à une université fondée par des jésuites au Liban paraissait trop brutale. Il s'agissait vraiment d'un questionnement et non d'une accusation!

Le docteur Corban répond à mes interrogations dans le sens que j'espérais.

J'avais besoin de cela pour situer ses propos dans le bon contexte. J'espère que vous comprenez les craintes que j'avais.

Vous remerciant, vous et le doc, pour ces explications, je vous souhaite une bonne journée!

Sylvain Deschênes

6. Cher M. Deschênes,

Vous me souhaitez une bonne journée. Oui, souvent j'en ai bien besoin. Le militantisme use à la fin et souvent le doute nous habite. Bon.

Je suis bien contente que les propos du Dr Courban vous rassurent et par là même vous me rassurez. Se parler, voilà ce qu'il faut toujours faire.

Bonne journée à vous aussi!

Marie-Mance Vallée

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