Houde Roland
Philosophe, professeur, auteur, archilecteur, bibliologue et chercheur.
Après ses études classiques au Collège de Joliette, il entre à la Faculté de philosophie de l’Université de Montréal où il termine son baccalauréat en 1948. Boursier du Gouvernement du Québec, il poursuit ses études à The Catholic University of America (Washington) où il obtient une licence en philosophie sociale et histoire moderne, puis à Marquette University (Milwaukee) où il acquiert 24 crédits en éducation. Il termine en 1956 un doctorat en philosophie obtenu de l’Université de Montréal avec une thèse intitulée On the methodology of the Syllogism, a Comparative Essay. Il entreprend des études postdoctorales à l’Université de Pennsylvanie en philosophie grecque, ce qui l’amène à travailler auprès de Paul Henry et, plus tard, avec Pierre Hadot.
D’abord stagiaire au Département de philosophie de Marquette University en 1949-50, il enseigne ensuite à Villanova University (Penn.) puis à St. John’s University (N.Y.) où il sera aussi un des conférenciers d’un programme intitulé « Logic of Science » organisé par The Philosophy of Science Institute. En 1963, il vient enseigner à la Faculté de Philosophy de l’Université de Montréal où il occupe aussi les postes de bibliothécaire et de secrétaire. En 1977, il quitte Montréal pour poursuivre son enseignement à l’Université du Québec à Trois-Rivières où il sera directeur du Module de 1980 à 1985. Sa contribution exceptionnelle aux travaux de la Commission des études à l’UQTR et son « souci constant à l’égard de la formation générale et du développement du programme d’études de qualité » seront reconnus et soulignés lors de la 268e réunion (extraordinaire) de la commission, le 30 juin 1988.
Membre de l’American Catholic Philosophical Association (ACPA), « Associate editor » de la revue The New Scholasticism (1959-64), président du comité de publication de l’ACPA (1960-19644), organisateur et président de la section francophone de cette même association (inaugurée en 1978), membre de l’Association canadienne de philosophie (ACP) dont il sera trésorier national de 1966 à 1970 et membre du conseil exécutif de 1977 à 1980 —, il fait partie des membres fondateurs de la Société de philosophie du Québec et de l’Association québécoise de philosophie (AQP, 1983).
Membre aussi de la Société historique de Boucherville, pour laquelle il dirigera à son retour au Québec la réédition (augmentée d’études) de l’Histoire véritable et naturelle des mœurs et productions du pays de la Nouvelle-France vulgairement dite le Canada (1664) de Pierre Boucher. Il sera appelé, en 1967, à collaborer en tant que directeur de la Société au Congrès international projeté pour la fondation d’une Fédération des Sociétés historiques francophones. Il sera membre, trésorier, et fera partie du comité de rédaction du journal d’Héritage Shawinigan. En 2004, il codirigera le centre de documentation régionale de la Fondation-Forum, nouvellement mise sur pied par la Société.
Il a été invité à présider le Comité de sélection des communications dans le domaine de la logique pour le 8e Congrès interaméricain de philosophie (1967), a occupé le poste de trésorier du 4e Congrès international de philosophie médiévale (1967), a participé, sur invitation, au Colloque international de Royaumont sur le Néoplatonisme (1969), a rédigé le rapport des ateliers sur la question de l’enseignement de la philosophie pour le 15e Congrès de l’Association des Sociétés de philosophie de langue française (1971), et était responsable des expositions au 17e Congrès mondial de philosophie (1983). À cela s’ajoute sa participation à diverses activités organisées, entre autres, par l’ACPA, la Société de philosophie de Montréal, l’ACP, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS, Paris), la SPQ, la revue Critère, le Cercle de philosophie de Trois-Rivières, l’Association canadienne Jacques Maritain, le Groupe de recherche de l’université du Québec à Montréal sur l’histoire de la philosophie québécoise, le Département de philosophie de Lakehead University (Thunder Bay), l’Association québécoise pour l’étude de l’imprimé, la radio et la télévision de Radio-Canada et Radio-Québec.
En plus d’avoir effectué des recherches méta-bibliographiques dans de grands centres bibliographiques (de Belgique, de France, d’Allemagne, d’Angleterre), préparé le manuscrit de la Bibliographie de la philosophie canadienne 1867-1967 (1968), répondu à l’invitation à se joindre à une équipe de recherche au CNRS (Paris, 1972) et à prendre part, à Tunis, aux activités du premier Colloque tuniso-français de bibliologie (1988) —, Roland Houde a participé à, soutenu et dirigé des travaux de philosophie et de traduction dont la traduction québécoise d’un ouvrage de Nelson Goodman, Faits, fictions et prédictions (Éd. De Minuit, 1984).
Il a conçu, fondé et dirigé la Wn. C. Brown Reprint Librairy qui réédita, entre 1962 et 1969, cinquante volumes académiques rares et appréciés. Il est cofondateur des Éditions Ex Libris destinées à la publication d’études et d’instruments de travail. Réputé bibliophile, il a pratiqué le commerce érudit du livre tout au long de sa carrière, et s’y est consacré quelques années, après qu’il eut pris sa retraite de l’enseignement.
Enfin, il a publié sept livres, Hand- et Workbook of Logic (Dubuque, Wm. C. Brown Co., 1954), Readings in Logic (Wm. C. Brown Co., 1958), Philosophy of Knowledge: Selected Readings (Chicago, J.B. Lippincott Co.), Tractatus syncategorematum… de Pierre d’Espagne (Milwaukee, Marquette U. Press, 1964), Histoire et philosophie au Québec (Bien public, 1979), Blanchot et Lautréamont (Bien public, 1980). Il a contribué à [10?] autres, parmi lesquels The logic of Science (N.Y., St. John’s U. Press, 1963), New Catholic Encyclopædia (N.Y., McGraw-Hill Book Co., 1967), Philosophie au Québec (Bellarmin, 1976) —, et publié des articles dans 44 périodiques, dont les plus importants sont Speculum, The New Scholasticism, The Modern Schoolman, Dialogue, Critère, Proceedings of the ACPA, Relations, Philosophiques, Schéma et schématisation, Voix et images, Liberté —, ainsi qu’à La Seignerie, Le Devoir, Le Bien public, L’Hebdo du Saint-Maurice, Le Nouvelliste, et deux autres journaux.