Pygmalion

Origines de Pygmalion

Dans la mythologie grecque, Pygmalion était un roi à Chypre, amoureux de la statue d'Aphrodite. Dans ses Métamorphoses, le poète Ovide en fait un sculpteur, qui réussit un jour une forme féminine si fabuleuse qu'il en devient totalement amoureux. Il supplie Venus, la déesse de l'amour, de rendre vie à sa sculpture. Voyant la détresse de Pygmalion, Vénus accorde sa grâce et la statue vivante, Galatée vivra dans l'amour de Pygmalion éternellement.

En 1771, Jean-Jacques Rousseau en a traité le thème au théâtre dans une Scène lyrique où le sculpteur se pâme devant son œuvre, puis à son tour, il supplie Vénus de lui donner vie. Alfred de Musset (1810-1857) écrit dans La confession d'un enfant du siècle : «Or du passé, ils n'en voulaient plus, car la foi en rien ne se donne; L'avenir, ils l'aimaient, mais quoi! comme Pygmalion Galatée; c'était pour eux comme une amante de marbre, et il attendaient qu'elle s'animât, que le sang colorât ses veines».

Le thème revient chez un auteur anglais, William S. Gilbert (en 1871). Puis au début du vingtième siècle, George Bernard Shaw en fait un immense succès théâtral (1912). Au cours des années soixante, George Gerswhin crée une comédie musicale à grand succès sur le même thème, My Fair Lady.

Irlandais d'origine, Shaw avait en horreur la pauvreté de la langue anglaise parlée en terre britannique. Il écrit dans la préface de sa pièce : «Les Anglais n'ont aucun respect pour leur langue et ne veulent pas apprendre à leurs enfants à la parler correctement. Ils l'orthographient si abominablement mal que personne ne peut apprendre seul comment elle se prononce. Il est impossible à un Anglais d'ouvrir la bouche sans se faire mépriser ou détester par un autre Anglais... Le réformateur dont l'Angleterre a besoin aujourd'hui doit être un individu énergique, enthousiaste de la phonétique. C'est pourquoi j'ai fait de ce dernier le héros d'une pièce populaire...»

Source: "Préface", Pygmalion, texte inédit de Roger Paul Gilbert

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