levage

Enjeux

"L'industrie mondiale de l'élevage: points de repères

1. Les producteurs

L'élevage mondial

Selon les estimations de la Food and Agricultural Organization (FAO), le cheptel bovin mondial connaît une légère progression, atteignant 10 millions de têtes en 2001. La hausse de la production de viande qui en résulte serait, quant à elle, comprise entre 2 et 3 % selon les mêmes estimations.

La production ovine mondiale s'élève, quant à elle, à 7,9 millions de tonnes.

Le cheptel porcin mondial progresse de 2 % en 2001, atteignant 923 millions de têtes Le porc est la viande la plus consommée du monde, notamment en Asie où la demande croît fortement et qui détient 59 % du cheptel. Alors que les échanges internes à l'ALENA et à l'Union européenne se renforcent, de nouveaux producteurs tels que le Brésil qui bénéficie de coût de production bas, notamment dus à l'absence de contraintes sanitaires, font leur apparition. Le premier importateur mondial de viande de porc est désormais le Japon, avec plus de 700.000 tonnes.

L'élevage européen

Dans l'Union européenne (15 membres), le premier cheptel en volume est le cheptel porcin avec 125 millions de têtes, détenu à 20,7 % par l'Allemagne, 19 % par l'Espagne, puis par la France (12 %) et le Danemark (10,4 %).

Il est suivi du cheptel ovin qui atteint 95 millions de têtes, réparties entre le Royaume-Uni (29 %), l'Espagne (25,4 %), l'Italie (11,6 %) et la France (9,8 %).

S'agissant du cheptel bovin qui correspond à 82,8 millions de têtes, la France arrive en première position avec plus du quart du total de l'Europe des quinze (25,35 %), suivie de l'Allemagne (17,58 %) et du Royaume-Uni (12,8 %), aucun des treize autres membres n'atteignant plus de 10 % du total.

Le cheptel caprin et les volailles représentent respectivement 11,2 et 6,2 millions de têtes, la France détenant, quant à elle, 9,4 % du premier et environ 17,7 % du second, tout en étant le troisième producteur de volailles de l'Union.

Ainsi, notre pays appartient, exception faite de l'élevage ovin, au groupe des trois ou quatre premiers producteurs de chacun des types de cheptels précités, ce qui explique tant l'importance qu'il attache à la question du devenir de la filière de l'élevage que le relatif isolement où il se trouve placé sur cette question, laquelle ne revêt pas une importance aussi grande pour nombre de ses partenaires.

2. Marchés et échanges

Le marché mondial de la viande bovine, soit 5,5 millions de tonnes (10 % de la production mondiale) s'organise dans deux grands espaces commerciaux : la zone pacifique qui, étant indemne de fièvre aphteuse, peut commercer avec toute la planète sans restrictions sanitaires, et l'aire atlantique dont les échanges avec la précédente sont réduits du fait de la présence de fièvre aphteuse en son sein. La part de l'Union européenne dans ces exportations s'est réduite de 1999 à 2001 de 852 à 532 millions de tonnes équivalent carcasse (TEC) en raison des épidémies qui ont touché son cheptel.

Les principaux importateurs sont cinq Etats ou groupes d'Etats. Outre l'Union européenne, il s'agit de l'ALENA (Etats-Unis, Canada, Mexique), du Japon, de la Russie, du Canada, de la Corée du Sud et de l'Egypte. Quelles que soient les difficultés rencontrées pour définir des termes de comparaison, on constate, selon le Centre français du commerce extérieur (1) (CFCE) de fortes disparités de prix entre les différentes zones. Le prix du boeuf « choice » aux Etats-Unis est de 1,80 euro le kilo de carcasse, au même niveau que le boeuf « léger » en Australie, à 1,82 euro, tandis que la carcasse de jeune bovin U3 se négocie, en France, à 2,95 euros. Les prix de référence entre les zones n'ont également rien de commun, un interlocuteur ayant même considéré devant notre mission d'information que sur certains marchés, n'importe quel bovidé à quatre pattes était susceptible d'être vendu, au même titre que les meilleures races à viandes européennes.

Les échanges mondiaux de viande ovine sont caractérisés par leur grande concentration et par une prééminence des exportations en provenance de Nouvelle-Zélande et de l'Australie qui exportent respectivement 90 % et 84 % de leur production et à destination de l'Union européenne et du Moyen-Orient. Comme le souligne l'Institut de l'élevage, la stabilité des tonnages cache d'importantes évolutions qualitatives, les exportateurs mettant sur le marché des produits à plus forte valeur ajoutée que les carcasses, tels que les gigots et la viande réfrigérée « chilled » plus aisément transportable. Ces produits, qui dégagent une marge commerciale élevée, perturbent le marché européen.

(1) CFCE, Dossier, Production et échanges internationaux de bétail et de viandes bovines, place de la France en 2001."

Sénat français - Commission des affaires économiques, L'avenir de l'élevage: enjeu territorial, enjeu économique. Rapport d'information no 57 (2002-2003)

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